Mes seins collés aux siens ne font plus qu’un, la transfusion porte bien son nom, nos laits se transportent et on semble fusionner. Et si nos corps entiers s’absorbaient ? Je deviendrais « Gretjenna. » Nos mamelles s’équilibrent et se libèrent, on a fait le plein. Mais Greta a un nouveau rituel à me proposer. Elle me met en position, écarte mes jambes, fait de même et les siennes remontent devant et derrière moi jusqu’à ce que nos bas-ventres entrent en contact. Elle m’attrape les mains et tire pour faire levier et pression, comme si elle voulait entrer en moi et elle se déhanche pour me frotter avec vigueur, je l’imite et je suis son rythme et derrière le plaisir je sens une autre fusion, une autre transfusion, avec d’autres fluides. Après nos laits, on partage nos ventres et tout ce qu’ils contiennent. Je reçois Greta. Elle reçoit Jenna. On partage nos enfantes. J’hérite de ses aventures intimes et elle reçoit mon patrimoine génétique. Après la transfusion mammaire je découvre la transhumance ventrale. Nos mains se lâchent, je serre sa jambe contre moi, je la lèche, je la mords pour supporter l’extase qui secoue nos entrailles, elle crie, et me mord aussi, je jouis. Mais je reste conscience pour rejouir et jouir encore comme à chacune de mes vies qui passe en elle qui gémit aussi et qui râle pour chaque âme qui passe en moi. Parce que Greta est une Déesse qui engendre des âmes alors que je ne suis qu’une locale transgène qui lui transmet les gènes que j’ai récoltés et mélangés aux miens. Greta est ma Reine, je ne suis que son abeille ouvrière. À bout de souffle et toutes en sueurs, on se sépare enfin comme un accouchement bestial laissant derrière nous des draps plus que souillés. Greta revient vers moi pour me cajoler, me rassurer et me féliciter :

• C’est ma première fois aussi. On est accouplées pour l’éternité. Ça ne marche qu’une fois. Il n’y en aura pas d’autres. C’est toi que j’ai choisie Jenna, toi qui a choisi aussi, d’avoir cette anatomie qui permet ce miracle. Tu es la seule et l’unique à l’avoir acquise ici. Grâce à toi, ma chère Terre adorée et disparue vient de faire l’amour avec la Gaïa qui t’a vue naître et qui t’a permise de parcourir le chemin vers ce joli ventre que tu viens d’offrir au mien que je partage avec le tien nous rendant l’une et l’autre doublement immortelles. Merci Jenna. Je t’aime.

Et moi donc. Je suis tellement comblée d’être comblée de Greta que je sens déjà en moi. Je rentre en Ambassade pour m’isoler en sas de décompression dans le jardin zen central en sentant au loin la vibration de l’âme mère qui jouit avec sa régulière, Victoria se fait déjà inséminer mes gènes primaires. Je rentre vite en 72 pour aussi me mélanger avec la mienne.