Ce que les étoiles gardent en silence

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Jour -7

Je suis allongée sur mon lit, et je... respire.
Je pense à toutes ces choses que je vais manquer.
Je doute. Je pleure. Puis je me ressaisis à la dernière seconde, juste avant de flancher.

Sur le sol, ma valise blanche est posée. Celle qui porte le symbole de l’A.S.E.N. : une grande spirale galactique, divisée en trois ailes argentées, tournant autour d’un point lumineux – le Soleil.
Accroché à l’anse, un petit papier indique la destination de mon voyage : Neptune.

"Neptune… c’est comme un joyau bleu posé à l’extrémité du système solaire.
Quand tu la regardes, tu vois ce bleu profond, presque hypnotique, qui te donne l’impression de plonger dans un océan sans fin.
Mais ce n’est pas un océan d’eau. C’est une immense boule de gaz, froide, puissante.

Là-bas, les vents hurlent à une vitesse folle, bien plus rapide que tout ce qu’on connaît sur Terre, balayant la planète en tempêtes incessantes.
On ne peut même pas voir sa surface : elle est dissimulée sous d’épaisses couches de nuages tourbillonnants de méthane, qui lui donnent cette couleur si étrange, si belle.

Et puis il y a ses lunes, comme Triton, qui semble danser autour d’elle en silence, mystérieuse et lointaine.
Neptune, c’est vraiment le bout du monde connu. Un endroit où la lumière du Soleil devient faible. Où tout devient plus froid, plus sombre… plus immense.

Pour un astronaute, c’est à la fois fascinant et un peu effrayant. C’est un défi, un rêve… un endroit où l’on touche presque à l’infini."

Je me relève et pars chercher dans mon armoire quelques survêtements supplémentaires — sur Neptune, il fait froid, c’est comme de la glace éternelle transformée en air.

J’y ajoute quelques photos, puis referme ma valise.
Tout en portant cette énorme boîte blanche qui me sert de bagage, je descends les escaliers.

Mais lorsque je pose le pied sur la dernière marche… je tombe.
La valise, telle un pouf improvisé, amortit ma chute et m’empêche de me faire mal.

Le bruit attire Sahon, mon petit ami.
Il est blond, avec des yeux d’un vert envoûtant et un caractère étonnamment calme.

— Serena, ça va mon amour ? Tu ne t’es pas fait mal ? me demande-t-il d’une voix étrangement aiguë pour son timbre habituel.

— Ne t’en fais pas, Sasa. La valise — que dis-je, le pouf — a ralenti ma chute. Et puis… je n’étais qu’à la dernière marche.

— Évite quand même de te blesser avant de pouvoir réaliser ton rêve d’aller dans l’espace.
Oh bon sang... tu vas tellement me manquer, répondit Sahon en fondant en larmes.

Debout dans la cage d’escalier d’un petit immeuble, se tient un homme portant un pull du groupe Eleven. Il pleure.
Devant lui se dresse une jeune femme au pull rempli d’étoiles et à la casquette bleu marine.
La jeune femme prit l’homme dans ses bras et le consola.

— Ne t’en fais pas, je te ferai transmettre des tas de messages toutes les semaines.
Et dès que je reviens, je veux une fête de mariage, ok ?

— Ok, euh… quoi ?! Tu veux qu’on se marie ?? répondit l’homme, d’abord d’une voix chevrotante, puis avec un ton qui dériva vers la joie.

C’est ainsi que se termina le septième jour avant le décollage de la navette Exploreur, dans des pleurs mêlés de tristesse… et de bonheur.

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