MALAISE
Largement sous-estimé,
Traîné dans les mots, calomnié,
Une boule au ventre, en silence je roule,
Manque cruel de liberté quand je foule.
Surnommé, blessé pour mes défauts,
Mais j’avance, tranquille sous les fléaux.
Je veux m’évader, respirer l’air pur,
Mais je reste enfermé dans un mur.
Renfermé, sans mon emblème,
Je me sens loin de ce que j’aime.
La nonchalance du monde m’assomme,
Je tourne en rond, sans qu’on me nomme.
La liberté s’est enfuie il y a longtemps,
Et les visages sont tristes tout autant.
On vit la guerre sans fusils,
On souffre même quand on sourit.
Famines de cœur, blessures de l’âme,
Rancunes qui brûlent, sans une flamme.
Ils ont quitté leurs familles pour survivre,
Mais au fond d’eux, ils n’arrivent plus à vivre.
Ça fane, ça blesse,
Ça s’efface, mais ça laisse,
Un goût de larmes sur les plus sincères,
Chez ceux qu’on disait trop ordinaires.
Et si chacun disait : "C’est mon frère",
On verrait moins ce monde de misère.
Vivre sans bruit, sans coups brutaux,
Sans chaînes, ni cris, ni poteaux.
La liberté s’est cachée dans les foules,
Recherchée comme une perle sous les houles.
On pointe du doigt pour rabaisser,
Et l’on perce les cœurs sans hésiter.
Mais dans ce monde impitoyable,
Le silence devient une arme durable.
Il nous rend stables, presque invincibles,
Même quand la douleur est indicible.
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