Chapitre 5

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Le lendemain, Neven fut réveillée par un bruit de petite cloche. Le personnel du lycée se chargeaient du réveille des pensionnaires tout les matins en circulant dans toutes les chambres de tout les dortoirs, petites cloches à la main.

Ce ne fut pas un réveille compliqué, tout le monde se leva et alla prendre leur douche en premier lieux. Ceci par contre, fut difficile pour l'adolescente. Très pudique, elle redoutait le moment des douches, mais fort heureusement pour elle, la disposition de l'immense salle de bain permettait aux pensionnaires d'avoir un minimum d'intimité. Alors, elle prit soin de se doucher comme il se devait. Une chose dont elle ne pouvait se permettre chez elle tant sa famille était pauvre. Lorsque l'eau chaude toucha sa peau, Neven ferma les yeux et apprécia le contact. Un bien être parcourut la jeune fille et la fit oublier un instant qu'elle n'était pas seule dans la salle. Cela lui était tellement agréable. L'idée seulement de pouvoir être propre et sentir bon tout les jours la rendait joyeuse. Elle esquissa un léger un sourire sous l'eau coulante et rouvrit les yeux. Elle aperçut du savon et le prit à toute vitesse pour se savonner. Elle voulait faire disparaître toute trace de saleté, de crasse et de mauvaise odeurs. Elle lava aussi ses cheveux à plusieurs reprises jusqu'à ce que l'eau soit de nouveau clair quand elle les rinçait. Cela lui valut d'être la dernière à sortir des douches et s'habiller.

Quand elle se retrouva dans la salle de rassemblement, Neven fut interpellé par un brouhaha venant du salon commun. Tout les élèves de première y étaient agglutinés et semblait agités aux sujet de quelque chose. Prise par une soudaine curiosité, l'adolescente rejoignit ses camarades pour voir ce qu'il se passait. Elle se fraya un chemin parmi eux et vit sur une petite table au centre de la pièce des lettres. Neven regarda autour d'elle et vit que certains en possédaient une dans leur mains tandis que d'autres cherchaient la leur dans le tas sur la table. Sans poser plus de question, Neven fit de même et chercha une lettre avec son nom dessus. Au départ, elle pensait que c'était des lettres envoyés par les familles, puis elle se dit que cela ne pouvait être ça car ils n'étaient aux lycée que depuis hier. Ces lettres étaient très probablement en provenance direct de l’établissement. Lorsqu'elle aperçut une lettre avec son nom écrit dessus, Neven s'en empara et l'ouvrit. C'était son emploi du temps. Il est vrai que depuis hier, Neven n'avait aucune idée des horaires de ses cours. Cours qui sont absolument les mêmes que les lycées de régions. Mais Bergram faisait tout son possible pour que tout les élèves du pays puissent se rendre au Hercules Central Academy, bien que certains dossiers étaient prit avec retard comme celui de Neven. Elle fut donc contrainte de suivre sa première année de lycée dans son lycée régional en attendant l'obtention de sa bourse. Le système n'était donc pas encore parfait.

Ces cours avaient lieu le matin uniquement, favorisant ainsi les études personnelles l'après-midi. Les professeurs étant suffisamment nombreux, toutes les classes pouvaient être tenues la matinée. Et aujourd'hui, elle commençait à huit heures avec pour premier cours : Mécanique. Des travaux pratiques pour commencer ? Pourquoi pas.

Neven regarda autour d'elle pour voir si elle ne voyait pas ses amis. Parmi tout ce monde, cela s'annonçait compliqué. Elle prit alors pour repère l'air arrogant d'Andrew, affiché sur son visage ainsi que sa gorge et ses mains marquées. Elle ne prit pas beaucoup de temps avant de le trouver. Le garçon regardait son emploi du temps avec attention. Il ne vit pas arriver Neven derrière lui qui le fit sursauter à son tour. Petite vengeance par rapport à la veille.

— Tiens ! Neven, dit le garçon amusé. Te voilà enfin ! Tu en a mis du temps.

— Désolée, j'appréciait ma douche.

— Je vois. Eh bien moi j'ai faim. Si nous allions manger ?

— On attends pas Lilly ?

— Elle nous attends déjà en bas. Allez viens.

Il tira Neven par la manche de son uniforme et tout deux traversèrent le petit monde peuplant le salon commun pour descendre les étages et se retrouver au réfectoire. Andrew et Neven se servirent des œufs avec bacon, un fruit et un verre de jus pour ensuite aller retrouver Lilly à une table. La jeune fille avait déjà entamée son plat en attendant ses deux amis.

Le réfectoire n'était pas encore bondé comme la veille et encore moins bruyant. Le peut de pensionnaires présents dans la salle avaient encore l'air à moitié endormis, leur têtes plongés dans leur plat du matin.

