RETROUVAILLES
Lui :
Mademoiselle X ?... Tu ne me reconnais plus ?
Je suis celui dont les rires bordaient ton jour,
Mais la vie, cruelle, nous a séparés sans détour,
Par les chemins d’un monde flou et confus.
Te revoir, c’est comme renaître enfin,
Comme si l’univers me rendait sa lumière.
Je suis cet ami perdu dans ton lointain,
Celui qui, jadis, soignait toutes tes prières…
Elle :
Je… je suis confuse, je n’ai aucun souvenir,
Ton visage ne trace aucune route en moi.
Es-tu sûr qu’on s’est connus, sans mentir ?
Car tes yeux parlent… mais pas encore ma voix.
Donne-moi juste un instant, une esquisse,
Pour sculpter ton image dans mon passé.
Peut-être qu’avec un mot, une malice,
Un monde perdu pourrait ressusciter.
Lui :
Chaque soir, on riait, on parlait de tout,
Tu étais l’écho doux de mes silences.
Si tu dis non, je tomberai à genoux,
Foudroyé par cette froide indifférence.
Rappelle-toi… notre première rencontre,
Les pas timides, les regards qui dansaient.
Je ne t’en veux pas, la mémoire affronte
Des vents d’oubli que nul ne devance.
Mais écoute bien… je suis celui qui, souvent,
Te souriait pour cacher ses douleurs,
Et toi, tu venais doucement, tendrement,
Essuyer mes larmes par la seule chaleur… de ton cœur.
Elle :
Je suis désolée, monsieur, mais tout est flou.
Ton reflet se brise dans cette pluie trop dense…
Je ne sais plus, je cherche un peu partout,
Mais mon esprit repose dans l’absence.
Montre-moi… juste ton œil, un seul regard,
Peut-être qu’il percera ce nuage épais.
Car même éveillée, je dors sous un brouillard,
Et le soleil tarde à frôler mes secrets…
Lui :
J’étais le garçon discret, l’ombre du couloir,
Celui qui osait à peine un seul mot.
Mais avec toi, j’ouvrais mon monde illusoire,
Et chaque nuit, on parlait… comme deux héros.
Tu m’as redonné confiance, une voix,
Un souffle que je croyais à jamais éteint…
Dis-moi que tu sens encore un peu de moi,
Même si ton cœur vacille entre le doute et le rien.
Elle :
Je travaille ici… je suis nouvelle dans ce lieu.
Et non, je vis seule, sans famille, sans repères.
Ta peine me touche… tu viens d’un pays pluvieux ?
As-tu perdu quelqu’un dans cette vie trop amère ?
Lui :
X… Je suis arrivé il y a treize heures…
Mais je dois partir… les larmes aux yeux.
Je vois bien que mon visage n’est plus ton cœur,
Mais… adieu. Peut-être un jour, un rendez-vous hasardeux.
Elle :
Monsieur… attends… tu as laissé ta carte !
Mais… … ces lettres !… je reconnais !
YYYYYY ! Reviens, sors de cette fuite hâtive !
Viens dans mes bras, je t’ai cherché des années.
Lui :
X… enfin, tu m’as reconnue, mon étoile perdue…
Et soudain, tout s’efface : l’attente, la douleur.
Je ne suis plus prisonnier de l’ombre du vécu,
Mais porteur d’un présent construit sur ton cœur.
Elle :
C’est un futur réel, un rêve qu’on recolle,
Je ne suis plus enfouie sous les sables d’hier.
Tu m’as retrouvée quand tout vacillait, tout s’affole…
Et voici venu l’instant… d’unir nos lumières.
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