38 : Diva

13 minutes de lecture

« […] dès le début de nos rapports, la fin était inévitable. Seulement, à ce moment-là, nous ne le savions pas encore. Ou bien nous ne voulions pas en convenir – en tous cas, pas moi. »

Romy Schneider, à propos de sa liaison amoureuse avec Alain Delon.

Extrait du journal intime de l’actrice paru dans le livre Moi, Romy : le journal d’une vie.

Port de Sevrier (74)

le 17 mars 2008,

16:25

Le petit bureau annexe de ta villa, située en bordure du lac d’Annecy, revêtait parfois des allures de musée, tellement tu y conservais tout. Tous les vestiges de ta gloire cinématographique passée, celle qui s’était estompée au fil du temps, les dernières années de ta trop courte existence.

Parmi ces reliques de tes talents d’actrice, il y avait bien sûr tes prix d’interprétation : ceux que tu avais reçus à Cannes pour Les Fantasmes Victoriens d’Andrzej Zulawski, et Russia de Jean-Jacques Annaud ; la Coupe Volpi qui t’avait été décernée à la Mostra de Venise pour ton rôle d’écorchée vive dans Love-moi, ta première collaboration cinématographique avec Crozats ; l’Ours d’argent récompensant ta prestation dans Guernica de Costa-Gavras ; et puis ton unique César, celui qui couronna l’apogée de ta carrière sur grand écran. Celui qui t’explosera à la figure. Mais point d’Oscar, non. Papi y avait pourtant cru, avait tout mis en œuvre pour qu’il ne vous échappe pas, y compris symboliquement au cours de cette émission télévisée présentée par Drucker.

Tu en avais gardé l’enregistrement, l’avais stocké avec tous les autres comme une archive indélébile qu’il ne fallait surtout pas égarer. Il est encore aujourd’hui l’unique témoignage de l’éphémère félicité qui t’habitait alors, quelques mois avant que tout ne bascule. Cet unique témoignage que j’ai dérobé à ton fils, ce détestable arriviste, ton héritier. Afin que je puisse te voir sourire à l’infini, pour l’éternité.

***

Le Pavillon Baltard

12, avenue Victor Hugo

Nogent-sur-Marne (94)

début octobre 1991

— A présent, je vais vous demander d’accueillir LE duo musical de la rentrée : elle est l’une des comédiennes françaises les plus emblématiques, l’une des actrices les plus douées de sa génération ; lui est un artiste complet d’origine argentine, véritable star dans son pays, révélé par la télé-novella Amor también. Et tous deux sont partenaires dans Riyad, le dernier film de Stephen Crozats ; vous les aurez bien évidemment reconnus, j’ai nommé Madame Solenn Avryle et Monsieur Rodrigue Entoncès, que je vous demande d’applaudir chaleureusement, et qui vont nous interpréter leur magnifique chanson Laisse-moi pleurer, Riyad…

Stars 90, l’émission clone de Champs-Élysées sur TF1. Sa descendante directe, animée par le même présentateur. Le public du Pavillon Baltard vous ovationne tandis que tu joues l’ouverture au piano. Et puis ta voix, celle de Rodrigue qui te répond, qui se mélange à la tienne. Une belle complicité amoureuse dans le regard, déjà, alors que votre relation n’a encore rien d’officiel. Le morceau se termine sous un tonnerre d’applaudissements, Rodrigue t’embrasse chastement avant de te prendre la main pour t’inviter à te lever pendant que Michel Drucker vous rejoint. Cette proximité entre le bel argentin et toi ne passera pas inaperçue ; vous ne la démentirez même pas. Pourtant, quinze mois plus tôt, vous ignoriez tout l’un de l’autre…

