Chapitre 3

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Le zeppelin dans lequel se trouvait Neven avait enclenché sa descente un peu plus loin du château. Il se trouvait, que trois hangars pour les appareils y étaient installés, enfin se n'étaient pas des hangars mais des zones d’atterrissage. Plusieurs zeppelins y étaient déjà descendu et avaient débarqué leur passagers. Une manœuvre pour le moins délicate qui pouvait provoquer un tragique accident si les étapes étaient brûlées et les manipulations faites n'importe comment. Il fallut alors mettre son mal en patience et attendre sagement.

Neven observait depuis la fenêtre l'approche du zeppelin dans la zone d'atterrissage. Le toit y était complètement ouvert pour permettre à l'appareil de s'y engouffrer et une fois à l'intérieur, Neven aperçut plusieurs personnes se hâter auprès de l'appareil qui continuait à descendre. Une fois le zeppelin amarré, le contrôleur qui avait poinçonné le ticket de Neven ouvrit la porte de la navette et s'occupa de sortir les escaliers pour les élèves. Il prit ensuite soin d'annoncer aux passagers déjà levé de se diriger vers la sortit dans le calme. Andrew prit son temps pour se lever de son siège, suivit de près par son amie. Tout ceci était nouveau pour elle et elle se sentit complètement perdue. Tout ses repères avaient disparues. Alors ce n'était pas étonnant qu'elle restait collé à son ami qui connaissait le lieu depuis un an.

Quand ils descendirent sur le quai, le bruit des moteurs recommença à raisonner dans leurs oreilles. C'est à peine si ils entendaient les hommes travaillant autour de l'appareil. Neven préférait largement lorsqu'elle était à l'intérieur du zeppelin. Ce bruit sourd, accompagné de bruit de rouages et de vapeur, ne l'enchantait guère et l'odeur de transpiration des travailleurs passant près d'elle lui donnait la nausée. Elle continua à avancer à travers la foule et une fois dehors, elle se vit entourer d'une multitudes d'arbres. Des sapins plus précisément. Il n'y en avait pas à Taberly Harbor, les seules fois où elle en avait vu s'était à l'école dans un bouquin science et vie de la terre. Le brouhaha étouffé des moteurs laissaient de plus en plus place aux chants des oiseaux au fur et à mesure que Neven avançait. L’air fraie rentrait dans ses narines et une odeur boisée remplaça celle de transpiration. C’était beaucoup mieux comme ça. La foule d'élèves traversant la forêt fit fuir quelques animaux sauvages qui passaient par-là.

— Il n'y a personne pour nous accueillir ? demanda le jeune fille intrigué.

— Si bien sûr, répondit Andrew, marchand à ses côtés. Il faut se rendre jusqu'au château pour ça.

— Tu verra, ajouta-t-il un sourire aux lèvres. Je suis sûr que tu vas adorer cette endroit.

Neven haussa les épaules. Cela restait à voir, mais elle espérait qu'il disait vrai. Après une bonne vingtaines de minutes de marche à travers la forêt, les élèves arrivèrent à l'entrée du château. Une immense grille noire se trouvait face à eux et une vieille femme toute rabougrie, munit d'un mégaphone en cuivre, les attendait de pieds fermes. Une fois tout les élèves arrivés, la vieille femme – donnant des allures de sorcière pour Neven – bougea et prit un petit escabeau caché derrière elle pour monter dessus. Personne ne parlait, pas même la nature qui attendait sûrement aussi les annonces que cette curieuse femme allait exprimer. Se raclant le gorge, la dame – du haut de son escabeau – commença à parler dans son mégaphone. Sa voix crissante s'éleva dans toutes la forêt et rendait l'écoute insupportable pour les élèves. Neven pouvait décrire cette voix comme similaire à des ongles griffant un tableau à craies.

— Bien le bonjour chers élèves ! J'espère que vous avez passé un agréable voyage jusqu'ici ! Pour ceux qui ne le savent pas, je me nomme Martha Staller et je suis la directrice adjointe de cette établissement !

— Directrice adjointe ? chuchota Neven à Andrew. Cette vieille sorcière ?

Andrew pouffa.

