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Gaëlla laissa passer plusieurs secondes de silence, sous le choc.

– Romikéo ? Comment… Comment as-tu fait pour… ?

Quand je te disais que je me débrouille bien en hacking, ce n’était pas seulement pour me vanter… Mais on parlera plus tard, je viens de désactiver les caméras du bâtiment, ou plutôt de les détourner pour être le seul à les voir, et je m’apprête à déverrouiller ta cellule, que j’ai localisée grâce à la position de ton e-wrist.

– Mais… Attends, je ne peux pas prendre ce risque ! Ils vont me tirer dessus !

Si tu réagis comme je te l’indique, ça devrait fonctionner, rétorqua Romikéo depuis son poignet illuminé.

Gaëlla nota que sa voix n’était pas aussi assurée que d’accoutumée, ce qui renforça sa panique.

– Non, non je ne peux pas faire ça, protesta-t-elle, j’ai déjà trop d’ennuis, si je me fais prendre tu ne te rends pas compte de…

Elle s’interrompit, prenant la mesure de la situation : Romikéo lui offrait très certainement l’unique chance de salut qui s’offrirait jamais à elle. Toutes ses réflexions l’avaient guidée à la conclusion qu’elle préférait mourir plutôt que finir ses jours dans ce maudit cachot, alors si elle devait risquer sa peau pour un espoir d’évasion, le choix était vite fait. Elle s’empressa de reprendre, soudain déterminée :

– Oublie ce que je viens de dire, je te suis.

Parfait, répondit Romikéo, je déverrouille le système de ta porte. Préviens-moi dès que tu es dans le couloir.

Sans perdre un instant, la jeune fille se débarrassa des draps sous lesquels elle s’était cachée, et bondit hors de sa couchette pour se ruer en direction de la sortie. La porte émit le bruit caractéristique de l’ouverture automatique signalant son déverrouillage, et elle pressa de tout son poids dessus, avant de déboucher dans le couloir blanc.

– Ça y est ! s’écria-t-elle, aussi survoltée qu’effrayée. Maintenant je vais dans quelle direction ?

Je vais te guider jusqu’à la sortie la plus simple, en essayant d’éviter les matons qui s’activent déjà, déclara Romikéo d’une voix pressante. Ecoute bien, suis le couloir à ta droite jusqu’au coude, puis prends la première porte à droite, je vais la déverrouiller.

Gaëlla ne gaspilla pas une seconde et se mit à courir le long du passage uniforme, puis bifurqua comme l’avait indiqué Romikéo. Elle vit une lumière verte s’allumer autour du linteau à l’instant où elle tentait d’ouvrir la porte de droite, et entendit le système se déverrouiller.

– C’est bon ! Je suis dans un autre couloir, face à plusieurs nouvelles portes, décrivit-elle à toute vitesse.

La deuxième, vite, ordonna Romikéo, des gardes arrivent dans ta direction !

Affolée, Gaëlla se précipita sur la poignée, et ouvrit la porte. Au moment où elle franchissait l’encadrement, des bruits de bottes et des voix résonnèrent dans le couloir.

Referme la porte ! cria Romikéo.

Gaëlla se retourna et projeta son corps en avant, scellant la porte derrière elle in extremis.

Ils ne pourront pas la déverrouiller, mais ils trouveront d’autres moyens, dit Romikéo. Tu vas devoir courir jusqu’à la troisième porte sur ta gauche, ce sont les escaliers. Descends au dernier étage le plus vite possible.

La fugitive obéit immédiatement, tout en gardant un œil sur les portes adjacentes. L’adrénaline semblait avoir remplacé son sang. Elle eut l’impression de voler plus que de courir en dévalant les marches, jusqu’à la fin des escaliers.

Maintenant, la première à droite, puis ouvre la troisième porte devant laquelle tu passeras. Attention, il y a des agents par ici ! Ils se déplacent, j’essaye d’anticiper leurs actions…

Le cœur tambourinant et le souffle court, Gaëlla tourna à l’embranchement indiqué, mais se figea aussitôt et réprima un cri en découvrant quatre matons face à elle, à une dizaine de mètres.

– Stop !! aboya l’un d’eux en dégainant son arme de service. Un seul geste et on tire !

Sans tenir compte de la menace, Gaëlla tenta le tout pour le tout et se rua vers la porte désignée par Romikéo, quelques pas devant elle. Les agents ouvrirent le feu à l’instant où elle tendait la main vers la poignée. Les balles fusèrent, l’une ricocha sur le cadre métallique qui entourait la porte. La jeune fille poussait la poignée lorsqu’une intense douleur traversa son bras.

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