Je vais à la recherche d’un guide.

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Comme à mon habitude, dans pareil cas, j’avais laissé mes bagages sous la surveillance de mon roojas, son collier transmetteur me tenait au courant de tout ce qu’il voyait et entendait. Je pouvais même lui donner des ordres.

Bien sûr, j’aurai pu laisser mes femelles enchainées sur le quai, mais non, je décidai de les prendre avec moi car j’avais une petite idée derrière la tête.

J’hésitai, mais en fin de compte je leur donnai un court chiton de lin écru et une cape de linon blanc et même un bâton plombé. Après tout, elles le méritaient bien et j’avais tout de même passé pas mal de temps à leur enseigner les rudiments de cette arme. Je ne fus pas surpris qu’Antje en éprouva de la joie et même une certaine fierté. Adossé à quelques caisses de mes marchandises, je regardai avec un certain amusement mes femelles se vêtir de leurs effets, plaisir enfantin pour Antje et aversion pour Chiendri, qui me supplia de lui éviter le désagrément d’une tunique, il est vrai, qu’elle n’avait connu que les chaines, les fers et la nudité. Si pour l’instant ces quelques vêtements que je leur fournissais n’étaient pas bien nécessaires. Ces bouts de tissu, surtout dans le désert seraient plus commodes, au brûlant soleil des jours autant qu'au froid des nuits. Je dus tout de même me fâcher pour que Chiendri garde au moins la cape et comme punition elle dut porter ma besace. Il faudrait qu’à l’avenir je sois plus strict avec elles deux.

Flanqué de mon escorte et suivi d’une troupe de parasites, plus nombreuse que voulue, de décrotteurs et de jeunes voyous, je m’aventurai avec mes iŭga dans les rues tortueuses de la petite Katakata.

Mon chemin sans être pénible devenait plus montueux, les ruelles plus étroites avec au sol, un sable semé de gravillons jaunâtres, tout dans des ocres, des jaunes orangés ou des jaunes ambrés mangeaient nos pas, dans des chuintements de poussières vaporeuses.

De loin en loin, une vigne vierge, un jasmin ou un chèvrefeuille hargneux se cramponnaient à d'épais murs aveugles, d’un blanc de céruse.

Nous défilions au milieu d’une indifférence feinte. Étendus au soleil d’une place silencieuse, des mendiants loqueteux, des estropiés en tous genres et des pouilleux dans des haillons puants, l’espace d’un bref instant, s’agitaient dans de grotesques gesticulations ou des mimiques obscènes. Ils ne daignaient pas détourner les regards au passage d’un mercenaire et de ses deux iŭga presque nues. Mais ils ne voulaient que l’aumône, se contentant de tendre la main, en répétant la formule familière :

  • Un has*, Res Reg*, donne-moi un has.

Plus loin… Accroupis par terre ou sur des bancs très bas, des vieux et vieilles, le visage défait et la toux creuse, palabraient sur le seuil de petites portes grises, leurs corps de momies parcheminées apparaissaient par les accros des chiffons dont ils étaient couverts. Ils nous regardaient passer avec une curiosité lasse. Aux petites terrasses des rares tavernes, nous ne troublions que peu l'existence des habitués, nonchalamment vautrés sur des nattes de joncs ou engagés dans une passionnante partie de shogi ou de dominos. Encore des ruelles… pourtant ce port me paraissait bien petit... Encore cette fraicheur moite, cette pénombre colorée, cette odeur de moisi, de beurre rance et de friture.

Et au bout d’une impasse, la demeure de mon guide. Je jetai une ou deux poignées de pièces, histoire de me débarrasser de mon escorte de va-nu-pieds. Et j’entrai sous un porche de grès rouge. Je toquai à la lourde porte de bois gris lardée d’innombrables clous à tête de bronze et sans attendre j’entrai suivi de mes femelles. Tout d'abord une coquette cour intérieure, plus vaste que l’on aurait pu s’y attendre, cernée de minces colonnades de palissandre, ainsi que de riches moucharabiés finement ouvragés, et un bassin avec son jet d’eau gazouillant. Si j’avais été un flâneur, j’aurais pu à la rigueur apprécier, mais là, je venais chercher celui qui devait être notre guide. Un pendard comme j’en connaissais tant.

