CHAP 6 6

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Apparemment je dois « retrouver l’enfant qui est en moi », pour me purger de ma haine et accepter leur amour. La vioque m’assigne donc aux tâches ménagères avec les gamins, puis on me remet dans ma cellule quand ils vont à l’« Éducation », j’imagine une séance de bourrage de crâne. Vu que mon cas est grave, Alien m’affuble d’un référent chez les gosses, Erwen, en plus de sa mère, chargée de m’accompagner pendant les prières.

Je frotte le carrelage immaculé, sous l’œil revêche d’une des tondues, la garde rapprochée de la marâtre. À mes côtés, Erwen se concentre sur une dalle, qu’il frotte d’une application maniaque et forcenée. Mon référent n’est pas causant, il pousse de petits râles provoqués par l’effort. Son regard est éteint, le pilote a quitté l’avion. Je pose une main sur son épaule, alors que ses gestes deviennent de plus en plus frénétiques.

— Ça suffit, gamin. C’est propre.

Il revient fugacement, incrédule, avant que je ne sois repris par la matrone, d’un coup de matraque entre les reins :

— Silence ! Ne casse pas la méditation collective.

— C’est un gosse, bor…

Un nouveau coup sourd me coupe la respiration. J’ai honte, mais je ferme ma gueule en retournant à ma tâche. La tondue est ma geôlière officieuse et elle a la main assez lourde pour que je commence à la craindre. Erwen a changé de carreau, c’est toujours ça de pris.

— Tu l’as baisée ?

Je me retourne sur Ronan, qui affiche son éternelle expression narquoise. Je hais ce type, presque autant qu’Alien. Je ne comprends pas ce qu’il me dit :

— Quoi ?

— La déesse ? Tu l’as baisée ?

Je le mate mauvais. Il me vient la sale idée de défendre l’honneur de Mini-Pute mais je me reprends, tentant de faire dévier la conversation :

— Y’a des gamins, Ronan.

Il m’adresse un sourire moqueur :

— On partage tout ici, Deloupe. Y’a pas de tabous.

Je sens la rage qui monte, l’ignore, me venge sur le sol en frottant de plus belle. L’enfoiré se met à faire des bruits de cartoons avec sa guimbarde, au rythme de mes allers-retours. Je tiens bon, je sais ce qu’il attend, je ne lui donnerai pas. Calme, Deloupe.

— Tu casses la méditation, Ronan.

— C’est moi qui décide quand tu médites, Deloupe. Toi, tu réponds à mes questions. Tu l’as baisée ?

Calmement, je m’en vais rembarrer ce sale pointeur.

— C’est ta mère que j’ai baisée, Rognon. Je lui ai tellement dilaté le fion qu’elle en a chié un sale étron : toi. Rognon l’Étron, je vais t’appeler comme ça.

Il explose de rire, ne m’en met pas moins un coup de latte dans les côtes, je valse au sol.

— J’vais la baiser, moi. Elle me reçoit à poil, elle veut ma bite.

Imaginer ce goret avec elle n’est pas loin de me faire perdre la boule. Je me redresse à demi, mes doigts craquent de serrer ma brosse trop fort. Un mot de plus, je le tue.

— Elle est pucelle, tu crois ?

Je me jette sur lui. Il m’esquive, accompagnant mon mouvement d’un coup dans le derche, je m’éclate la gueule contre un mur. Je suis sonné au sol, son petit rire retentit. Il s’en donne à cœur joie avec la matrone.

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