La confrontation

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Mes yeux s'embuent de larmes de pure joie et je suis sur le point de courir me jeter dans les bras de mon époux lorsque le roi, anticipant sas doute ma réaction, m'attrape fermement par le poignet pour me faire comprendre qu'il veut que je reste à ma place. Étant témoin de ce dont il est capable si on le contrarie, je m'immobilise, me contentant de fixer avec des yeux brillants d'émotion les trois hommes. La foule aussi reste interdite, attendant de voir la suite des événements.

C'est le duc de Westforest qui prend le premier la parole :

- Comment as-tu pu ? demande-t-il d'une voix emplie de déception à son aîné. Je te faisais confiance, j'étais prêt à sacrifier ma vie pour accomplir la mission dont tu m'as chargé et tu m'as lâchement trahi !

Cette fois-ci, ce sont des murmures d'étonnement que font circuler les invités.

- Comme je l'ai déjà expliqué à la princesse Jenna, dit le monarque de son habituel ton impassible, j'agis dans le but de créer un monde de paix. Une seule nation unie sous mon autorité. Trisle ne connaîtra ainsi plus jamais les guerres qui l'ont si souvent déchiré jusque là. Si tu étais prêt à te sacrifier pour mettre un terme à la guerre se déroulant à Fieldisle, tu devrais aussi l'être pour mettre un terme à l'histoire des guerres.

- Tu veux me sacrifier pour bâtir un monde de paix, ou pour "devenir le plus grand roi que la terre n'ait jamais porté", comme tu me l'as dit lorsqu'on était enfants ?

- Cela revient au même. En instaurant ce monde sans guerre, ne deviendrais-je pas "le plus grand roi que la terre n'ai jamais porté" ?

- Je ne pense pas qu'un homme prêt à sacrifier son propre frère puisse devenir un jour "le plus grand roi que la terre n'ait jamais porté". . . lâche-t-il avec amertume.

Ses sourcils froncés témoigent de sa profonde irritation, ses yeux brillent d'une grande tristesse et sa bouche grimaçante est l'expression de sa douleur et de son dégoût. Les yeux de son aîné s'écarquillent et une lueur les traverse, comme s'il s'était subitement remémoré quelque chose d'important. Il descend les quelques marches permettant d'accéder à l'autel et marche lentement en direction de son cadet. En constatant cela, les jumeaux, qui jusque là étaient restés en retrait, se placent rapidement devant le duc pour le protéger, portant chacun une main à leur arme respective.

Le roi de Forestisle continue d'avancer, comme s'il ne les avait pas vus, jusqu'à ce qu'il soit trop proche d'eux pour pouvoir poursuivre. Il plonge ses pupilles dans celles de mon époux et murmure :

- Ce regard. . . Cette expression. . . Je les reconnais. . . C'est exactement ceux que j'ai arborés ce jour-là. . .

- Quel jour ? lui demande son interlocuteur, intrigué et confus.

- Le jour où tu as commis ton premier crime. Tu ne cesses de me faire des reproches, mais tu n'es pas non plus un nympheau. . .

- Que veux-tu dire ?

- Aurais-tu oublié ce que tu as fait à notre mère ?

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