De l’autre côté du bassin, sur un divan on y voyait Bernard Bun Buyu un verre d’alcool à la main, entouré de détrousseurs, de femmes et de beaux éphèbes vêtus simplement de soleil, certains autours de la pièce d’eau et même sous la fontaine s’activaient en d’improbables jeux érotiques. Je me plantais devant lui, escorté de mes deux iŭga.

Comme pour moi il n’y avait rien pour m’assoir, je dis simplement :

  • Iŭga, fauteuil !

Aussitôt Antje se mit à quatre pattes tandis que Chiendri à genoux me servait de dossier. Je m’assis sur le dos de Antje. Aussi je lui demandais en français :

  • Alors heureuse ?

Elle ne bougea pas j’en déduisis que si parlait l’anglais, l’afrikaner et peut être d’autres langues, elle ne comprenait pas la mienne. Je joignis mes mains et j’optai donc pour le français, langue que Bernard et moi étions seuls à parler dans ce monde perdu.

  • Salut Bernard, Toujours en vie à ce que je vois ?
  • Je te retourne la pareille. Ça fait quoi ? 30 ou 50 ans ?
  • Oui dans ces eaux-là, mais je pensais que tu voulais retourner à Avalon ?
  • Avalon ? tu rigoles ! Tu sais que toi et moi sommes personae non grata sur cette île. D’ailleurs tu as des nouvelles de nos maitres ?
  • De nos maitres ? tu veux rire ! il y a longtemps que j’ai coupé les ponts. Ils peuvent couler sur leur île flottante, j’en ai rien à foutre.
  • Alors que viens-tu faire dans mon petit paradis ?
  • Ton paradis ? cette bicoque pouilleuse ? Dans ce port de pouilleux ?
  • Tu connais l’adage ? pour vivre heureux, vivons caché.
  • Il y a des limites. Avant que je me fâche ! Tu peux demander à tes tireurs de ranger leurs fusils à vapeur et leur arbalètes automatiques ? Même cachés, je les sens. Et rassure-toi, je ne viens pas pour ta tête.

Bernard claqua des doigts, on entendit un bruissement et une vingtaine d’hommes sortirent de leur cachette.

  • Une bonne chose, il eut été dommage qu’une si longue amitié prenne ainsi fin, gloussa-t-il. Bon alors tu peux m’expliquer ?
  • Oh c’est simple j’ai besoin d’un guide pour aller à Nénamenzi.
  • Nénamenzi ? Tu sais que cette ville est en construction ? Et que pour l’instant elle est interdite aux étrangers ?
  • De la ville je m’en moque, je veux juste rencontrer ce fameux Samaël.
  • Juste rencontrer ? Comme tu y vas !
  • J’ai une lettre d’accréditation de la Guilde Souveraine
  • Et alors ? Ton Samaël s’en branle de la Guilde. Derrière les falaises c’est le désert, c’est un immense territoire où il est adoré à l’égal d’un Dieu. Il n’a pas besoin de la Guilde. Crois-moi mieux vaut l’y laisser.
  • Tu le connais ?
  • Oui, un peu. Je fais commerce avec lui.
  • Tu lui vends quoi ?
  • De l’alcool, beaucoup d’alcool.
  • C’est étrange, sur les quais je n’ai rien vu qui pourrait le laisser penser.
  • Tu oublies qui je suis ?
  • Pour ça non ! Un généticien, un Hors-Loi et une tapette.
  • Putain ! ça fait des centaines d’années qu’on ne me l’avait pas dit dans ma langue.
  • Alors ?
  • Ben, alors ça fait du bien, mais ça me donne envie de t’en coller une.
  • Je savais que tu aimerais. Bon blagues à part, la Guilde, tu sais que je m’en cogne ? Non sérieusement je veux voir Samaël pour autre chose. Je t’ai parlé du Blob, donc tu sais que c’est lui mon maitre et non la Guilde ou Avalon.
  • Oui, et si je ne t’avais pas ausculté… jamais je ne t’aurais cru ! Pareille symbiose est impensable.
  • Cela fait déjà quelque mois que le Blob s’est réveillé, il a besoin de parler avec Samaël par ma voix. Nous devons faire évoluer Exo. C’est une des raisons de ma venue.
  • Bon pour Nénamenzi, tu oublies, il n’y est plus. Il guerroie, il prépare le siège d’une citadelle en plein désert, c’est là-bas, quand il arrivera que tu le trouveras. Avant que tu ne me le demandes sache que je ne pourrai pas t’accompagner, j’ai des alambics à surveiller de près. Samaël est un client fidèle, mais exigeant. Ce que je peux faire, c’est programmer ton Oracle pour te guider et ajouter un mot de moi à tes lettres d’accréditations.
  • Tu peux faire encore quelque chose pour moi ?
  • Tu penses à quoi ? Si c’est la botte, oublie, je préfère mes éphèbes. T’es trop moche.
  • Bon ça va ! Je ne suis pas comme toi. Tu dois pas mal passer de temps dans ton labo pour paraitre toujours aussi jeune ? T’as le physique d’un beau gosse d’à peine 30 ans.
  • Alors tu veux quoi ?
  • Tu peux nettoyer mes iŭga ?
  • Les nettoyer comment ?
  • La totale. Plus une seule marque, une peau de bébé, avec un bleu beaucoup plus clair.
  • je les trouve particulièrement claires pour des iŭga.
  • Oui je sais, j’en suis le premier surpris, mais je veux un bleu encore plus claire. Et retire les mouchards si elles en portent, je n’aime pas être fliqué.
  • Tu penses que…
  • Pardi ! ces iŭga sont en quelque sorte un cadeau de la Guilde, alors tu en déduis quoi ?
  • Dit comme ça…
  • Profites en pour jeter un œil sur la liste de ce que je veux leur faire.
  • Putain tu écris toujours aussi mal, vaut mieux que tu me la lises.
  • Bon, alors…
  • Attends ! Tu peux me passer ton dossier ?

