Katakata.

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Hier au soir, c'était le débarquement dans le petit port de Katakata, avec déjà ce goût d'isolement et d’aventure, ce parfum qui, je l’avoue, ne me quittait guère.

J’avais pris une chambre dans une auberge au confort sommaire, mais néanmoins suffisant. L’alcool était de bonne qualité, le repas correct et la literie sans punaises. Aussi au matin, c’était sans surprise que je m’étais éveillé dans les bras d’une jeune putain, sûrement une des filles de l’aubergiste. Cela sentait les comptoirs du Sud, le sable du désert, le tabac froid, la bière éventée et le stupre, beaucoup le stupre. Par la porte-fenêtre grande ouverte de ma terrasse, au loin, je devinais derrière une palissade, la tache de jade sombre de quelques bananiers. L’infini des sables m’attendait. Mon départ pour Nénamenzi la première ville-plante serait pour bientôt.

Le port était au fond d’une sorte de cirque ou plutôt de fjord, entouré de plateaux où commençaient à poindre les rayons d’un resplendissant soleil matinal.

Sur tout un côté de Katakata, les gigantesques falaises de grès parfaitement ocres, jaillissaient d’une mer parfaitement émeraude, pour monter à l’assaut d'un ciel parfaitement bleu.

De la terrasse de ma chambre, alors que la jeune pute me faisait la toilette, je pouvais voir les allées et venues des chameaux et des tribosses lourdement chargés. Ils se hâtaient lentement. Des nomades, de méchante allure les escortaient armés de triques. C’était un ballet incessant entre les quais et la porte principale de cette bourgade, cela n’en finissait pas d’entrer et de sortir dans un tintamarre qui aurait réveillé un mort.

*****

Une galère, la Magistrale-Ihomie, nous avait amenés, par grande brise, de ce côté-ci de la mer de Silex*, pour nous abandonner seuls dans un port quasi désert. Plus personne hormis six ou sept esclaves faisant office de coolies sur ce quai désolé, pas même un chien ou quelque chat. La tombée du soir avait fait son œuvre et, sur l’appontement désolé, j’avais laissé mes bagages et mes iŭga sous la surveillance de mon roojas.

  • Fais enchaîner mes iŭga, avais-je dit à un des coolies, il avait ri. Vous pouvez aussi les baiser si vous en avez envie… c’est gratuit. Mais ne les abimez pas ! peut-être que demain je les vendrai. Je crois savoir qu’ici on a besoin de iotas pour la noria… Deux iŭga feront tout aussi bien l’affaire.
  • Mais maitre, pourquoi ? interrogea Antje.
  • Coolie, tu lui donneras une dizaine de coups de trique, pour lui rappeler son état d’iŭgum.
  • Bien maitre.

Antje tirait sur la chaîne de sa cheville, rivetée à un gros anneau scellé au mur du quai principal à l’écart du bourg. Comme pour chercher une échappatoire, elle fixait les pieux épointés de la triple palissade de bambous fichés sur la muraille protégeant les habitations. Les lunes n’étaient pas encore levées. Elle devait être furieuse pour cette punition promise, ainsi que pour être encore nue malgré mes vagues promesses de l’autoriser à porter un jour ou l’autre un pagne ou au moins un cache-sexe. Je vis Chiendri qui levait elle aussi sa cheville gauche pour sentir le poids de la chaîne. Je souris intérieurement de mon mauvais tour. Car j’avais dit bien assez haut mon envie de me séparer d’elles. Il est de ces petits plaisirs sadiques qui vous réjouissent le cœur avant d’aller vous coucher. Instaurer la terreur à deux pauvres filles en faisait partie.

Pourtant elles avaient travaillé joyeusement dans la bonne humeur, beaucoup ri en faisant mes sacs, en briquant mes armes et en aidant au débarquement. Comme elles devaient être en colère ! surtout après avoir terminé leurs travaux de la journée. Elles avaient dû espérer, le cœur battant, un repas chaud et que je les appellerais pour partager ma couche, mais non, pas de ça avec des iŭga.