— T'as tapé juste, lui répondit-il après avoir reprit contenance. Elle est vraiment très chiante. Tout le monde l'appelle la sorcière à cause de sa longue robe noire.

Neven se retint de rire. Il fallait tout de même avouer que la vieille femme n'inspirait pas confiance. Mais bon, elle continua d'écouter ce qu'elle avait dire.

— Bien ! À présent, je vais vous dire comment nous allons procéder ! Les premiers à pénétrer dans le château sont les élèves de Seconde ! Un professeur vous appellera et se changera de vous !

Au même moment où elle dit cela, la grille du château s'ouvrit. Les élèves de Seconde, aussi perdus que Neven, hésitèrent à rentrer.

— Aller jeunes gens ! cria Martha à travers son mégaphone. Nous n'avons pas toute la journée !

Les élèves concernés se hâtèrent de traverser la grille.

— Ensuite ! continua la vieille femme. Les élèves de Première c'est à vous ! Même chose, un professeur vous attend, il s'occupera de vous !

Andrew se mit à marcher et Neven lui emboîta le pas. Une dizaines d'élèves dont faisait partit le duo, pénétrèrent dans la coure du château. Une cours immense qui donnait accès ensuite à un immense hall d'entrée. Neven ne s'en rendit pas compte tout de suite, mais une autre femme beaucoup plus jeune interpella son groupe.

— Les Premières par ici !

Elle accompagnait ses paroles par des gestes de la main, attirant le regard des élèves. Tous se dirigèrent vers le femme qui les appelait. Un grand sourire aux lèvres, la femme les accueillit chaleureusement.

— Bonjour à tous ! Je suis Madame Clarence, professeur de langues ici. C'est moi qui vais m'occuper de vous cette année.

Des exclamations de joie s'élevèrent dans les rangs des Premières, prenant de court Neven. Apparemment cette femme était très appréciée des élèves à les entendre. La professeur était flattée par cette élan de joie et tenta d'être le plus modeste possible. Cela amusa Neven, elle sentait que cette professeur allait être une de ces rares enseignante dont il est agréable de suivre les cours.

— Bon ! Suivez-moi jeunes gens !

Madame Clarence ouvra la marche suivit de ses élèves et ce fut une ascension interminable. Ils durent monter un tas d'escalier pour se rendre à leur dortoir. Il y avait des ascenseurs, mais ils étaient réservés pour le personnel et les élèves en fauteuil. Alors eux, eurent droit à un travail intensif des muscles de leur jambes. Les escaliers, d'ailleurs, n'étaient pas en pierres comme Neven s'y attendait mais en bois, rendant le lieu moins froid et plus accueillant. Des tableaux étaient accroché aux murs et des armures décoraient les couloirs du château. Neven pouvait voir des lampes éteintes, accrochées aux murs qui serviraient le soir pour l'éclairer elle et ses camarades.

Arrivés à l'étage où se trouvait leur dortoir, ils traversèrent un long couloir éclairé par la lumière extérieur pour ensuite se retrouver dans une salle vide, ouverte par un autre couloir donnant sur la droite et la gauche. Dans le mur du fond une ouverture de la forme d'une arche donnait sur pièce meublée. Tout l'étage était constitué d'un sol en parquet lustré sur lequel certains élèves faillirent glisser et tomber. Madame Clarence leur demanda de se rassembler.

— Bien ! J'espère que cette ascension ne vous aura pas trop épuisé, dit-elle elle-même essoufflé mais tout sourire.

Les élèves étaient sous le charme de l'enseignante. En même temps elle n'était pas vilaine. Plutôt jeune, le teint mate avec des cheveux noirs, lisses, attaché en queue de cheval. Sans oublier qu'elle était apparemment plutôt cool !

La salle auparavant vide était à présent remplie. Neven se demandait comment une telle quantité d'élèves allaient tenir dans les dortoirs.