Je m’adressais à Chiendri en langue commune*.

  • Agenouille toi devant maitre Bernard Bun Buyu.
  • Bien maitre.

Ce qui fut fait.

  • Bon ! Reprenons, j’ai fabriqué des feutres. Je vais retranscrire ta liste sur son crâne
  • Tu devrais les vendre, ils ont pas ça sur Exo.
  • Bah ! Tu sais comme moi, que c’est la meilleur façon de s’attirer les foudres de la Guilde ou d’Avalon.
  • C’est bien pour cela que je compte sur le Blob et peut être sur ce fameux Samaël. Il est vraiment temps de faire bouger les lignes. D’ailleurs il faudra que je t’entretienne de deux ou trois petites choses, après tout nous sommes des Almogàvers, et je suis encore ton Adalid.
  • Oui c’est vrai… et cela remonte à quand notre première rencontre ?
  • A vue de nez je dirai que c’était sur Octopus Minor. Le jour ou le lendemain de ma promotion.
  • Oui, ça fait des milliers d’années. Mais tu voulais parler d’autre chose je crois.
  • Oui, figure-toi que j’ai revu Yggdrasil*, et l’épave d’un croiseur stellaire de la CETC.

Bernard siffla songeur.

  • Ben ! mon vieux…. Cinquante ans qu’on c’est pas vu… mais là c’est du lourd.
  • Tu ne peux pas dire mieux, car ce que je vais te dire est non pas explosif, mais atomique.
  • De toute façon, avec toi on atteint toujours des sommets.
  • Oui on peut dire ça. Tu sais sur qui je suis assis ?
  • Sur une putain d’iŭgum.
  • Ben, pas que… je suis sur la « Antje Baeckelandt ».
  • La « Antje Baeckelandt » ?
  • Tu en connais d’autres ?
  • T’es con de me dire ça ! Avalon ou la Guilde donneraient un empire et bien plus pour la posséder. Je pourrai te vendre !
  • Laisse-moi rire ! qui te croirait ? C’est comme si tu disais que je suis protégé par le Blob qui n’est autre que le vrai propriétaire d’Exo et de son système solaire ?
  • Oui vu comme ça… n’empêche…
  • N’empêche, rien du tout… Depuis que le Blob s’est réveillé, je peux te dire que je ne crains pas grand-chose. Si on en revenait à ma liste.
  • Je t’écoute.
  • Bon, comme je te l’ai dit je veux qu’elles aient une peau de pêche, vierge de toutes marques, d’un bleu très pâle avec une possibilité de caméléon. Il faudrait aussi que tu travailles leurs cordes vocales et leurs poumons, ce sont des hurleuses toutes les deux. Tu leurs injecteras des nanites* régénérantes avec un renforcement du squelette, un peu à la sauce Yumi. Bref vraiment la total façon commando Almogàvers. Tu leur mettras mon sceau de Possession Suprême de Hors-Loi.
  • Tu sais ce que cela veut dire ?
  • Evidement ! cela va me coûter une fortune. Et elles seront invendables. Mais ainsi personne n’osera me les prendre. J'ai déja fait cela avec une autre et je ne le regrette pas.
  • Tu me demandes là un sacré boulot, je ne suis pas un dieu, juste un petit généticien de rien du tout. Tu as vraiment une fortune à dilapider pour ces deux pétasses ?
  • Je ne te savais pas si modeste… Alors combien tu veux ?
  • Tu sais qu’entre nous il n’est pas qu’une question d’agent, mais ici je manque de matériaux et de données. Tu comprends cela fait des centaines d’années voir plus que je n’ai pas pratiqué pareille métamorphose.
  • Tu as tout inscrit sur son crâne ?
  • Oui et ne rajoute rien où il faudra que j’écrive sur son dos.