Antje, tirait encore plus rageusement sur la chaîne de sa cheville. Elle me maudissait en pensant : « Pourquoi suis-je toujours attachée comme une chienne ? pourquoi est-il si dur avec moi ? » elle devait se rappeler hargneusement mes mots : « Fais enchaîner mes iŭga ! » et « Tu lui donneras une dizaine de coups de trique. » et un des coolies, en riant, avait ordonné que cela fût fait. J’avais assisté à la punition.

  • Maitre on n’a pas trouvé de triques, mais on a de bonnes sangles de cuir.
  • Cela fera l’affaire, vous prendrez celle qui fait deux doigts de large.
  • Bien maitre.
  • Mon ton était devenu dur :
  • En position iŭgum !

Antje se mit vite à quatre pattes, le front contre les mains posées sur le sol. Le dos cambré, les fesses en l'air. Sa vitesse d’exécution, montrait à quelle point elle avait assimilé son statut d’esclave.

Le coolie se plaça derrière elle, j'entendis un sifflement et la lanière vint s'écraser sur ses fesses. Elle cria un :

  • Aaaiiiie !!, qui se termina par un : UN ! Merci Maître.

Il recommença neuf fois en prenant son temps. La sangle mordit ses chairs laissant de belle signatures violacées. Neuf fois elle compta et remercia en gémissant et en pleurant de plus en plus. L’homme s'arrêta.

Elle se redressa un peu… se retourna et embrassa la main de son bourau en disant :

  • Merci… Maître.
  • Ça va Antje, pas trop mal ?

Entre ses larmes, elle me répondit :

  • Si, ça fait mal… Maître…

Je décidais de jouir un peu du spectacle, je m’assis sur une caisse et j’allumai un cigare.

  • Va mieux remercier maintenant !

Elle s'agenouilla entre les jambes du portefaix.

  • Tu veux qu'elle te remercie avec la bouche ? demandai-je.
  • Oui maitre… ici, il y a peu d’occasions qu’on nous fasse plaisir.
  • Antje a la langue bien pendue. Il serait temps qu’elle apprenne à l’utiliser à bon escient.
  • Dans ce cas... maitre. Il baissa son pagne et lui présenta sa bite déjà roide.

Elle se trouva nez à nez avec une forêt de poils, un pieu solitaire et des bourses bien remplies. Il écarta encore plus les jambes, s'installa confortablement sur un ballot. Il sentait fort, la crasse, la sueur, la marée de la veille par temps chaud…

J’étais tout de même perplexe… Jusqu’à quel point pouvait-elle jouer la comédie d’une petite esclave en détresse ? Car pourquoi pleurait-elle ? Ce n’était certainement pas ces quelques coups de lanière qui avaient pu lui faire grand mal ? Pas avec son passé d’iŭgum ! De toute façon, la prostitution des iŭga avec la plèbe, avec des esclaves ou des animaux ainsi que les châtiments corporels les plus sauvages, tels que le fouet ou le fer rouge, faisaient partie du quotidien. Pour un Maitre comme moi, il était naturel d’offrir leurs services en remerciement. Je n’admettrais pas qu’une iŭgum refuse de prodiguer ses faveurs et je la châtierais impitoyablement le cas échéant.

J'avais un plaisir sadique à voire mon iŭgum embrasser, puis lécher cette bite. Elle avait le visage mouillé de larmes qui se mélangeait aux sécrétions peu ragoutantes du coolie.

Puis je l’entendis dire, presque crier, comme un défi :

  • Aaaaaah... oui maitre… remplis-moi bien la gueule !

Un des coolies jeta Antje sur un sac de grain et la gifla plusieurs fois. Il força sa bouche, la tenant fermement par la nuque pour qu’elle ne puisse plus bouger la tête. Elle le suçait avec rage. Il la fit se retourner, la tête en arrière pour mieux prendre sa gorge, plus profondément, plus sauvagement. Quant à Chiendri, je l’entendais dire à un des deux hommes :

  • Allez, Monte-moi !