***

Aéroport International de Dubaï (Émirats Arabes Unis)

mi-juillet 1990

14:00

Rêvant secrètement de retombées médiatiques semblables à celles occasionnées par les retrouvailles du couple Romy-Delon à l’occasion du tournage de La piscine, Stephen a tout orchestré de ta rencontre avec Rodrigue. Le lieu – un salon de l’aéroport de Dubaï spécialement réservé pour la circonstance –, la mise en scène – le jeune premier t’accueillant un bouquet de roses à la main sous les flashs d’une salve de photographes –, étrangement calquée sur celle du so frenchy mauvais garçon et de l’éternelle Sissi, quelque trente-deux ans plus tôt à Paris-Orly, en préambule des débuts du tournage de Christine, remake franco-italien signé Pierre Gaspard-Huit. La similitude ne pouvait être fortuite : ton ami cinéaste n’ignorant pas ton admiration pour la muse de Sautet, il espérait sans doute te redonner goût à la vie en te poussant dans les bras du bel argentin, même si l’idylle ne devait pas durer à plus ou moins long terme. Il connaissait les ravages que pouvaient causer une séparation, tout ce vide intérieur que ça engendrait ; il savait tout ça pour l’avoir vécu lui-même sans parvenir à remplacer Mitch, à l’oublier. Et il souffrait des aventures que son ex multipliait. Ils ne se côtoyaient plus, mais on les lui racontait ou il les découvrait au détour de clichés volés par quelque paparazzi. Il ne montrait rien, ne dévoilait jamais combien ça lui faisait mal, et était convaincu que s’il avait eu quelqu’un dans sa vie à ce moment-là, la douleur en aurait été plus supportable. Moins tenace, moins à fleur de peau. C’est probablement pour cette raison qu’il fantasmait votre love-story, qu’il la souhaitait de tout son cœur. Pour toi, pour que tu cesses de broyer du noir. Et puis, au fond de lui-même, et assez égoïstement, presque inconsciemment d’ailleurs, il avait besoin de cette étincelle dans tes yeux pour réussir son film, afin que le public vibre pour le glamour pelliculé de son couple, pour qu’il y croie. Et ça fonctionnera, bien au-delà de ses espérances… Mais pas tout de suite. Pas dans l’immédiat. Parce qu’à force de te mettre sur un piédestal, il créait sans s’en rendre compte un fossé infranchissable entre toi, l’icône inaccessible, la vedette de son film, et le commun des mortels. Le reste de la distribution, les autres, tous les autres, n’étaient que des faire-valoir. Jusqu’à ce que Rodrigue ne te le balance, ne mette en évidence ce qui te paraissait normal : l’énorme différence de traitement entre eux et toi.

***

Dubaï (Émirats Arabes Unis)

début août 1990

— Y’a pas besoin d’être devin pour ça, t’es sa chouchoute, son égérie, et nous des moins que rien…

— Ah oui, et qu’est-ce qui te fait dire ça ?

— Regarde ta suite ! Tu es la seule à être logée dans le plus beau palace de Dubaï quand nous, nous n’occupons qu’un modeste hôtel milieu de gamme sans charme…

— Mais t’es jaloux ma parole !

— Oui je suis jaloux ! Parce que Madame ne se mélange pas avec le peuple. Parce que Crozats te traite comme une princesse, parce qu’il te paye deux fois plus que moi alors que tu n’es pas là, absente…

— Absente ?

— Tu n’es pas dedans, Solenn, je le vois bien. Tu ne mérites ni ton cachet ni sa considération. Tu ne mérites rien de tout ça…

— Parce que toi tu le mérites peut-être ?

— Je ne sais pas si j’ai un talent équivalent à celui que Stephen te prête, mais je ne fais pas comme toi en tout cas : je ne m’enivre pas de chardonnay dès qu’il a le dos tourné, je n’ingurgite pas des tonnes d’anxiolytiques…

— Qui te l’a dit ?

— Personne. Écoute, quand Crozats m’a confirmé mon engagement sur ce film, je me suis rencardé sur toi. A titre professionnel, mais pas seulement. Et je sais que t’as des problèmes…

— Ça ne te regarde pas, d’accord ? Ma vie ne te regarde pas ! Alors va tout rapporter à Stephen si ça te chante, mais ne viens pas m’emmerder avec tes leçons de morale à deux balles…

— Je ne suis pas ton ennemi, Solenn, et je ne te juge pas. Seulement, je suis ton partenaire et je vois bien, dans nos scènes communes, que tu n’es pas dans ton rôle, et que ça l’agace, Crozats. Si t’as besoin d’en parler à quelqu’un, de te confier, sache que je suis là…

— Tout ce dont j’ai besoin, Rodrigue, c’est qu’on me foute la paix.

