Chapitre 6 : Ovate, ou Madame

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Je fais les cents pas dans mon sept mètres carrés, j’ai eu le temps d’en calculer la superficie, je n’ai que ça à foutre en attendant de sortir d’ici. Si je sors. La situation n’est pas glorieuse : je suis séquestré au milieu de nulle part ; mon seul allié est probablement mort ou en H.P. ; je suis à la merci d’une femme qui me hait viscéralement, sans rien savoir du sort qu’elle me réserve. Ou que je préfère occulter. Le sevrage a commencé, la thérapie n’augure rien de bon.

« À mon service » … ça pue la merde. J’ai sous-estimé Claire Lefloch. Non. Ma vigilance s’est dissipée à son contact. Contre toute logique, je suis resté aveugle aux signes qui maintenant me brûlent les yeux. Elle est folle, redoutablement intelligente et ses capacités dépassent l’entendement. La cheffe c’est elle, pas la vioque. Elle joue sur un échiquier dont j’ignorais l’existence même. Dans cette partie, je me suis fait balader, je suis peut-être échec et mat. Je m’en veux, mais il est trop tard pour être objectif. La panique me gagne, l’ivresse brouille mes pensées, sa disparition prochaine me donne la nausée. Je tangue jusqu’à ma paillasse, m’y écroule, m’adosse au mur en prenant ma tête entre mes mains, pour empêcher la pièce de tourner. J’expulse un souffle profond pour faire le vide. Réfléchir tant que je le peux encore. Dérouler les options me prend trente secondes : brancher Vic à Aliénor pour sauver la vie de mon ex, quitte à y laisser ma peau. Sans certitude que la vioque sache où est la beuh ou même si ça l’intéresse. Ne rien faire en espérant que Lefloch règle son compte à Jer, ce qui donnerait un sursis à Val, jusqu’à ce que Vic le remplace. Tout déballer à Claire Lefloch, comme elle me l’a suggéré. Sans avoir aucune idée de sa réaction. De toute façon, peu de chance qu’Aliénor me laisse lui parler, alors qu’elle va pouvoir s’en donner à cœur joie avec mézigue.

Trop d’inconnus, trop d’aléatoire. Vic m’a donné dix jours : il m’en reste six, plus un éventuel sursis, ce qui revient peu ou prou à l’option deux. Six jours pour m’évader et démêler cette merde.

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