Il lui flatta les fesses en rigolant :

  • Oh ! La belle jument.

Il écarta ses fesses et dirigea son sexe vers son anus.

  • Ouulah !! pensai-je. Il est bien monté !

Elle gémit. Il s'enfonça d’un coup en disant :

  • Tu aimes ça hein, salope ?

Il baisait vite et fort ! il était aussi brutal que les chiens du Dépotoir ! Malgré cela, les hanches de Chiendri accompagnaient le rythme du sexe qui la besognait sauvagement ! Ses couilles gonflées, cognaient le haut de ses cuisses… Il était vraiment excité et il jouit plus vite que je ne l’aurais cru, qu’importe. Dès qu'il se fut retiré, un autre prit sa place. En tout cas le suivant se mit à genoux derrière elle. J’étais certain qu’elles devaient déjà être en sueur car à la lueur des quelques falots, je devinais tous ces corps avides luisants de désir. Toutes deux se faisaient baiser comme des chiennes. Les coolies avaient l’air ravis du spectacle et ils ne s’arrêteraient qu’une fois vidés.

Antje paraissait aimer, elle le gémit… et à la fin, elle cria :

  • Ah oui maitre, je te sens bien… ta queue est si grosse… je vais jouir… Aaahhh, ouii…

Les lunes n’étaient pas encore levées. La nuit serait chaude, heureusement pour elles, car je ne leur avais donné rien qui puisse leur servir de couverture. Elles n’auraient qu’à s’étendre sur les bagages une fois qu’elles auraient satisfait les portefaix. Et je pensais, « bah ! pour faire ça elles n’ont pas besoin de lits. Elle s’en fout Chiendri, peut-être n’en n’a-t-elle jamais connu. » Ce n’était que des iŭga, après tout.

J’en avais assez vu, mon cigare était proche du purin. Je le laissai tomber, un esclave le ramassa, c’était mon jour de bonté, alors j’en distribuai trois ou quatre. J’avais donné cette leçon à mes iŭga afin qu’elles n’oublient pas leur place, car j’avais remarqué que pendant la journée, elles s’étaient arrangées pour passer très souvent près de moi, trop, m’aguichant comme des prostituées. Et en parlant de prostituées, j’en apercevais une qui me guettait là-bas, au coin d’un hangar délabré, une gamine, mais durant ma longue vie, j’en avais baisé de bien plus jeunes, celle-ci était assez bien gaulée … je la vis venir, hâtant son pas chaloupé. Un client, un étranger… à cette heure, c’était pour elle inespéré. Elle portait L’exomide Je me retournai une dernière fois pour regarder mes deux iŭga. Il ne fallait pas que j’oublie que ce n’était que de simples outils.

  • Maitre, je suis pas chère, pour un demi has tu peux me prendre contre le mur.
  • Rigolote ! pourquoi je paierais alors que j’ai deux iŭga que je laisse baiser par ces esclaves.

Elle dégrafa l’unique perónai* de bronze qui fermait le côté droit de son chiton, il resta ouvert.

  • Regarde, je suis une fille libre, baiser une iŭgum, c’est copuler avec une chienne.
  • Effectivement ton sein gauche est vierge de tout stigmate. Et pour cinq has* j’ai droit à quoi ?
  • Une nuit et un jour entier, où je comblerai tous tes désirs.
  • Tu connais une auberge convenable ?
  • Bien sûr, celle de mon leno*, qui est aussi mon père.

La lune Minore pointait le bout de son nez en même temps que je glissai cinq has de bronze au creux de la main de la jeune fille.

*****

La petite putae* juchée sur un tabouret finissait d’huiler ma barbe. Je relisais mes papiers alors qu’à moitié nue elle me quittait sans un bruit pour commander mon petit-déjeuner.