— Ne compte pas sur moi pour ça, Solenn, je te lâcherai pas. Parce que sinon, tu vas sombrer encore plus loin… S’il te plaît, cariño, accepte cette main que je te tends.

Un sourire, son sourire, à la fois charmeur et désarmant. Et puis ses yeux d’un noir profond, dans lequel tu peux lire ce désir incandescent qu’il a pour toi. Il est amoureux, depuis votre première entrevue dans ce salon de l’aéroport de Dubaï sans doute. Alors, tu lui rends son sourire, timide, et glisse ta main dans la sienne. Il ne se passera rien d’autre ce soir-là. Mais il réussit à faire tomber quelques barrières de ton intimité, de ton statut de star. Par la suite, tu finiras par mieux t’intégrer à l’équipe du film, par ne plus être aussi condescendante et hautaine envers eux, dîner, sortir, faire la fête avec eux. C’est ce qui vous rapprochera Rodrigue et toi. Et puis la scène d’amour-clé, l’écriture de Laisse-moi pleurer, Riyad… Le passage de la fiction à la réalité.

***

Le Pavillon Baltard

12, avenue Victor Hugo

Nogent-sur-Marne (94)

début octobre 1991

— Bonsoir Solenn, bonsoir Rodrigue…

— Bonsoir Michel !

— Quel joli duo, magique et émouvant à la fois ! Pouvez-vous nous raconter tous les deux ce qui a pu donner naissance à une telle chanson ?

— Eh bien Lanz Honecker, le compositeur de la bande originale du film, et Stephen Crozats, son réalisateur, avaient la même idée à la base, la même vision de la scène finale : il fallait absolument que Rodrigue et moi, on se réponde en mode « télépathique ». Pour la voix « off » de Rodrigue, personne ne s’est posé de question, étant donné qu’il est également auteur-compositeur-interprète dans son pays d’origine. Pour la partie féminine, c’était plus délicat, mais Stephen savait que chanter était un rêve que je caressais depuis plusieurs années, et il a proposé à Honecker de me faire faire des essais de voix. Et ça a collé tout de suite, ça a été une belle expérience…

— Et ce d’autant plus que tu as co-écrit les paroles de la version franco-espagnole.

— Avec Rodrigue, oui. Et à partir de la version originale anglaise, Tayeb Benkerit…

— Qui n’a pu être présent ce soir, mais que nous saluons au passage – il joue le rôle de Sidkhat, ton mari dans le film…

— Tout à fait, oui… Comme je le disais donc, lui aussi a été mis à contribution pour traduire le texte initial en arabe.

— Rodrigue, comme vient de le souligner Solenn, tu n’es pas, contrairement à elle, novice dans l’univers de la chanson…

— Effectivement, j’ai déjà sorti deux albums en Argentine.

— Et le troisième, intitulé Corazón, sortira à l’automne…

— Oui, c’est ça – du moins, on l’espère. On fait tout pour, en tout cas. D’ailleurs, sur cet album, devrait figurer la version espagnole de mon duo avec Solenn : Déjame llorar, Riad… Et à partir de janvier prochain, je vais entamer une nouvelle tournée…

— Parlons maintenant, si vous le voulez bien, de Riyad, ce film phénomène qui cartonne depuis la rentrée et à l’affiche duquel vous brillez tous les deux. Un film qui fait déjà polémique puisqu’il est interdit dans la plupart des pays islamistes intégristes…

— Ce qui souligne l’obscurantisme dont font preuve leurs gouvernements, renchéris-tu. C’est ça que dénonce Stephen dans ce film : la place bafouée des femmes dans la société saoudienne, sous couvert de préceptes religieux.

— Alors moi, j’ai vu ce long métrage, et il est absolument stupéfiant, bouleversant. Il faut vraiment que les téléspectateurs aillent le voir, parce que c’est un très grand Crozats. Solenn, tu y interprètes donc Eva, cette jeune anglaise qui tombe amoureuse d’un homme d’affaires saoudien dont elle ne sait rien, et qui accepte aveuglément de l’épouser, de le suivre à Riyad pour s’y installer avec lui.

