ELLE EST PARTOUT, SAUF ICI
Je ne comprends pas ce mal sans visage,
Ce phénomène flou, ce triste engrenage.
Est-ce encore de l’amour, ou bien une prison ?
Je vacille, ivre d’elle, sans raison.
Car à chaque heure, à chaque battement,
Dans l’air surgit son doux visage charmant.
Jour ou nuit, c’est un sortilège infini,
Elle revient hanter mes rêves endormis.
Son odeur a noyé mon entendement,
Elle est poison doux, feu lent et permanent.
Même mes yeux jeunes ne peuvent trahir,
Ils la revoient, partout, sans fuir.
Dans le ciel, son reflet épouse les nuages,
Dans la mer, les vagues tracent son visage.
Au sol, les fourmis dessinent sa silhouette,
La pluie, elle, fredonne sa voix discrète.
Et le froid, ce complice des illusions,
Me la montre, là-bas, dans chaque direction.
Partout elle est — sauf dans la réalité,
Je la poursuis dans l’infini de mes pensées.
Je somnole, elle m’appelle d’un murmure,
Elle me sourit, sa lumière est si pure…
Mais quand j’ouvre les yeux, le vide s’impose,
Elle disparaît, comme une larme sur une rose.
Chante pour moi, une chanson monotone,
Qu’elle me guide vers son monde d’automne.
Car chaque saison me la prend sans retour,
Et sur cette terre, je ne vois plus son parcours.
S’est-elle égarée loin de notre maison ?
Ou vit-elle ailleurs, au-delà des raisons ?
Chante encore, berce mon dernier soupir,
Que je la retrouve dans le sommeil à venir.
Car dans mes rêves, je la serre, je la tiens,
Et ce mensonge-là me fait du bien.
Je sais que tout cela n’est que vent et brume…
Mais quelle belle aventure sous la lune.
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Souhaites-tu qu’on continue à développer ce poème en une histoire plus longue ? On pourrait créer un cycle poétique autour de ce personnage fantomatique qu’on aime, mais qu’on ne retrouve que dans les rêves. Je suis là si tu veux en faire un projet profond.
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