— Je vous fait le topo, continua l'enseignante plus sérieuse. Tout cet étage est celui des élèves de Premières. Pour ceux qui passe leur première année ici c'est simple. Chaque niveau possède un étage. Les Secondes sont à l'étage du dessous, les Premières sont à cet étages et les Terminales sont au-dessus. Vous n'avez aucunement le droit de vous rendre à ces endroits. Passer votre chemin dans les escaliers, un point c'est tout. Deuxièmement, le dortoir des garçons se trouve à droite et celui des filles à gauche. Il est formellement interdit aux garçons de se rendre dans les dortoirs des filles et inversement. Tout manquement à cette règle se verra puni d'une heure de retenue. Ensuite, cette salle dans laquelle vous vous tenez actuellement servira aux rassemblements en cas d'annonce et la pièce que vous voyez derrière vous est votre salon commun. C'est ici que vous pourrez discuter, travailler et blaguer entre vous. Il y a tout ce dont vous avez besoin.

Neven enregistrait les informations et prenait ces règles très au sérieux. Elle détestait avoir des ennuis à l'école. En fait, elle détestait avoir des ennuis tout court. Certains élèves connaissant déjà la chanson ne prêtaient pas trop attention à ce que leur enseignante disait et chuchotaient donc entre eux.

— Avant de vous laisser vous installer, vous savez que vos lits respectifs ont dors et déjà été choisit pour vous. Une petite armoire s'y trouve à côté et à l'intérieur vous y trouverez votre uniforme et les des vêtements fournis par l'établissement pour les jours où vous n'avez pas cours.

C'était le côté pratique de cet endroit. Pas de valise à apporter, seulement un sac avec des objets que les élèves voulaient apporter avec eux. Le lycée avait mis en place cette politique pour les plus démunis ayant peu de vêtements, plus ou moins détériorés. Ici tout le monde était logé à la même enseigne et Neven trouvait cela génial. Pour une fois elle ne se sentirait pas inférieur aux autres ou n'aurait pas honte de ses conditions de vie. Et puis elle aurait des vêtements neufs ! Ce n'était pas rien !

Une fois les explications terminés, Madame Clarence laissa ses élèves s'installer. Une marée de voix s'éleva et Andrew indiqua à Neven qu'ils se verraient tout à l'heure, le temps de se changer. Après cela les garçons et les filles se séparèrent pour se rendre à leur dortoir respectif. Encore une fois les lieux étaient immenses. C'est-à-dire que les chambres accueillaient cinq élèves et que d'autres portes étaient présentes, donnant accès à d'autres chambres. Toutes les demoiselles se hâtèrent de chercher leur lit afin de pouvoir se changer. Neven ne trouva pas la tâche des plus facile. Elle fit le tour de la première chambre sans trouver son nom d'affiché. Elle se rendit donc dans la deuxième et commença à inspecter les lits. Elle s'enfonça de plus en plus dans la pièce et lorsqu'elle arriva au niveau d'un lit baldaquin posté contre le mur – entre une armoire et un deuxième lit similaire – elle vit brodé en fils dorés son nom et son prénom sur l’oreiller.

Il n'y avait pas à dire, ils savaient mettre le paquet ici. Et d'ailleurs Neven était complètement estomaqué par tout ce qu'elle voyait depuis le début. Sa maison paraissait ridiculement petite en comparaison. Elle faisait même pitié. Tout ceci était impressionnant, certes, mais Neven ne savait pas du tout quoi penser de tout cela. Elle ressentait comme un malaise, une gêne en voyant une telle richesse à sa disposition soudainement. Ce changement brutal de mode de vie la déstabilisait un peu. Peut-être s'y habituerait-elle ? En tout cas c'est ce qu'elle espérait.

Elle posa son sac miteux au sol, ne voulant pas salir ses beau draps ou plutôt car elle ne jugeait pas son sac digne de toucher ce lit propre. Elle jeta par la suite un coup d’œil dans la pièce et constata que les quatre autres filles partageant la chambre avec elle, commençaient à se déshabiller pour revêtir l'uniforme du lycée. Elles discutaient et plaisantaient entre elles sans éprouver de gêne. Mal à l'aise, Neven détourna le regard et alla ouvrir la petite armoire se trouvant de l'autre côté de son lit. Elle y découvrit tout un tas de vêtements neufs et convenablement propres dedans. L'adolescente faillit se mettre à pleurer. Ces assemblages de tissus dont tout être humain devrait avoir accès dignement, étaient à sa disposition en quantité suffisante. Elle qui manquait cruellement de ça chez elles. Là-bas soit ils étaient trop sales soit ils étaient trop abîmés et peu nombreux. Elle sentit une vague de bien-être l'envahir et elle resta là, un moment, à fixer ses nouveaux vêtements dont elle prendrait soin durant son séjour au HCA.

