Que faire du prisonnier ?

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Les yeux grands ouverts, je fixe le ciel de lit représentant la déesse des forêts et de la chasse. Sa longue chevelure brune, nouée en une queue de cheval, et les pans de sa robe argentée volent au gré du vent, tandis qu'elle parcourt la forêt à pieds nus sous le clair de lune, son carquois et son arc accrochés dans sons dos, accompagnée par une biche, son animal fétiche.

Je suis tirée de ma contemplation par la voix de mon époux :

- Bonjour, me dit-il d'une voix encore endormie.

- Bonjour, lui répondé-je en me tournant vers lui avec un grand sourire.

- Je m'attendais à ne trouver personne à mes côtés en me réveillant, m'avoue-t-il avec un sourire amusé.

Je ris, puis lui explique :

- Calista m'a dit que je devais me ménager, si je ne voulais pas que des complications surviennent. Je prends son avertissement au sérieux, je ne voudrais pas causer encore plus de soucis, nous en avons suffisamment comme cela.

- Sage décision. Vous voilà enfin devenue raisonnable, commente-t-il sur un ton mi-taquin, mi-sérieux.

- Puis-je vous poser une question ?

- Bien sûr. Faîtes.

- Qu'adviendra-t-il du prisonnier ?

Son visage s'assombrit, tandis qu'il me répond :

- Je l'ignore. Je suis encore en train d'y réfléchir, mais la coutume et la loi voudraient qu'on le pende pour le châtier de ses crimes et en faire un exemple pour les autres.

- Je vous en prie, dîtes-moi que ce n'est pas votre intention. . .

- Je ne sais pas, lâche-t-il en soupirant, mais pourquoi est-ce que son sort vous préoccupe tant ? Ce n'est qu'un criminel. . .

- Certes, mais c'est la faim et la misère qui l'ont poussé à commettre toutes ces atrocités, n'est-ce pas ?

- C'est en effet ce qu'il m'a dit et je le crois. J'aurai pu lui pardonner aisément s'il s'était contenté de voler sans faire de mal à personne, mais lui et ses complices sont allés plus loin, bien trop loin à mon goût !

- Leur instinct de survie les a poussés à commettre ces folies. Je suis sûre qu'autrement, ils ne s'en seraient jamais rendus coupables, les défendé-je.

- Comment en être sûr ? se méfie-t-il.

- Offrons-lui une chance de nous le prouver.

- Comment ? s'étonne-t-il.

- Offrons-lui une chance de reprendre une honnête vie et voyons s'il la saisira.

- Il faudrait lui trouver un travail. Lequel allons-nous lui confier ?

- Il faut l'interroger pour le savoir. J'aimerai d'ailleurs participer à cette conversation si cela ne vous dérange pas.

Le duc de Westforest ferme les yeux pour réfléchir. Quelques secondes plus tard, il les rouvre et déclare :

- C'est entendu, mais à une seule condition : je veux tester sa loyauté. Il est hors de question que le relaisse partir sans savoir s'il ne finira pas par nous trahir un jour ou l'autre.

- Je comprends et j'accepte. C'est une sage décision.

- Nous formons un couple de sages, dans ce cas, plaisante-t-il.

Je ris à sa blague, puis lui dis sur un ton plus sérieux :

- Merci, Mathieu.

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