Chapitre 11.  Tsela nostalgique.

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### Délia ###

Je dormis comme un ange, j’eus des rêves très doux, pleins de caresses. Les mains de Pierre empaumaient toujours mes seins, sa verge me chatouillait agréablement entre mes fesses. J’osai bouger doucement pour me dégager un peu de ce pic encore chaud et humide.

Soudain la montre-bracelet de Pierre sonna, ce fut une surprise pour moi ! Cette sonnerie était discrète mais réveilla quand même mon patron. Non, je pensai « mon amant » mais ce n’était pas le cas. Il était mon patron, il m’avait caressé longuement, mais il ne m’avait fait part d’aucun sentiment. À aucun moment il avait exprimé sa jouissance.

– Bonjour Délia, dit-il, j’espère que tu es reposée.

– Oui, bonjour Pierre, j’ai rêvé de toi, mais je n’ai pas le sentiment que tu voulais m’aimer.

– On a encore le temps, Tsela a prévu le petit-déjeuner dans une heure, dit-il en se levant.

Pierre vit immédiatement mon regard se diriger vers son ventre où son engin bien réveillé se dressait presque à la verticale.

– Tu veux qu’on prenne notre douche ensemble? demandai-je.

– Ça ne te gêne pas ?

– Non, au contraire, ainsi Tsela ne remarquera pas nos odeurs de sexe !

– Je peux aussi profiter ?

– Profiter de quoi petite débauchée ?

– Ton engin me donne envie !

– Tu attendras ce soir.

– Promis, juré ?

– Oui, approche-toi !

– Oui maître !

– Non Délia, le vocabulaire de « maître » est réservé aux personnes soumises à un homme (parfois mais rarement une femme) qui abuse sexuellement d’une soumise. Je ne suis pas un dominant, tu as toute ta liberté de coucher avec la personne de ton choix sans devoir satisfaire toutes ses pulsions.

– Je suis quoi pour toi, Pierre ?

– Tu es avant tout, une très jolie femme, intelligente, actuellement ma secrétaire, qui a des inclinaisons sexuelles indéterminées. Tu n’aimes pas les hommes, sauf ton directeur, tu aimes les femmes, apparemment la femme du directeur t’attire. Est-ce que le portrait est complet ?

– Non, je ne suis pas d’accord ! j’ai effectivement des appétits sexuels pour un homme et pour une femme, qui sont tous deux dans mon environnement professionnel. Je suis heureuse car je me sens respectée mais je veux garder ma liberté en dehors du travail.

– On progresse ! et dans quelques semaines ou quelques mois, tu comptes chercher un compagnon de vie ?

– Non certainement pas. Je veux coucher en toute liberté avec celui ou celle qui veut s’amuser sans avoir de sentiments amoureux. Mais j’aurai besoin d’un protecteur comme mon frère, car une femme seule, c’est une biche, victime dans la jungle.

– Bien, avec cette affirmation, si on passait sous la douche ?

– Oui, si je peux te laver et te caresser.

– Oui, mais tu restes dans les limites du pelotage et des caresses.

– C’est quoi le pelotage ?

– C’est se donner des caresses, flirter, l’attouchement sexuel qui peut conduire à l’orgasme sans passer à l’acte sexuel qu’est le coït ou rapport sexuel complet avec pénétration des sexes.

– Oh, Pierre tu parles comme un dictionnaire.

– C’est clair pourtant.

– Pour le moment ça me convient !

J’entrai dans la douche et pris le savon liquide et une éponge. Je le savonnai, il fit pareil, mais il ne put résister à exciter mes tétons. Je compris très vite où était la limite et caressai longuement son pénis en découvrant le prépuce. Je voulus l’embrasser, il me laissa faire. Son baiser répondit au mien. Il me garda longtemps contre son corps. Je sentis sa lance vibrer contre mon ventre. Puis à la sortie de la douche je lui fis la faveur de sécher son corps. Son corps qui était magnifique, je fus tentée de le caresser jusqu’à l’orgasme, mais il suspendit mon geste malgré mon envie de continuer.

Nous rejoignîmes le bâtiment principal où la famille de Tsela était déjà à table.

Eva me proposa de refaire l’inspection totale de sa plantation « comme la fois précédente ».

Que sous-entendait-elle en disant cela ?

– Vous aurez besoin de la journée entière dit Tsela. J’ai promis de négocier l’achat des engrais que tu recommandes, Pierre, je ne pourrai pas vous accompagner.

– Ce n’est pas grave ma fille, dit Eva. Et toi, la petite secrétaire, tu te sens en forme ? car il faudra beaucoup marcher.

– Ce n’est pas un problème pour moi Eva, dis-je un peu vexée d’être appelée « la petite secrétaire ». Avec mon père, je faisais des longues marches dans ses plantations pour la journée entière. Je connais moins bien le café, ce sera un excellent apprentissage.

