TORTURE
Malheur profond dans le ventre de mon pays,
Où les pleurs s’écrivent mieux que les cris.
Un pays qui gémit sans se faire entendre,
Trop de douleurs pour pouvoir les étendre.
Ses enfants disparaissent sans un adieu,
Le ciel observe, mais reste silencieux.
Pourquoi ceux qui n'ont rien subissent le tout ?
Et ceux qui causent le mal dorment si doux ?
Des vies volées, des rêves piétinés,
Des cris d’enfants qu’on a condamnés.
Le sol boit des larmes au lieu d’eau,
Les âmes errent, mais où est le repos ?
Si l’innocence ne protège plus l’innocent,
À quoi bon naître bon dans ce monde brûlant ?
Les dirigeants ferment les yeux sur l’effroi,
Leur cœur vendu pour quelques billets de choix.
La loi s’est couchée sous les pieds des puissants,
Et Dieu ? Lui seul pèse tout en silence pesant.
Est-il insensible ou attend-il l’heure ?
Si justice tarde, est-elle toujours une sœur ?
Et pourtant ce peuple prie, il espère,
Même affamé, il lève les yeux vers la lumière.
Un peuple enchaîné mais non désespéré,
Car dans ses cendres, l’espoir veut respirer.
Peut-on vraiment tuer un cœur qui croit ?
Même brisé, il bat, il appelle à la foi.
Ce pays saigne, mais il n’est pas mort,
Il vit en chacun de ceux qui gardent son sort.
Même si la nuit semble éternelle,
Je crois qu’en lui brille encore une étincelle.
Et si Dieu voit tout sans parler trop fort,
C’est qu’il prépare un réveil plus fort que la mort.
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