J’étais toujours assis sur le dos de Antje qui remplissait à merveille son rôle de meuble d’appoint. En langue commune je demandais à Chiendri de me passer ma besace. J’en retirais une plaquette de platine, ainsi qu’un sachet de velours rouge.

  • Voilà pour la partie financière, je lui tandis la plaquette.
  • Oui, effectivement, sept millions de Zas* ! de quoi solder une armée pour au moins trois bonnes années. Mais pour les matériaux ?
  • Tu as des papillons messagers* ?
  • Evidemment !
  • Dans ce cas je te communiquerai les coordonnées d’Yggdrasil* si cela ne dépasse pas cent kilos il t’enverra ce que tu demandes par drones furtifs.
  • Et bien Teixó tu ne fais pas les choses à moitié.
  • Non comme je te l’ai dit le Blob s’est réveillé, j’ai encore un petit cadeau pour toi. Je sortis du sachet de velours plusieurs billes. Tiens, cadeau.
  • C’est ce que je crois ?
  • Pardi ! Tu me prends pour qui ?
  • Ta générosité n’a plus de borne. Ce que tu m’offre n’a pas de prix.
  • Si ! Occupe-toi bien de mes filles.
  • Pour ce prix, elles seront en or massif.
  • Pas besoin fait juste ce que je t’ai demandé, il te faudra combien de temps ?
  • Pour un travail soigné… va falloir compter dix bonnes semaines avec la convalescence.
  • Putain ! c’est trop long !
  • Laisse-moi finir, je peux accélérer le processus en les mettant en stase. Mais dans ce cas il faudra que ce soit toi qui actives leurs nouvelles fonctions et qui les forme. Là au bas mots tu gagnes sept semaines.
  • Faisons cela, j’aurai tout le trajet pour parfaire leur instruction.
  • Il est évident que tu es mon invité. Sa tombe bien mes cuisiniers Hercule et Poireau me prépare une pissaladière.
  • Avec du pissalat ?
  • Tu me prends pour qui ? Nous les PD on a le sens du beau et du bon.
  • Tu sais ce que j’en pense ?
  • Oui qu’on est pas assez ! C’est vrai que pour qu’un vilain comme toi, ait ses chances avec une femme, même laide, il faut que les beaux gosses soient tous homos.
  • Ben oui ! à défaut d’être beau, je suis lucide. Mais ta tarte elle est faite avec de la pâte à pizza ?
  • Oui avec ce petit supplément d’huile d’olive qui fait la différence. Et mes cuistos la tartinent avec une pâte faite de petits poissons de roche, de sardines et d’anchois saumurés. J’ai même modifié génétiquement des oignons pour qu’ils soient identiques aux oignons blancs des cévennes c’est te dire. Mais je sais que tu es toi-même un excellent cuisinier.
  • Disons que je me débrouille.
  • Ne soit pas si modeste. Je vais envoyer mes serviteurs prendre tes bagages sur le port. Ton roojas et toujours aussi vindicatif ? je ne voudrai pas qu’il me bouffe un ou deux domestiques.
  • N’ai crainte, je peux lui donner des ordres à distance. J’ai ramassé pas mal de gadgets dans le vaisseau de la CETC. J’en ai pas mal à te montrer. T’es toujours en cheville avec l’autre folle tordu de Matias ?
  • Sois poli avec mes copines, oui il a son labo dans une aile du bâtiment. Tu sais j’ai fait construire ma demeure à flanc de falaise et tu es à l’entrée d’un complexe de deux hectares. Tu sais je ne suis ni un combattant ni un nomade comme toi. Je serai plutôt du type mérou.
  • Je sais, et ce poisson n’est ni tendre ni inoffensif. Mais tu vas voir j’ai plein de nouveaux joujoux, de quoi donner des poussées d’urticaire à la Guilde ou à Avalon.
  • Moi je dirais à mes servantes lesbiennes de faire un effort, un gros effort pour te supporter.