— Oui, elle ne sait rien de son futur mari, rien des coutumes de ce pays. Et dès son arrivée à Riyad, elle va déchanter, se rendre compte qu’en tant que femme, elle n’y a aucun droit.

— Elle est en permanence sous la tutelle de son mari Sidkhat, qui s’avère violent avec elle lorsqu’elle refuse de se soumettre à ces coutumes – la scène en est saisissante de réalisme –, découvre une société misogyne…

— Et le pire dans tout ça, sans raconter le film, c’est qu’elle n’aura aucune échappatoire. Quand elle se sentira en danger et qu’elle comprendra que sa seule issue, c’est la fuite, elle ne pourra en aucun cas quitter ce pays pour rejoindre le sien, puisqu’il lui est interdit de sortir du territoire saoudien sans l’autorisation écrite de son mari.

— Alors toi, Rodrigue, tu joues le rôle de Saïd, l’amant, le beau-frère d’Eva. Sa bulle d’oxygène en quelque sorte, mais aussi ce qui risque de la condamner aux yeux du reste de sa belle-famille.

— Oui, au premier regard, il tombe amoureux fou d’Eva, et ne parvient pas à se raisonner. Leur amour est très beau, très pur, mais adultérin dans une société qui le réprouve.

— Solenn, c’est ta quatrième collaboration avec Stephen Crozats…

— Depuis notre rencontre au Cours Florent il y a près de douze ans, oui !

— Est-ce difficile de travailler avec quelqu’un qu’on connaît depuis si longtemps ?

— Difficile non, dans la mesure où on est amis de longue date, lui et moi. On se connaît bien justement, mais c’est quelqu’un d’exigeant, il sait précisément ce qu’il veut. Il a un regard aiguisé, très professionnel sur le jeu d’acteur, il l’a lui-même été à la fin des années 60 et au tout début des années 70… On sent qu’il a du métier et c’est rassurant, quelque part, de s’abandonner sous sa direction !

En réalité, le tournage n’a pas été aussi idyllique que ce que tu veux bien en dire, mais c’est un pieux mensonge pour la bonne cause : annoncer la venue de ton ami sur le plateau. Celui qui a redoré ton blason d’actrice…

***

Désert de Dubaï (Émirats Arabes Unis)

début septembre 1990

— Allez, hop, on remballe !

— Stephen…

— Quoi, « Stephen » ? Puisque Madame Avryle n’est, une fois de plus, pas en mesure de nous montrer l’étendue de son immense talent, on remballe, c’est tout ! Mais c’est pas grave, hein, c’est pas toi qui payes…

— J’ai une putain de migraine, OK ? J’y peux rien, merde !

— Une putain de migraine ou encore la gueule de bois ? Oh, ne fais pas l’offusquée non plus, je ne suis pas tombé de la dernière pluie ! Alors s’il te plaît, arrête de me prendre pour un con, tu veux ?

— Je te jure, Stephen, je n’ai pas bu une seule goutte d’alcool depuis des lustres…

— Ah oui ? Tu veux qu’on aille ensemble retourner ta chambre d’hôtel ?

— Bon, OK, finis-tu par capituler, il m’arrive parfois de boire un verre ou deux… Mais j’en ai besoin, tu comprends ? Il y a le divorce, Paul qui me mène la vie dure, qui m’empêche de voir Jérémie…

— Il n’y a pas que toi qui aies des problèmes, Sol, moi aussi j’en ai ! Seulement, je ne les laisse pas parasiter ma vie professionnelle. Et si tu ne te reprends pas, ma grande, je serai obligé d’arrêter les frais !

— Pourquoi ? Parce que la Gaumont n’a plus confiance ? Parce qu’elle n’a pas les reins assez solides ?

— Non… Parce que si on continue à perdre autant d’argent, autant de journées de tournage, je n’aurai plus les moyens de terminer mon film ! La Gaumont, ma pauvre… Mais la Gaumont, elle ne participe aux frais de production qu’à hauteur de vingt-cinq pour cent. Le reste, tout le reste, c’est moi qui le finance !

