La deuxième nuit

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Elle l'attendit devant la pénombre de son porche et se remémora sa journée. Elle n'avait prêter attention à personne, pas même cette amie qui était en couple, tout en repensant à cette homme sortit des ténèbres qui lui faisait tourner la tête.
Sa mère occupée rentrait tard le soir, et son père s'était tant égosillé qu'il n'en prenait plus la peine à argumenter, qu'il restait assis dans le fauteuil en attendant leur retour après sa journée de travail. Leur vie de couple battait de l'aile, parce qu'elle ne lui consacrait pas assez de son temps. Pourvu que son père ne l'apprenne jamais que sur son lieu de travail rodait son amant. Elle devait le convaincre comme elle le pouvait de sa parole pleine de bon sens, de ses atouts féminins de ne pas aller la revoir, car les choses pourraient s'arranger entre ses parents elle en était certaine. Ce n'était pas encore désespéré entre eux, et après un temps d'abstinence ils se réconciliaient sous la couette. Elle compta bien le lui surligner.

Et à se perdre dans ses pensées, Sou n'avait pas vu qu'il fut déjà là à ses côtés patientant son carnet à la main, qu'elle revienne au commun des mortels. Elle avait à sa façon un côté fascinant, car il aurait voulu comprendre ses mimiques, et pourquoi elle s'agitait ainsi dans le vide. Tant bien même, ce fut elle qui lui demanda de revenir, elle ne trouva rien d'autre que de le faire languir sur place, pour leur promenade nocturne au clair de lune. L’homme lui proposa qu'elle se tienne à son bras pour mieux reprendre son équilibre en cas d'obstacle qu'elle ne verrait pas, car elle portait des petits talons. Tout ce qu'elle voulut lui parler ne lui revint pas en tête, et elle n'arriva pas à le sortir de sa bouche, et se contenta de lui demander ce qu'il faisait. C'était un artiste à part entière, il écrivait des poèmes, ou parfois en peignait des tableaux en portrait, et d'autres il chantait ses vers sur un instrument à corde. La nuit comme le jour, quand ça lui venait l'envie. Puis il avait rencontré sa mère qui lui bouleversa sa vie comme jamais il n'aurait cru cela possible. Il ne pouvait pas encore le lui en parler, car avant il devait la revoir pour pouvoir en discuter avec elle.


À cette idée, Sou-Ann ne pensa qu'à une chose, il lui fallait trouver cette date qu'il la reverrait coûte que coûte ignorant l'utilité qu'il la voit. Tout en révélant son prénom, elle lui demanda de révéler le sien, et ils commencèrent à se tutoyer. Il lui révéla s'appeler J-BM puis opte pour Baptiste en ne pouvant plus détacher son regard de la lune. Et plutôt que de connaître son nom, il lui dit qu'il ferait mieux de connaître son prénom actuel. Il avait pensé à tout sans qu'elle s'en rappelle trop occupé à le regarder. Cela sembla se répéter en boucle tel un cercle vicieux.
Quelques chose l'avait déstabilisé malgré qu'il n'avait rien de particulier, et qu'il la regardait de cette façon troublante, dans ses yeux d'une profondeur.


_ Ma mère s'appelle Véro, lui répondit-elle, alors qu'elle tenta de se reprendre. Il lui dit que c'était bien. Était-ce une confirmation ou qu'elle fut assez docile pour le lui dire ?
Quel qu'en fut le sens de sa phrase cela lui échappa.


Ce qui l'intrigua encore plus, fut de vouloir creuser sous cette carapace pour y voir plus clair. Cela lui venait tout naturellement de le questionner s'il avait une copine ou qu'il était engagé dans une relation sans préciser ce que c'était. Baptiste aurait pu l'être assurément et même avoir des aventures. Sou-Ann le lui souligna pour qu'il ne s'en inquiète outre mesure. Elle lui avait dit qu’elle avait vingt ans, elle en avait bien entendu d'autre puis qu'il pouvait se lâcher. L’homme tenta de le vérifier en lui parlant de l'une de ses aventures avec une femme plus âgée que lui. « Non mais quelle horreur ! », pensa-t-elle en son fort intérieur. Il pourrait s'agir de sa mère, et elle ne souhaitait pas connaître ses ébats avec son amant. Mais elle ne pouvait plus reculer car sa curiosité l'avait emporté à se confier, et elle ne l'écoutait que d'une oreille distraite.


Il lui sembla que la femme à laquelle il pensait fut sa mère, elle avait su faire de lui un homme, il y avait de cela une huitaine d'années s’était-il confié. Voyant bien que ses oreilles furent trop chaste pour un récit adulte, dont personne ne s'était aventurée à le lui en faire part. Ses parents n'en trouvèrent pas la nécessité avant son mariage. Il fut celui qui s'en chargea. Il lui dit avoir eu son âge, qui voulait dire vingt ans, elle se le répéta mentalement afin de se rappeler, et elle le lui sortit pour se l'encrer en tête. Cette femme fut en quelques sortes son enseignante de l'amour, et ça n'allait pas très bien avec son mari, puis elle avait fini par lui avouer qu'elle fut déjà une mère sans dire le sexe de l'enfant. Ce fut la seule aventure avec une femme mariée, qu'il avait séduit sans même vérifier qu'elle avait une attache. Ils avaient eu bien des choses à faire ensemble pendant toutes ces années, et qu'à un moment donné en la voyant de dos il fut persuadé que ce fut elle.


Actuellement, il n'aurait pu à peine faire la différence entre elles à la lumière de la nuit. La même coiffure, cette tenue toujours impeccable, et quand il passa sa main sur son bras qu'elle en eut des frissons. Baptiste se reprit qu'il lui serait impossible de la confondre avec elle. Il en était sûre parce que sa fille avait tant de candeur en elle, et vraisemblablement voué d'une telle inexpérience. Il n'aurait pu se tromper qu'elle restait encore une enfant malgré son âge, mais qu'elle avait tout de même l'âge de fréquenter un adulte. Cependant l'âge ne faisait pas tout, et les sentiments avaient de leur importance. Et il l'avait aimé et l'aimait probablement encore. À chacune de leur escapade, ils se retrouvèrent dans la tour de guet, pour s'adonner à leur passion dévorante l'un pour l'autre. Sa mère Véro devait avoir une telle prise sur lui qu'il ne pouvait plus s'en défaire. Et son corps de femme fut juste ce qu'il fallait pour attiser son désir de la faire sienne.


Ses paroles se révélèrent telle une caresse qu’elle en fut charmée, mais en même temps pleines de brusqueries, qu'elle ne saura pas lui apporter ce dont il avait besoin, et il ne pouvait pas se permettre de compter plus longtemps fleurette de la sorte. Sou-Ann devra se contenter de rencontrer un homme de son âge, c'était le mieux qu'elle puisse faire. Il lui expliqua qu'une jeune femme n'avait rien à faire avec un homme comme lui, et que si on les surprenait à une heure aussi tardive les gens s'y méprendraient...

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