HISTOIRE ENSEIGNANTE
Derrière moi, demeure cette princesse, fragile flamme que je jure de défendre contre les ténèbres.
Je sais... c’est de sa sagesse que je devrai m’abreuver pour traverser les abysses de cette épreuve.
Quand tombera la créature, je m'approcherai d’elle, cœur à nu, et lui soufflerai ce que je suis réellement.
Je ne suis pas venu pour vaincre, mais pour aimer.
Et si des larmes noient mes joues, qu’elle les essuie — preuve que je suis arrivé en ce pays sans lame, mais le cœur en ruine.
Je suis ce corps brisé par le temps — un temps que je ne maîtrise plus.
Mon souhait le plus vif, presque sacré, c’est de l'apercevoir encore une fois.
Mais honteuse, elle s’est effacée, comme un mirage d’ombre dans le brouillard.
Et moi, corps affaibli, je suis tombé de la montagne...
Quand la nouvelle de ma mort a effleuré son âme, elle s’est levée, contre toute loi divine,
pour défier le destin.
Elle rêvait, contre toute raison, de me ressusciter — rêve tendre et tragique, mais inlassablement porté par l’espoir.
Lorsqu’elle vit mon frère, son cœur battit à contre-temps.
Notre ressemblance troubla sa mémoire ; elle crut rêver.
Mais lui n’avait pas ma voix, mon souffle, ma tendresse —
Son silence était trop lourd pour tromper ses soupirs.
Traqués par les hommes de fer, ils s’enfuirent dans une caverne,
Mais la boussole du chasseur retrouva leur trace…
Leur poursuivant n'était autre que son ancien maître,
Un homme blessé par l’absence, brûlant du désir de ressusciter celle qu’il aimait autrefois.
Avec Asuna, ils plongèrent dans les ténèbres, non pour fuir, mais pour recoller les morceaux brisés de leurs cœurs.
Chacun portait la moitié d’un bonheur perdu.
La princesse, elle, était prisonnière des fléaux,
Des entités traquant toute âme visiteuse.
Mon frère, tel un chevalier sans couronne, la sauva,
Blessé au dos, traînant son héroïsme dans la poussière.
Le professeur, lui, s’enfonça seul vers le fond de la montagne,
Pendant qu’Asuna, vaincue par la douleur, renonça à son rêve.
Elle, frêle et désespérée, devint proie de ces abominations…
Attrapée par la gorge, prête à être effacée du monde…
Mais un coup de feu fendit le silence —
C’était le doux protecteur, l’écho vivant de mon souvenir.
En croisant ses yeux, elle crut me retrouver.
Mais non… Ce n’était qu’un reflet,
Un faux espoir douloureux.
Et sous le poids de l’absence, elle pleura, encore.
Ils descendirent, guidés par une créature paisible,
Vers le sanctuaire des vœux.
Mais l’exauceur n'était qu’un tyran sous masque —
Il brisa la vision du professeur, frappa la princesse,
Et la transforma… en une autre. En Lisa.
Tout semblait perdu.
Mais encore une fois, le frère se dressa.
Le monde faillit, les souhaits s’effondrèrent…
Leur avenir devint une ruine douce et solitaire,
Et, étrangers au monde, ils poursuivirent leur route
Dans un silence d’étoiles mortes.
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