Tu es estomaquée. Tu l’ignorais…

— Oh merde ! Papi… Papi, écoute… Je… Je suis désolée, d’accord ? Je savais pas tout ça… C’est juste que j’ai tellement peur… Peur de ne pas assurer, de ne pas être à la hauteur, comme à la ville. Tu sais, je voudrais tellement être comme j’étais la dernière fois, devant ta caméra. Je voudrais tant que tu me sublimes à nouveau, comme tu sais si bien le faire… Y’a que toi qui saches faire ça, me sublimer ! Alors s’il te plaît, sublime-moi encore, comme si c’était mon dernier film. Sublime-moi pour que j’y croie…

— Je demande que ça, Solenn : te sublimer. Mais pour ça, il faut que tu me donnes tout ce que tu es, ma belle, tout ce que tu as au fond de toi. La moindre de tes failles, il faut que tu t’en serves, qu’elle devienne une force à l’écran, la force du désespoir que je veux voir dans tes yeux quand Eva sent que son amour la condamne. C’est ça être acteur, emmagasiner tout ce que la vie nous offre ou nous balance en pleine gueule pour la restituer en émotion véritable quand le metteur en scène crie : « Moteur ! ». Pour que ça sonne vrai.

***

Le Pavillon Baltard

12, avenue Victor Hugo

Nogent-sur-Marne (94)

début octobre 1991

— Alors maintenant, nous allons accueillir celui sans qui Riyad n’aurait jamais vu le jour : Stephen Crozats. Quand on a préparé l’émission ensemble, avec Françoise Coquet, tu nous as dit ne pas pouvoir la faire sans lui…

— Absolument ! Parce que Stephen… Stephen, c’est mon modèle, mon mentor. Mon grand frère, un second père même. Mon ami, mon confident. Oui, sans lui, sans sa présence, sa bienveillance, je ne serais pas la femme et l’actrice que je suis aujourd’hui. Je lui dois tout ! Oui, c’est cela, je lui dois tout…

— Et de son côté, il m’a confié en coulisses qu’il ne pouvait pas venir les mains vides ce soir, qu’il voulait célébrer à sa manière vos douze ans d’amitié et de complicité…

Crozats apparaît enfin sur la scène en tenant dans ses bras un minuscule bichon maltais. A l’écran, on te voit la main devant la bouche, bouleversée. Le brillant cinéaste t’embrasse tendrement en te confiant l’animal.

— C’est pour toi, ma belle : il s’appelle Oscar.

Des larmes de joie et d’émotion dévalent ton visage. Maladroitement, tu essaies de les sécher en tenant à t’en expliquer…

— Excusez-moi, je… Je suis extrêmement touchée par ce geste de Stephen, et il… Il en connaît la raison, il sait pourquoi. Parce que lorsque j’ai quitté ma modeste ville de province à dix-neuf ans pour tenter ma chance à Paris, j’ai laissé derrière moi un petit chien semblable à celui-ci. Il s’appelait Frimousse. Je n’ai pas pu le prendre avec moi dans ma chambre de bonne de Malakoff, il aurait été trop malheureux là-bas, alors je l’ai laissé chez mes parents. Mais le soir de la dernière de L’Autrichienne au Marigny, on m’a appris qu’il n’était plus, et je l’ai pleuré à chaudes larmes. Diverses circonstances ont fait que je n’ai jamais repris de petit compagnon à quatre pattes, mais Stephen a compris que celui-ci serait le bienvenu dans ma nouvelle vie et dans ma nouvelle maison, à Neuilly. Merci pour cet adorable chiot, cet adorable cadeau, Papi. Mille fois merci, merci pour tout…

Ultimes instants de bonheur cathodique. A ce moment-là, personne ne s’imagine que les César 92 entacheront durablement votre amitié. Non, personne n’est en mesure de concevoir que Crozats ne te pardonnera pas de le déposséder de cette reconnaissance hollywoodienne après laquelle il court depuis tant d’années…

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