— Salut vous deux.

Tout sourire, Lilly les accueillit calmement avant de fourrer dans sa bouche un morceau de bacon qu'elle mangea goulûment.

— Salut, répondirent à l'unisson Neven et Andrew.

— Prêts pour notre premier cours de l'année ?

Andrew haussa les épaules, peu convaincu. La mécanique n'était pas trop sont truc, Neven se souvint même d'un jour au collège où ils leur fallait construire une montre. Et même sous la direction de la jeune fille, Andrew avait finit par faire sauter les rouages et se blesser un œil, ce qui lui valut un petit tour chez l'infirmière. Pour le consoler, elle avait continué la fabrication de l’objet et lui avait ensuite offert en le laissant faire croire que c’était lui qui l’avait construite. A ce souvenir, Neven esquissa un petit sourire avant de répondre.

— Moi, je suis plutôt motivée.

— Pas étonnant venant de toi, dit Andrew bougonneur. La mécanique sa te connaît.

— Soit pas triste Andrew. On a tous nos point faible. D’ailleurs, je me demande encore comment tu as réussit à construire cette montre.

Neven ne sut si Lilly taquinait le garçon ou si elle tentait de le rassurer tout en se moquant, mais le jeune homme ne répondit pas et se concentra sur son assiette. Ils mangèrent tout les trois dans la bonne humeur et au fur et à mesure le réfectoire se remplit avec le silence laissant place au brouhaha. Fort heureusement, Neven n'avait pas à supporter cela bien longtemps car il était temps pour elle et ses amis de se rendre à leur premier cours.

Il fallut d'ailleurs à la jeune fille et ses deux amis, une demi-heure pour se rendre dans la salle de cours. Les couloirs étaient peuplé d'élèves, tous se rendant les uns les autres à leur salle respectives. Neven pénétra la première dans la pièce. Une tonne de bruit de rouage caressèrent ses oreilles. Le plafond était décoré – si cela était le terme – d'une multitudes d'objets à vapeur et rouages en tout genre. Il y avait même un mini zeppelin. Le lieu était suffisamment grand pour accueillir tout les élèves et le matériel dont ils auraient besoin. Les tables de formes carrée étaient disposés les unes derrières les autres en deux rangés parallèles et quatre élèves pouvaient s'y asseoir de chaque côté. De grandes fenêtres laissaient entrer les rayons matinaux du soleil dans la salle, apportant une teinte chaleureuse sur chaque surface de la pièce que la lumière caressait. Dans le fond de la pièce, se trouvait une deuxième porte donnant sur probablement, ce qui devait être le local où tout le matériel était rangé. Quant au bureau du professeur, il était assez petit et complètement vide, attendant la venue du professeur. Juste derrière, un tableau à craie était paré pour utilisation.

Neven hésita un instant, elle ne savait pas à quelle table s'asseoir et les autres élèves, plus ou moins agités, s'installaient sans sourciller.

— Neven ?

La jeune fille tourna la tête et vit ses amis assit à une table sur sa droite, lui faisant signe. Elle se dirigea vers eux et s'installa face à Andrew. La place de droite était libre. Tout les élèves étaient à présent fin prêt pour le début de leur cours, il ne manquait plus que leur professeur.

— Ce qui est pratique dans ce cours, commença Lilly. C'est qu'on est épaulé par les plus grands qui connaissent déjà ces cours. Étant donné qu'ils les ont eut l'an d'avant.

— Attendez, des Terminales vont venir dans notre cours ?

— Certains d'entre eux, oui, répondit Andrew.

Sans ce faire attendre, les élèves de Terminales venant jouer les enseignants, entrèrent dans la salle de classe et attendirent à leur tour le professeur. Cinq minutes plus tard l'enseignant arriva. Ou du moins l'enseignante. Une femme à la peau bronzé, lunette sur le bout du nez et coupe au carré, pénétra dans la salle de classe. Elle semblait un peu mal à l'aise et ses mouvement pour s'arranger dans son corset ne faisait que confirmer cette impression. Son corset devait très probablement l'étouffer. C'est bien pour cela que Neven détestait ces vêtements et refusait d'en porter. Après s'être difficilement assise dans le siège de son bureau, en veillant à ne pas se couper la respiration, l'enseignante demanda l'attention de ses élèves occupés à discuter. Mais une tête blonde attira l'attention de Neven et celle-ci manqua d'avaler sa salive de travers lorsqu'elle vit de qui il s'agissait. Larah faisait donc partit des élèves de Terminales venant partager leur savoir ? Neven sentit soudainement une certaine anxiété monter en elle. Mais pour quelle raison ce mettait-elle dans un tel état ? En particulier pour une personne qu'elle connaissait à peine. Sa jambe commença à trembler, Neven s'arrangea sur son tabouret et essaya de se calmer. Elle reporta son attention sur sa professeur et vit son nom marquer à la craie sur le tableau. « Madame Riviera ». L'enseignante expliquait les règles à respecter dans le cours de sa voix aiguë et son ton stricte. Après cela, elle demanda aux Terminales présents de prendre chacun une table à superviser. Lilly et Andrew firent de grands signes à Larah qui ne les avait pas vu. Ils l'interpellaient joyeusement sous le regard décontenancé de Neven. Larah tourna la tête et les vit s'agitant. Elle se dirigea vers eux, un sourire aux lèvres et prit la dernière place disponible de leur table. Neven ne put s'empêcher de la fixer l'espace de quelques secondes. Les cheveux blonds de la jeune fille étaient toujours remonté en un chignon fait à la va vite que Neven ne put s'empêcher de trouver adorable. Elle remarqua aussi au niveau du pavillon de son oreille – l'hélix – un petit anneau d'argent accroché. Un piercing la rendant très attirante. Ce n'était ni extravagant, ni provocateur. Non. Cela la rendait séduisante et splendide. Neven voulut se gifler lorsqu'elle se rendit compte de ses pensées et détourna le regard.