"Cette lettre d’accréditation de la Guilde Souveraine recommande Reg Teixó comme son Ambassadeur aux bons soins des alliés et tribus de Samaël très haut et respecté Seigneur du Grand Désert du Sud."

"La Guilde Souveraine demande d'avoir pour lui des égards et de l'aider pendant son voyage au pays des sables, car il honore Samaël et il est animé des meilleurs sentiments qui soient."

"La Guilde Souveraine sera satisfaite de tous ceux qui l'auront respecté et assisté, ainsi qu'il le mérite."

"Écrit par nous, le 07 Chabanan 2760 du troisième calendrier de l’Ecclésiaste, Res Amtrak Trans Conti 0025. Chef de Messageries Principale Hors classe. Fils de Res Amtrak Trans Conti 0024."

Après m’être sustenté, avant de retourner au port, je devais aller voir l’Häkim* de Katakata. Je voulais savoir si ce coquin de Bernard Bun Buyu vivait toujours dans ce port presque oublié de tous.

Mes iŭga avaient toujours leur lourde chaîne à la cheville. Elles étaient allongées contre What, mon roojas. Elles puaient à vingt pas, et elles avaient du sperme séché sur tout le corps. Du bout de mes sandales je les réveillais.

  • Esclaves, il est temps de vous remettre au travail, dis-je.
  • Oui, Maître.

Je décrochai de ma ceinture le démanilleur, et séparai la lourde chaine de l’anneau de cheville.

  • Pas de remarques ? Antje !

Elle s’agenouilla à mes pieds. Elle posait sur moi des yeux pleins de larmes et de tendresse. J’étais debout et je lui caressai son crâne glabre comme si elle n’était qu’une chienne.

  • Je suis une iŭgum à vos pieds, dit-elle.
  • Oui, répondis-je sobrement.
  • Je vous aime ! Je suis votre chienne. Elle posa son front sur mes sandales. Elle embrassa mes pieds nus, elle lécha même mes orteils, bredouilla, supplia… Ne me vends pas ! Ne me vends pas ! Garde-moi ! Garde-moi toujours ! toujours ! Ou tue-moi ! Tu vois, souffla-t-elle. Je suis à tes pieds. La noble Antje Baeckelandt, jadis femme libre, supplie de rester ton iŭgum. Une fille de ma couleur… Que penseraient les hommes libres si tu avais quelques tendresses pour nous ? Je porte toutes les marques d’infamie. Une iŭgum telle que moi mérite d’être maniée avec brutalité, puis renvoyée dans l’indifférence, d’être battue et repoussée du pied. Je sais tout cela mon Maître. Mais ne me vendez pas, tuez-moi plutôt, c’est ma seule prière.

Elle me regardait, désespérément. Je savais à quel point l’existence d’une iŭgum pouvait être cruelle, tragique même. Elle leva les mains les joignant comme pour une prière. Je souris,

  • Redresse-toi et regarde-moi. Elle leva les yeux vers moi, Tu as été bien ridicule de me supplier en me léchant les pieds, on va dire que je n’ai pas trouvé d’acheteur pour deux iŭga aussi dépravées et dégoutantes que vous.
  • Merci, Maître.
  • Au travail ! dis-je. Vous devez arranger toutes mes affaires afin que je puisse bâter le moins de tribosses possible. Antje, tu me rappelleras de te fouetter, tu m’as tutoyé sans y être invitée. Rien que pour cela, j’ai bien envie de te vendre au premier capitaine de galère venu.

Je pense qu’elle devait commencer à me connaitre car elle se leva d’un bond. Elle me regarda dans les yeux. Je ris en lui donnant une gentille claque sur les fesses. Elle devait prendre cela comme un petit rappel à l'ordre, d'autant plus que ses fesses étaient encore violettes.

  • Je t’aime. Maître, souffla-t-elle encore.