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Has* : monnaie de bronze impériale. Has : avec 1 has on peut acheter un bol de soupe, avec 2 has une chope de bonne bière.

Zas* : monnaie en or impériale.

Les Nanites* : font référence à de la Nanotechnologie, en étant des mécanismes microscopiques qui pourraient être injectés dans des organismes vivants pour les réparer ou les contrôler. C'est une des bases de beaucoup de récits de science-fiction.

Blob Galactique* : c’est un organisme monocellulaire polymorphe, un être issu d’une souche unique dont la pensée et le savoir sont cumulatifs à l’infini, on pourrait dire que c’est une sorte de parasite, mais en réalité il faudrait plutôt le ranger dans la famille des symbiotes.

Papillon messager* : papillon aux ailes multicolores. On peut modifier la couleur de ses ailes pour écrire un message codé plus longue explication dan un chapitre de « Retour à Domina. »

Le roojas : le roojas était carnassier et rapide, c’était une sorte d’autruche ou d’émeu, l’évolution ultime d’un vélociraptor, animal retors, coureur rapide, infatigable, terriblement dangereux pour celui qui le montait, ou pour celui qui croisait sa route, il avait l’intelligence des prédateurs vivant en meute, avec la même hiérarchie que les loups.
Tenter de monter une femelle ou un mâle alpha, tenait lieu du suicide, ou de l’inconscience, voire des deux.
En posséder un et le monter était la marque des chefs, des grands guerriers.
Cela impliquait des années de dressage, la création d’un lien presque télépathique entre l’animal et l’homme.
Le roojas ne supportait qu’un unique maître et son maître ne pouvait monter que lui, car le volatile était d’une jalousie maladive. Cet étrange oiseau courait aussi vite, voir plus vite qu’un cheval, il était capable de faire des bons de plus de quinze mètres sans aucune difficulté, son bec énorme capable de déchiqueter n’importe quoi, ressemblait à celui d’un aigle, sauf qu’il mesurait plus de trente centimètres, c’était une arme redoutable, au même titre que ses ergots.

Le tri-bosse : Le tri-bosse, de la famille des camélis est une sorte de chameau qui comme son nom l’indique possède trois bosses, en outre il a six pattes qui ont la particularité de pouvoir pomper l’humidité par leurs coussinets plantaires. Son pelage est blanc voire argenté. C’est un animal qui a souvent mauvais caractère.

Res* : abréviation de respectable pour un homme libre, terme Dominien. Resparres*: Titre pour les hommes libres : respectable.

Häkim*: maire.

Domina*: Capitale de l'empire du même nom.

Leno* : autre mot pour désigner un proxénète.

La planète EXO :

Exo est la quatrième planète d'un système solaire dont l’étoile naine orange, est de type K V tout en étant très proche d’un type G.
Elle a pour nom Eridani VGIII dans la constellation de l'Éridan.
Cette planète est au milieu de ce que les astronomes appellent la zone de Goldilocks de son étoile mère.

Un endroit ni trop chaud, ni trop froid, ce qui signifie que l’eau liquide existe à la surface de la planète.
Le climat est comparable à celui de la Terre au Crétacé supérieur (plus chaud que la Terre actuelle).
Exo abrite différentes sortes de vies complexes à sa surface et dans ses océans ainsi que dans les cieux.

