CHAPITRE 4 : 1/2

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Entrant en trombe dans sa chambre, Willow se jeta sur son lit et enfouit son visage dans un coussin. Ces gens n’avaient vraiment aucune morale pour lui faire une blague pareille. Sa mère l’avait dit qu’il était mort, elle lui avait même montré des photos de l’accident dans lequel son père avait perdu la vie. Et même s’il avait survécu, pourquoi n’avait-il pas donné de ses nouvelles pendant toutes ces années ? Perdue dans ses pensées, elle finit par s’endormir.

La nuit était tombée lorsque Willow sortit de sa chambre. Les yeux bouffis par les pleurs, elle se dirigea vers le bureau de Séraphin, décidée à tirer tout cela au clair. Sans même frapper, elle entra et surprit son oncle au téléphone.

Faisant face à la baie vitrée, l’homme ne l’avait pas vue entrer.

_ Ne vous en faites pas, nous savons où les trouver. Nous frapperons d’ici la prochaine pleine lune, et ces saletés de monstres regretteront de s’être attaqués à ces jeunes femmes.

Sceptique, Willow fronça légèrement les sourcils. Pleine lune, monstres, jeunes femmes… Mais de quoi parlait-il ? Quel genre de travail faisait-il ? À part les nombreux voyages nocturnes qu’il effectuait régulièrement, elle ne savait pas grand-chose sur lui. D’ailleurs, quel travail faisaient-ils tous pour être aussi absents le soir. Ces soirs où seul Clair restait au manoir pour l’empêcher de s’enfuir.

Raccrochant le téléphone, l’homme tressaillit en l’apercevant.

_ Bon Dieu ! Tu pourrais frapper avant d’entrer, dit-il en posant la main sur sa poitrine.

_ Comme vous le faites à chaque fois que vous entrez dans ma chambre, répondit-elle avec un sourire en coin.

L’homme secoua légèrement la tête, amusé par ses propos.

_ Tu as enfin décidé de m’écouter, dit-il e prenant place dans son fauteuil. Vas-y, assieds-toi, l’exhorta-t-il.

_ Non, merci ! Je préfère rester debout, répondit-elle en croisant les bras.

_ Comme tu veux, lâcha l’homme irrité. J’ignore pourquoi ma sœur t’a raconté que ton père était mort, mais crois-moi, il est bel et bien vivant, annonça-t-il d’un air sérieux.

_ Et comment l’avez-vous su ? Demanda-t-elle, incrédule.

_ Cela n’a aucune importance, répondit Séraphin. Ce qui compte, c’est qu’il soit en vie. Et puisque tu désires tant voler de tes propres ailes, je t’offre la possibilité de le rejoindre. Comme ça ton souhait de nous quitter sera enfin exaucé. Nous avons déjà tout préparé, et ton départ est prévu dans deux jours.

Sans un mot, Willow se retourna, envahie par un mélange de joie et de peur à l’idée de revoir l’homme qu’elle croyait mort. Enfin, son désir de quitter ce manoir allait se réaliser. Elle remercia son oncle et sortit du bureau, mais s’arrêta au seuil de la porte.

_ Je voudrais voir la tombe de ma mère pour une dernière fois, dit-elle en se retournant.

_ C’est normal, répondit Séraphin. Demain, tu t’y rendras sous la surveillance d’un de mes gardes.

La jeune fille acquiesça et le remercia avant de sortir du bureau.

**

Le soleil était au Zénith lorsque Willow sortit du manoir, accompagnée d’un des hommes de Séraphin. Elle emboîta le pas de l’homme jusqu’à la Mercedes blanche et prit place à l’arrière en poussant un gros soupir. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas mis le pied dehors. Depuis son arrivée, elle se contentait d’observer le paysage à travers sa fenêtre, de peur de s’attacher aux lieux.

Au fur et à mesure que la voiture traversait la ville, elle regretta de s’être enfermée dans le manoir. En effet, ses oncles lui avaient plusieurs fois proposé des balades pour qu’elle se familiarise avec la ville, mais elle avait toujours refusé. Et maintenant, elle voyait à quel point Marseille était une ville magnifique.

Après quelques minutes de trajet, ils arrivèrent au cimetière, et la voiture se gara juste à l’entrée. Le garde descendit du véhicule et lui ouvrit la porte. Lorsque les yeux de Willow se posèrent sur le lieu, son cœur se remplit de tristesse, et elle se rappela à quel point la vie était fragile et courte. Sous le soleil ardent, ils entrèrent dans le cimetière. En chemin, l’homme croisa un vieil ami et s’arrêta pour papoter, ce qui déplut à la jeune fille. Ils étaient là pour rendre visite à sa défunte mère, pas pour discuter avec un ami rencontré hasard.

Après cinq minutes de conversation, Willow commença à s’impatienter. Bien qu’elle aurait pu mettre fin à leur échange, elle ne le fit pas, ne voulant pas paraître désagréable. Sans un mot, elle s’éclipsa et continu sa route. Après tout, elle connaissait l’emplacement de la tombe de sa mère.

Après avoir enjambé quelques branches et feuilles mortes qui traînaient au sol, la jeune fille s’arrêta au pied d’un arbre sous lequel se trouvait un tombeau. Se mettant à genoux, elle esquissa un sourire crispé, animé par le chagrin et la nostalgique des bons moments passés avec sa mère. Très vite, ses yeux s’embuèrent, des larmes coulèrent le long de ses joues, et elle éclata en sanglots, se demandant pourquoi la vie était aussi injuste. Pourquoi Dieu s’acharnait-il à priver les gens de ceux qui leur étaient chers ? Était-ce une sorte de jeux pour lui ? Ou une punition pour leurs arrogances ?

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