LA MURAILLE DÉCHUE (Poème philosophique et tragique inspiré de l’attaque des Titans)
Ville en sang, ville en feu, ville encerclée,
Par ces géants d’un monde désarticulé.
Leur souffle est mort, leur regard sans pitié,
Ils broient les corps comme on brise un jouet.
Où sont passées nos promesses d’hier ?
Nos chants, nos enfants, nos repères ?
Sous leurs pas titanesques et inhumains,
Tout s’effondre, même les lendemains.
La grande muraille, fierté de nos anciens,
N’est plus qu’un tas de ruines entre nos mains.
Elle est tombée, comme tombent les illusions,
Lorsque la peur prend place dans les nations.
Le bataillon, ce nom qu’on portait fièrement,
S’est noyé dans le rouge de l’engagement.
Ils sont morts en silence, sans gloire ni clarté,
Et pourtant, c’est sur leur dos qu’on a marché.
Pourquoi lever les bras si ce n’est pour trembler ?
Pourquoi hurler "justice" quand tout est balayé ?
Sommes-nous humains dans l’adversité,
Ou bêtes affolées niant la vérité ?
Ces créatures, on les hait car elles nous rappellent,
Que la mort est reine et la chair est frêle.
Mais ne sommes-nous pas nous aussi dévorants,
De nos terres, de nos frères, inconsciemment ?
On crie vengeance, on brandit l’épée,
Mais le mal n’est-il pas aussi en nous tissé ?
À chaque titan tombé dans la poussière,
C’est une part de nous-mêmes qu’on enterre.
Que la pluie tombe, non pas pour laver leur crime,
Mais pour nous réveiller de ce rêve qui s’abîme.
Que la foudre éclaire notre aveuglement,
Et que les cieux pleurent nos faux serments.
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