Puis elle rit nerveusement en partant aider Chiendri. La pyramide de mes bagages était un ensemble de caisses, de corbeilles en osier, de couvertures, de tapis, d’outres encore plates, d’énormes bissacs pour tribosses. Il était évident que tout compte fait, je garderai mes deux iŭga, car elles étaient des hurleuses exceptionnelles. Je m’étais amusé à leurs dépens ; aussi, après les avoir jeté dans le port afin qu’elles se lavent un peu, je leur fis apporter de l’auberge un vrai repas. Je n’avais plus qu’à choisir un guide.

*****************

Nénamenzi* ville plante : Nénamenzi, dans l'extrême nord-est du désert, est une jeune citée florissante dont l’idée de base définira un jour les progrès technologiques dont les Samaëliens sont capables.
Les tours de Nénamenzi sont des organismes complètement organiques et vivants qui ressemblent à de gigantesques cactus cylindriques, en forme de piliers mesurant plus de 25 m avec un diamètre de plus de 10 m. De telles structures n’étaient utilisées que par des pionniers volontaires, mais bien qu'elles soient encore spartiates et peu confortables elles sont appelés à être de luxueuses demeures. Les bioprêtres Samaëliens sont plutôt allés dans un sens qui consiste à concevoir certaines plantes de manière à fournir abri, confort, eau, chaleur, fraîcheur, lumière et un peu de nourriture.
Les emblavures de Nénamenzi ont été plantées dans un wadi alimenté annuellement par de petits ruisseaux montagnards. Il n’a fallu que 4 ans avant que les premières habitations soient prêtes à être ouvertes.
Durant ce temps, les futurs habitants ont creusé des galeries dans l’une des falaises pour se loger, aménager des citernes et cultiver des champignons, en outre ils ont planté autour de leurs futures maisons une flore résistante à la sécheresse.
Dans peu de temps, ce sont 51 tours qui abriteront beaucoup de monde et Nénamenzi qui a donné son nom à cette région habitable sera un des ports du Grand Désert, mais la petite ville est déjà une destination populaire pour les jeunes architectes, les bioprêtres et les nomades.

Le roojas : le roojas était carnassier et rapide, c’était une sorte d’autruche ou d’émeu, l’évolution ultime d’un vélociraptor, animal retors, coureur rapide, infatigable, terriblement dangereux pour celui qui le montait, ou pour celui qui croisait sa route, il avait l’intelligence des prédateurs vivant en meute, avec la même hiérarchie que les loups.
Tenter de monter une femelle ou un mâle alpha, tenait lieu du suicide, ou de l’inconscience, voire des deux.
En posséder un et le monter était la marque des chefs, des grands guerriers.
Cela impliquait des années de dressage, la création d’un lien presque télépathique entre l’animal et l’homme.
Le roojas ne supportait qu’un unique maître et son maître ne pouvait monter que lui, car le volatile était d’une jalousie maladive. Cet étrange oiseau courait aussi vite, voir plus vite qu’un cheval, il était capable de faire des bons de plus de quinze mètres sans aucune difficulté, son bec énorme capable de déchiqueter n’importe quoi, ressemblait à celui d’un aigle, sauf qu’il mesurait plus de trente centimètres, c’était une arme redoutable, au même titre que ses ergots.

Le tri-bosse : Le tri-bosse, de la famille des camélis est une sorte de chameau qui comme son nom l’indique possède trois bosses, en outre il a six pattes qui ont la particularité de pouvoir pomper l’humidité par leurs coussinets plantaires. Son pelage est blanc voire argenté. C’est un animal qui a souvent mauvais caractère.