Je vis un sourire discret de Pierre à propos de ma réplique, il réussit même à me faire un clin d’œil lorsque Eva se leva pour aller chercher des boissons dans la cuisine. J’aurai bien répondu par une caresse sur sa cuisse, mais le retour d’Eva me prit de court.

Comme je m’y attendais, Eva demanda à Pierre de conduire son véhicule tout-terrain, je fus donc relégué à l’arrière. Cette fois j’avais mis une brassière bien serrée ce qui rendait la balade en voiture plus confortable. Eva par contre s’était changée rapidement après le repas, elle portait maintenant un top léger avec un décolleté vertigineux sans sous-vêtement.

Pour moi, le but de ce changement était clair. Sans la présence de Pierre, je fus certaine qu’elle m’aurait abandonnée à la première halte. J’eus la certitude que Pierre prit tout son temps et à certains arrêts, il me prit même par les épaules pour me montrer les caractéristiques de certaines maladies du caféier. Il fut très attentif lorsque je fus pris d’un étourdissement dû aux parfums entêtant des fleurs. Même Eva fut prise de malaise, Pierre dut lui donner de l’air en s’écartant des rangs des arbustes. Eva profita de mon éloignement pour découvrir encore plus sa poitrine sous prétexte de lui donner plus d’air pour mieux respirer. Le jeu de séduction fut évident, mais en m’approchant je parvins à déjouer ses plans.

Je jouais le rôle de la secrétaire débauchée comme il m’avait appelée plus tôt dans la journée en glissant ma main sur son ventre prétextant une perte d’équilibre. Cela m’amusa beaucoup. Pierre nous raconta qu’Amina avait eu un malaise similaire en visitant une plantation de café de l’entreprise. Il préconisait un remède bien simple, prendre ses distances des plants, et rester à l’écart du champ. Il nous invita même à Eva et moi à rester au bord, mais je déclinai sa recommandation. Je dis bien fort que je voulais tout apprendre.

Eva, sans doute avec regret dut rester au bord, était-ce intentionnel ? mais Pierre s’enfonça profondément entre les arbustes, puis prit ma bouche pour un baiser passionné. Il m’expliqua à voix forte qu’il y avait des insectes nuisibles qu’il fallait apprendre à les reconnaître et me fit encore une caresse excitante dans mon cou.

En revenant vers Eva, je vis clairement qu’elle tapait du pied en signe d’énervement. Pierre suggéra de trouver un endroit agréable pour manger le pique-nique. Eva nous guida vers un plan d’eau similaire à celui de la veille. Malgré mon envie, je ne fis aucune suggestion de baignade craignant un dérapage.

Nous mangeâmes notre part de manioc-sauce-graine emballée dans une feuille de bananier et bûmes une limonade maison à base de vin de palme très dilué. À mon grand plaisir, Eva but plus que la mesure, et nous fîmes le retour avec Eva assoupie à l’arrière du véhicule.

Je profitai de l’aubaine pour caresser la bosse de Pierre sur son pantalon, mon geste était bien caché par les dossiers des sièges. Je l’aurais bien embrassé mais je craignis qu’elle ouvre un œil au mauvais moment.

En revenant, j’étais heureuse comme une écolière revenant d’un voyage scolaire. À l‘arrivée, Tsela vint vers la voiture et eut un sourire en voyant sa belle-mère étalée et débraillée sur les sièges arrière.

– Ne vous en faites pas, dit-elle, je m’en occupe.

Nous partîmes vers notre bungalow, le service d’entretien était passé dans la pièce, sachant qu’on ne serait pas dérangés, je me déshabillai devant Pierre et sans rien dire défit aussi ses vêtements. Nous étions en sueur et je fus très contente de sentir l’eau fraîche couler sur nos corps. Pierre se lova contre mon corps, il glissa sa verge entre mes jambes pour que son gland vînt caresser mes lèvres intimes, il fit le simulacre du coït tout en restant à l’extérieur de mon vagin. L’action de ses doigts sur mon bijou et le frottement de sa verge entre mes cuisses, me fit grimper dans un orgasme jamais atteint. Pierre fut aussi excité que moi et je vis son sperme jaillir entre mes jambes contre le mur de verre de la douche. Je me promis de recommencer à l’occasion cette expérience. À la sortie de la douche, nous profitâmes de siester un peu. Comme pour la nuit, je me lovai dans ses bras son sexe près de mon postérieur. Pierre s’endormit comme une masse et je ne tardai pas à faire de même.

En fin de journée, j’entendis des coups frappés à la porte. J’étais habillée légèrement, Tsela s’identifia et je la laissai rentrer. Pierre dormait encore et Tsela eut un regard nostalgique vers le blanc couché sur son ventre, un drap couvrant son dos en partie. Elle avait certainement remarqué les draps à côté montrant que nous avions dormi ensemble, mais elle ne fit aucun commentaire.

