Chapitre 1

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Aujourd’hui, j’ai décidé de t’écrire ce journal, toi qui me liras comme pour me soulager d’un poids. Celui d’une femme séquestrée avec son bébé, qui ne voit plus le jour.

Cela fait approximativement trois ans que je suis retenue séquestrée par Miguel. Je vis recluse dans sa maison de campagne, à l’étage, dans une chambre. Sur le palier, se trouve la chambre de mon bébé, la salle de bain et les toilettes. Il a peint les murs suivant mes goûts, du bleu ciel pour la chambre de notre fils, du framboise pour la mienne, du cyan pour les toilettes et du mauve pour la salle d’eau. Un vieux papier peint à fleurs est collé sur les murs du palier.

Miguel est un homme extrêmement dominateur, mais au bon fond. J’ai appris à l’aimer, à ressentir une certaine dévotion pour lui. Il faut dire qu’il a tout fait pour me mettre à l’aise dès le départ. Il m’a cuisiné mes plats préférés, m’a apporté tout ce dont j’avais besoin pour m’occuper, de la laine et des aiguilles à tricoter, des toiles et de la peinture à l’acrylique et à l’huile, un ordinateur avec Word pour écrire. Je n’ai cependant pas accès à Internet, à la radio ni à la télévision. Aussi, il n’invite jamais personne à la maison, je n’ai de contact sociaux qu’avec lui et notre fils.

Dans le fond, je suis heureuse qu’il m’ait séquestrée ce soir d’hiver, où j’errais près des rails du train qui passait dans mon village. Le soir de mes vingt et un ans, j’étais sortie avec pour objectif de me suicider lorsque le train passerait. Si j’ai voulu mettre fin à mes jours, c’est que la vie que je menais ne me convenait plus bien sûr. Je ne pouvais plus supporter cette société faite de lois et de règles toutes plus improbables et restrictives les unes que les autres. Cette société qui me faisait travailler dur du matin au soir, avec comme salaire juste de quoi me nourrir et payer mon logement presqu’insalubre. J’étais aide soignante. Je détestais la vision des femmes qu’ont les hommes de notre société. Mon conjoint me trompait tous les quatre matins avec sa collègue de bureau, m’humiliait dès qu’il en avait l’occasion. Je haïssais les hommes qui, de toute évidence, ne réfléchissent qu’avec leur bite. Je vivais avec mon conjoint depuis six mois, six mois d’errance. J’étais alcoolique aussi, je buvais tous les soirs comme pour oublier une vie qui n’était pas la mienne.

Ce soir d’hiver, Miguel est apparu de nulle part. Il m’a enfilé brutalement une cagoule et m’a ligoté les poignets. Il m’a alors balancé à l’arrière de sa voiture ; vautré sur les sièges, je pleurais, criais et me débattais. Il n’y avait rien à faire, quand Miguel décide de quelque chose rien ne peut l’arrêter. Nous avons alors roulé quelques dizaines de minutes et nous sommes arrêtés. Il m’a enlevé la cagoule, nous étions arrivés devant une maison au milieu d’une forêt. Il m’a prise par le bras, m’a levée et m’a emmenée à l’étage. Miguel m’a jetée sur le lit de la chambre et a abusé de mon corps. Il m’a violée sauvagement, avant de me laisser seule avec mon corps déshonoré. Il n’a pas utilisé de préservatifs et à recommencé le lendemain, le surlendemain et tous les jours qui ont suivi. Je suis rapidement tombée enceinte de lui. J’ai eu de la chance d’une grossesse qui se passe bien, car il n’a pas voulu que je vois de toubib. Je ne sais quel métier il pratique, mais je suis certaine qu’il a des notions de médecine. L’accouchement s’est déroulé tant bien que mal, j’ai eu très mal. La douleur était atroce, je me suis pissé dessus, j’ai perdu de sang. Aujourd’hui mon bébé est en bonne santé. Miguel me laisse l’élever seule, nous apporte de quoi vivre. Aujourd’hui Charly à deux ans.

Miguel abuse encore de moi parfois, mais j’ai appris à y trouver du plaisir. Il m’a appris à accepter cette soumission qu’il m’a imposée. Il m’attache régulièrement les poignets et chevilles à des bracelets de cuir et souvent me place une barre d’écartements aux jambes. C’est sa façon de faire pour limiter mes mouvements. Il m’attache aussi de temps en temps à une chaîne reliée au plafond. Mais ça, c’est pour me punir lorsque j’ai été trop virulente avec lui. J’y suis alors attachée nue, les bras suspendus, les jambes écartées par la barre. Il me fait ainsi subir le paddle, jusqu’à ce que ma peau fine devienne suffisamment rougie à ses yeux. Il peut être pervers, lorsque je ne suis pas en accord avec lui. Je dois accepter tout ses ordres, toutes ses envies sadiques.

Au début, je me sentais souillée et salie par ses mains et son sexe qui me pénétrait violemment sans sentiments. Maintenant, je vais mieux, j’aime qu’il s’occupe de moi, j’aime qu’il me porte de l’attention même s’il ne voit de moi que l’objet sexuel. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je ne veux pas qu’il touche à mon bébé.

Je porte un collier en permanence, un collier en cuir sur lequel se trouvent deux anneaux pour y accrocher des sangles ou des chaînes. Il est cadenassé. Une médaille sur laquelle est gravé mon prénom, Jade, y est attachée. C’est la façon que Miguel a trouvée pour ne pas me faire oublier que je lui appartient.

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