Les iŭga :

Les iŭga, (iŭgum au singulier) est un cheptel de bétail humain, des sous-esclaves. Elles sont connues, exploitées et vendues sur le continent en dessus de la mer de Silex, ainsi que sur une mince frange du continent Sud bordant cette même mer. Elles sont en quantités plus que suffisantes et se marchandent bon marché. De sorte que leurs propriétaires permettent à leurs contremaîtres de les gérer très durement, de les nourrir au meilleur coût, de les torturer à loisir. Les vêtements sont considérés comme une dépense inutile voir interdite par les lois de soumission. En règle générale, cela coûterait plus cher de bien les traiter et de les garder pendant des décennies, plutôt que de les conduire durement, jusqu'à l'épuisement et d'acheter de nouvelles iŭga, à mesure qu'elles meurent à la tâche, ou qu'on les « déposes ». Toutes les iŭga sont régulièrement fouettées et l'idée d'intimité ou d'espace personnel est quelque chose qu'elles devront oublier. Donc sauf exception les iŭga, seront toujours tenues complètement nues et chauves., leurs bras sont toujours enchaînés quand elles ne travaillent pas. Le nez, les seins, le sexe, sont toujours annelés.

Une iŭgum peut porter des tatouages, des scarifications, des marques au fer rouge, des mutilations de toutes sorte. Son sexe n'est pas seulement épilé, mais bagué et peut avoir une médaille gravée. Elles ont toutes un tatouage sur le front qui indique leur qualité d’iŭga. Enfin, parfois, elles ont une autre chaîne autour de la taille qui peut être utilisée pour les garder sous contrôle. Le conditionnement adéquat des nouvelles iŭga, est un déterminant important de leur valeur à long terme. Garder les nouvelles acquisitions nues, enchaînées, bâillonnées, violées aussi souvent que possible est fortement recommandé. De plus, l'installation de piercings sur l'anatomie sensible facilite une correction facile et douloureuse, aidant au contrôle physique et mental des esclaves les plus récalcitrantes. Il est également obligatoire de les raser complètement. Non seulement cela empêche la propagation des parasites, mais cela aide également à déshumaniser ce nouveau bétail, tout comme le fait d’avoir de nombreux rapports zoophiles, ce qui accélère le rythme de leur dressage, car c’est bien de cela qu’il s’agit. La paresse persistante, la désobéissance et les pensées contestataires, ne doivent pas être prises à la légère. À première vue, si un conditionnement insuffisant ne semble affecter qu'une seule iŭgum, il peut en fait menacer de contaminer le cheptel entier du bétail. En tant que tel, plusieurs mesures strictes sont recommandées, comme l’isolement, la torture et l’exécution publique des plus rebelles, avant d'introduire les nouvelles esclaves dans le troupeau existant. Cela minimise le risque de contamination des autres iŭga et facilite la transformation des nouvelles esclaves en travailleuses dociles et obéissantes. De toute façon une iŭgum, ne le devient vraiment, que lorsque sa peau devient bleue. À ce niveau de transformation, son cerveau est modifié pour en faire de véritables soumises sans volonté propre.

Il existe trois sortes d’iŭgum :

L’ante : celle qui n’est pas encore bleue et qu’il faut dresser durement en attendant sa mutation.

L’iŭgum commune : elle est bleue, sans volonté, presque sans mémoire, souvent incapable de s’exprimer normalement. Elle est très forte, bien plus qu’un homme en tout cas. Très endurante, elle est toujours excitée sexuellement, comme atteinte d’une nymphomanie permanente. C’est pour cette raison que souvent on l’enchaine les mains dans le dos.

La clamor : très rare, car son cerveau n’est pas modifié et qu’elle peut tuer grâce à son hurlement. Elle est très dangereuse. De plus, elle est tout de même modifiée physiquement, car elle est encore plus forte, plus agile, plus endurante, qu’une iŭgum commune. Lorsque l’on en détecte une, elle est soit éliminée, soit vendue à un Hors-Loi, seul capable de gérer ce genre d’animal.

Comment expliquer les iŭga ?

Simplement par le manque de moteurs, l’absence d’un grand nombre d’animaux de trait et la découverte du cycéon d’iŭga, un ingrédient mutagène facilement cultivable.

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