Je ne pensais pas un jour ne plus avoir besoin de Énola. Elle est sortie de ma vie. Je l’entends d’ici affirmer que c’est une mission accomplie pour elle, de m’avoir rendue autonome et bien plus encore. Me voilà libérée définitivement aussi du sortilège de Paloma avec Maëlle en perte collatérale. Il pleut. Je regarde du côté de l’annexe, tout est éteint. Marie est encore au travail à la Mairie de Laguna City, avec Clara, l’ex-gémelle de Victor depuis qu’elle n’est plus Carla, l’ex-fille incestueuse que Victoria a eu avec son fou de père Vivien Virein. Clara sauvée et chérie par ma Marie comme je chéris Ariana en Ambassade, en embrassades, torses nues l’une contre l’autre dans le fauteuil de lactation de notre salon privé où elle est bientôt prête à recevoir mon lait d’une autre façon, de mes seins directement dans les siens mais ils sont encore trop fragiles pour l’instant. En attendant je la vois donc tous les jours pour la nourrir et la faire grandir, pour quelques caresses aussi ici et là, Ariana. Quant à Rachelle, elle ne fait pas le poids face aux deux partenaires primaires de son gémeau. « J’ai eu ma part, à vous de jouer. » Elle garde un souvenir ému de leur apprentissage, il était déjà très gentil petit. Marie rentre enfin mais elle est inquiète de me trouver seule dans le noir. Tant que je n’écris pas, il n’y a rien à craindre. Et j’évite de lire aussi. Tel est mon hygiène d’esprit dans mon petit environnement social qui se contracte. Je ressens le présent différemment. Il est plus intense, plus brut, plus pur. Tout semble calme. Il n’y a plus de bruits parasites. L’ambiance est plutôt précieuse, luxueuse et pleine de petits riens agréables. Le bruit de la pluie sur le toit. Il fait frais. La cheminée s’allume pour réchauffer nos corps nus qui s’exposent aux radiations apaisantes. Marie me fait plein de bisous. Elle se penche pour me boire un peu et une de ses mains se perd entre mes cuisses. Je ferme les yeux, elle m’effleure à peine pour encore plus de sensations. Elle nous équipe de nos minibris et on se laisse porter par les douces ondes chatoyantes internes et externes, à la lumière orange des braises qui nous éclairent.

• Notre destin a encore muté, tout est plus calme désormais.
• Tant qu’il mute avec toi et toutes tes adorables mutations, je vote pour.
• Avec Clara, on en est déjà à la transfusion. Elle est en train de se transformer aussi, de muter, de choisir l’expression de ses gènes.
• Nos laits sont tous différents, le tien te ressemble.

Je lui masse la poitrine et je gobe ses aréoles pour réveiller ses tétons du bout de langue et aspirer quelques gouttes de son fluide mutagène.