CHAP 5 6
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— Ouais.
— C’est bon, j’ai trouvé Mini-Pute. Et le vieux traine dans les parages, certainement à une autre adresse de Vieille-Pute. T’en es où avec la ferme ?
— Y’a des bouseux qui cultivent les champs autour, façon moyenâgeuse. Que des femmes. Y’a une estafette de hippies qu’est partie tôt ce matin et revenue début d’aprèm, et Vieille-Pute qu’est partie vers Scrignac avec deux gonzesses, sûrement pour aller au rade.
— L’estafette, ça devait être pour le marché. Laisse tomber la ferme, je dois y aller demain, je te dirai quoi. J’ai une autre adresse pour toi. Fais la radiographie, on sait jamais. Prudence sur le repérage. On cherche encore un spot de beuh.
— Bien reçu. Ça se passe comment avec la gosse ?
— Bah, elle me laisse squatter, quoi…
— Trop facile.
— Et alors ? Elle me kiffe grave, c’est tout ! T’es jalouse d’elle, mon B ?
— Arrête de botter en touche, D. Dis-moi quoi.
— Je…
— Quoi ?
— Sérieusement, j’en sais rien, vieux. Sérieusement, je suis mitigé. Elle est tarée et…
— Recommence pas avec ces merdes surnaturelles !
— Mais bordel, Br… T’es pas là pour voir ce qui se passe ici… Mais t’as bien vu les yeux du clébard ! C’étaient les siens !
— C’était un croisé husky ou berger australien, c’est tout ! Mais pourquoi on a cette conversation, là ?
— C’est toi qui demande, là ! Elle veut que… Bref… laisse tomber.
— Bon. Si tu m’appelles, c’est que t’es seul.
— Ouais, elle s’est barrée. Une filoche de nuit, ça va te cramer… Fait chier, on devrait baliser sa caisse !
— Que dalle. On a fait le coup avec son p’tit copain. Tu craques déjà, ça me plaît pas, ça !
— C’est pas toi qui te la coltine !
— Pour le coup, je t’envie pas. Mais chacun sa merde : continue à soutirer des infos. On avance bien. T’as fouillé la baraque ?
— L’étage est fermé. Et y’a rien qui traîne au rez-de-chaussée.
— Ok. Tente rien pour l’instant, on marche sur des œufs. Autre chose ?
— Ouais : même d’ici tu schlingues.
— T’es fatigant, D. Va bien te faire foutre.
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