— Eh la nouvelle !

Sa voisine de lit l'interpella. Neven sortit de sa torpeur et dirigea son regard sur elle. Une jeune fille rousse avec des yeux bleus, l'observait depuis son lit. Elle avait déjà revêtu l'uniforme du lycée. Une chemise blanche, une cravate verte tartan et par-dessus une veste de la même couleur, fermée avec double boutonnage. Un écusson brodé au fils dorés comme sur l'oreiller de Neven, reposait sur le cœur de la jeune fille. Un homme, bandant un arc y était représenté, signe que cette jeune fille était une native du signe du Chasseur. Le bas de l'uniforme n'était qu'une simple jupe écossaise de la même couleur que le reste.

— Il faut t'habiller, dit-elle à Neven. On doit redescendre dans la salle principale.

Neven fronça les sourcils d'incompréhension.

— La salle principale ?

— C'est ici qu'on se retrouve tous quand la directrice doit s'adresser à nous directement.

— Oh...

Elle était complètement perdue. Trop de choses à voir et à découvrir dans ce château. Elle perdait la tête rien que d'y penser. Les autres colocataires de Neven ne prêtait attention à la discussion trop occupées à discuter des potentiels garçons avec lesquels elles sortiraient.

— Merci...pour l'information.

— Pas de soucis ! Au fait, moi c'est Clara.

La jeune fille rejoignit Neven et lui tendit la main. Neven s'en saisit timidement et lui sourit poliment. Après cette charmante interaction. La jeune fille quitta la chambre en compagnie des trois autres et Neven s'empressa de se changer. Elle se plaça devant le miroir commun et ne se reconnue pas. Elle avait l'impression d'avoir subi un coup de baguette magique. L'uniforme lui allait à ravir et un phénix était brodé au même endroit que le Chasseur de Clara. Pour la première fois depuis des années, elle se trouvait convenable et se sentait propre. Mais elle ne put rester planter là à s'admirer. Elle rangea son vieux manteau d'aviateur dans le placard, ainsi que ses vêtements miteux et sortit du dortoir au plus vite.

Pas mal des élèves étaient déjà présent dans la salle de rassemblement dont Andrew qui discutait avec une jeune fille que Neven n'avait encore jamais vu. Elle s'approcha d'eux timidement et attendit qu'ils remarquent sa présence.

— Te voilà enfin, s'exclama Andrew souriant. Tu en as mis du temps !

— Tu n'es pas forcé de le crier dans toute la salle, répondit Neven gêné. (Elle vérifia par la même occasion que personne n'ait entendu. Heureusement pour elle, non).

— Tout le monde discute. Tu ne risques rien Cepfer.

Son rictus arrogant avait refait surface. Mais en effet, tout le monde y allait bon train à leur discussion provoquant un brouhaha s'élevant dans toute la salle.

— Je te présente Lilly. Une amie de seconde. Lilly, je te présente Neven, ma meilleures amie.

— Enchantée, dit Lilly avec enthousiasme.

Ses cheveux châtains virevoltèrent lorsqu'elle tendit sa main à Neven. Celle-ci s'en saisit avec entrain, la regardant droit dans ses yeux verts.

— Tout le plaisir est pour moi.

— Andrew m’a beaucoup parlé de toi.

Neven n'était pas très enchanté de savoir qu'Andrew parlait d'elle à des inconnus, mais elle ne lui en voulut pas. Elle jeta un coup d'œil à l'uniforme de l'amie d'Andrew et y vit brodé un homme bien bâtit étranglant une hydre. Le signe d'Hercules. Rien que cela indiquait que cette personne était potentiellement digne de confiance. Lilly marquait un bon point rien qu'avec cela, mais Neven était surprise que la jeune fille ne présentait aucun signe de timidité chez elle.

Avant qu'ils ne puissent continuer leur conversation, Madame Clarence vint les chercher pour se rendre à la Salle Principale.

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