Elle s’assit au bord du lit et se pencha pour lui faire un bisou tendre entre ses épaules. Elle me regarda en souriant.

– Tu as vraiment de la chance Délia, Pierre est la tendresse incarnée. J’ai une piètre opinion sur les blancs supérieurs et néocolonisateurs, mais Pierre est mon exception ! Je l’apprécie beaucoup et il m’a bien protégée à un moment donné. Sois gentille avec lui, il te le rendra en tendresse.

Elle se leva et me fit un long baiser sur la bouche. Elle murmura encore :

– En fait, j’étais venu vous inviter au nom de mon père. Il réunit ce soir quelques notables de la région en votre honneur. Certains fournissent déjà leur production à votre société, d’autres aimeraient discuter des conditions. Ce sera donc un dîner un peu protocolaire.

– Pas de problème, dis-je j’ai pris un boubou dans mes bagages qui sera parfait pour la circonstance.

– D’accord, j’ai pour Pierre un petit bijou authentique, en remerciement pour notre collaboration, je suis sûr qu’il aimera que tu le portes ce soir.

C’était un magnifique bracelet ancien en bronze/ou alliage de cuivre. À son poids je sus qu’il était ancien et incontestablement authentique.

– Pierre te remerciera tout à l’heure dis-je avant qu’elle ne quitte la pièce.

En entrant dans la salle de réunion, je vis qu’il y avait beaucoup de monde (« quelques notables » !) qui nous attendait. Paul et Tsela vinrent nous prendre pour nous présenter aux assistants. Tsela me présenta comme « une collaboratrice personnelle » de Pierre. Je lui fis un grand sourire pour montrer que j’appréciai. Par contre pas de trace d’Eva !

Au moment de passer à table (où j’étais assise entre Paul et Pierre), je vis Eva entrer dans la salle. Elle fit mine de vouloir s’asseoir à ma place mais son mari lui désigna une place libre loin des places d’honneur. Je jetai un coup d’œil à Pierre qui sourit en cachant sa bouche derrière sa serviette. J’avais vu, je lui fis une petite tape sur sa cuisse.

Puis Paul demanda le silence, fit un petit discours pour chanter les louanges de Pierre et puis récita le bénédicité.

Le repas fut sublime, je constatai que Paul avait vraiment mis les petits plats dans les grands. Je sus immédiatement que ce n’était pas dû aux talents d’Eva. Ce qui fut confirmé lorsque Paul remercia en aparté une très jolie servante qui se pencha à son oreille. Il ne se gêna pas pour lui pincer discrètement les fesses.

Après le repas, il y eut pas mal de réunions bilatérales de Pierre avec les planteurs. Tsela me prit pour éviter que je reste seule. Elle fit bien attention à ne pas rester à proximité d’Eva, qui chercha des partenaires pour s’afficher. Assez bizarrement, elle resta seule.

Tsela murmura à mon oreille :

– Oui, il y a eu de l’orage ce soir dans le ménage, Paul semble avoir compris la manœuvre de sa femme. Est-ce que Pierre a apprécié le bracelet que tu portes ?

– Il a dit textuellement : « Tu l’embrasseras de ma part, je ferais bien plus si elle était libre »

– Oh le charmeur, j’ai bien reçu le message ! Tu lui répondras que « je ne viendrai pas ce soir, car le lit n’est pas assez grand, mais il ne perd rien pour attendre » puis elle ponctua avec un bisou tendre sur ma joue.

– Alors, dit soudainement une voix, dans notre dos. Merci Tsela, pour ce beau cadeau. Ce sera un beau souvenir.

– Mais Pierre, ce n’est pas un cadeau d’adieu ! Tu viendras encore souvent car mon père désire que tu continues le contrat d’assistance pour me conseiller dans ma nouvelle fonction. Tu seras donc obligé de revenir souvent ! La visite de la plantation d’Eva t’a plu ?

– Pour être honnête, les plants sont fort négligés. Si tu comptes reprendre la gestion de ses parcelles, tu auras du travail.

– Non, Pierre, papa ne veut pas qu’on s’occupe des terrains d’Eva. Il n’a plus du tout envie de fusionner les deux plantations. Tu l’as aussi constaté aujourd’hui, la belle entente entre Paul et Eva a capoté.

– Il fallait s’y attendre, dit Pierre, elle voulait tout !

– Oui, tu as bien fait de refuser de coucher avec elle. J’ai des yeux complices, même dans la plantation.

– Tant mieux, ainsi tu savais que je ne voulais pas !

NDA : comme quoi dans la solitude de la brousse il y a toujours quelqu’un qui te voit.

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