Les créatures volantes tirent parti d’une gravité plus faible que sur terre et de la densité élevée de l'air, ce qui leur permet de croître en taille tout en pouvant voler.
Les créatures terrestres et marines peuvent aussi atteindre de grandes tailles.
Dans sa haute atmosphère, il y a des nuages vivants de plancton aérien (nuages bleus et roses) qui étaient la première nourriture du Blob.
Sa croûte terrestre est assez poreuse, permettant la circulation entre l’océan et le manteau magmatique, ce qui entraîne de nombreux évents hydrothermaux, connus sous le nom de fumeurs noirs, mais il y a peu de volcans terrestres, quand ils existent, ils sont de type hawaïen et sont gigantesques.
Exo a eu une activité tectoniquement plus active qu'aujourd'hui, mais son manteau est encore particulièrement actif produisant de puissants panaches géothermiques qui font fondre la glace jusqu’à la surface de la banquise du pôle Sud, exposant l’océan par endroits à la surface des cieux. Cette géothermie débridée génère et maintient une atmosphère plus épaisse que la normale pour ce type de planète.
Une grande partie de sa surface est dominée par de vastes plateaux et des chaînes montagneuses qui se sont élevées très haut, au-dessus du niveau de la mer.

L'altitude extrême de ces montagnes concentre une grande partie de l'activité nuageuse sur la ceinture équatoriale, ce qui entraîne des précipitations régulières très abondantes dans les basses-terres et un climat extrêmement désertique dans les hautes terres.

La température moyenne mondiale est élevée, de l’ordre de 28 degrés ce qui contribue à maintenir une pluviométrie constante et génère un système de moussons.

Les basses-terres de l'hémisphère nord sont constituées de denses vallées fluviales de forêts pluviales qui se déversent dans un grand bassin boueux qui porte le nom de Centrerien.

Il faut savoir aussi que Domina se situe dans l’hémisphère Nord.

Les basses-terres de l'hémisphère sud sont dominées par de petits lacs et des marais d'eau douce entourés de déserts.

Ligéris, qui avait pour nom Mégatoune à l’origine, se situe elle dans l’hémisphère Sud.

Les formes de vie indigènes sont encore primitives, mais elles évoluent vite.

L’écologie est donc dominée pour l’instant par des formes de vie descendantes des importations terriennes transplantées et acclimatées qui l’ont colonisé dans les temps anciens avant l’effondrement dû aux guerres des ressources et du Blob.

La géologie d’Exo révèle aussi une longue histoire d’impacts périodiques d’astéroïdes.

On pense que l’un d’eux devait transporter le Blob, mais les énormes impacts dus aux guerres et à l’effondrement des implantations terriennes ont créé la formation de cratères géants.
Les hautes terres sont encore inhospitalières, l'écosystème natif d'altitude ne s'étant jamais rétabli complètement des bombardements, dont les cicatrices sont encore visibles depuis son orbite.

Aujourd'hui, Exo a un climat particulièrement chaud et calme, en particulier autour des mers cristallines, de la mer de silex, ainsi que des fleuves du plateau central.

Les courants plus forts dans les eaux plus profondes transportent nutriments et chaleur.
La hauteur des marées peut dépasser 25 mètres entre les basses eaux et les hautes eaux par effet de résonance, cela rend la navigation dans ses océans très dangereuse.

La planète a une inclinaison axiale négligeable, et donc très peu de variation saisonnière.
Les lacs salés du plateau central sont très peu profonds, ce qui en faisait le deuxième habitat du Blob l’écosystème qui le soutenait avant la guerre et sa troisième mutation.
Exo avait trois lunes dont deux lointaines, mais une d’elles a été pulvérisée dans le passé par une catastrophe inconnue.
Une ceinture de débris existe encore sur l’ancienne orbite de cette lune et un mince anneau de roches pulvérisées et de débris est maintenant en orbite entoure la planète.

Il reste donc deux lunes. La Minore qui est proche d’Exo dont la taille est un tiers plus grande que la lune de la Terre, elle possède un noyau encore en fusion. (Avec le cratère d’un volcan en activité visible depuis Exo « le Cyclope. »).
Et la Major bien plus grosse, plus lointaine, qui semble être en grande partie gazeuse et qui possède des anneaux.

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