— Eh bien ! Je ne pensais pas être aussi bien accueillit par votre petit groupe, dit Larah flattée.

— Il paraît que tu es la plus intelligente parmi tout les Terminales présent dans cette pièce, répondit Andrew, enthousiaste.

— Et vu que tu connais Andrew, on s'est dit que ça serait bien de t'avoir comme superviseuse, termina Lilly.

« On » ? pensa Neven.

Son avis n'a même pas été consulté. Bien qu'elle n'avait rien contre Larah, au contraire, du peut qu'elle avait vu d'elle Neven avais un avis positif à son propos. Mais sa présence provoquait en elle quelque chose d'étrange, qu'elle n'arrivait pas encore à déterminer. Par ailleurs, depuis l'arrivée de la jeune femme blonde à leur table, Neven n’avait pas osée lever les yeux sur elle, s'étant soudainement renfermé sur elle-même.

— En plus de ça, je suis nul en mécanique, continua Andrew. Donc ta présence nous ait bénéfique.

— Très bien, répondit Larah. Je verrais ce que je pourrais faire pour t'aider Andrew. Et toi ?

Elle s'était à présent adressé à Neven qui sursauta légèrement. Elle ne laissa rien transparaître et demanda à Larah de répéter la question car trop occuper à se concentrer sur le chahut du reste de la classe. Certains élèves avaient reçut une feuille de la part de la professeur et se rendaient dans le local.

— Est-ce que tu aura besoin d'une aide plus appuyé ?

Les yeux bleus de la jeune fille transperçaient Neven, ce qui la déstabilisait.

— Euh...je...je ne sais pas, répondit-elle timidement.

Larah ne la lâchait pas du regard et Neven n'osait pas la regarder dans les yeux. La Terminales l'observait intensément et c'est Madame Riviera qui permis à Neven d'échapper à l'attention brûlante de sa camarade de classe. Celle-ci observait à présent, la feuille que Madame Riviera venait de lui confier.

— Vous devez construire une petite horloge.

— Génial..., répondit Andrew.

La joie se ressentait chez lui. En revanche Lilly paraissait plutôt optimiste quant à cette perspective. Neven ne répondit rien, mais savait à peu près par quoi commencer : rassembler l'ensemble des rouages dont ils auraient besoin. Ce qui était pratique avec cette objet était la non nécessité de vapeur pour la faire fonctionner. Juste les rouage suffisaient. Mais quelque chose parasitait les pensées de Neven. Elle prit son courage à deux mains pour poser sa question à Larah.

— Est-ce qu'on doit la finir pour la fin du cours ? Deux heures c'est relativement court.

Larah détacha son regard de le feuille afin de le poser sur Neven. Elle eut un petit rictus moqueur.

— Non, c'est pour les trois semaines à venir.

Neven opina. Elle se leva donc et se rendit dans le local en compagnie d'Andrew. Lilly était restée avec Larah qui avait décidé de voir l'esprit d'initiative de son groupe.

— Dit donc, Larah t'intimide beaucoup dit moi.

L'intonation taquine d'Andrew exaspéra Neven et ses coup de coude n'arrangeait pas son humeur. C'était bien la dernière chose à laquelle Neven voulait être confronté.

— Laisse-moi tranquille avec ça, tu veux ? grogna-t-elle.

— Oula ! T'as changé d'humeur, dis-moi.

Neven ne répondit pas. Elle se contenta de chercher les rouages dont elle avait besoin et les donna à Andrew afin qu'il les ramène. Elle se chargea de prendre un cadrant vierge et des aiguilles en fer qui indiqueront l'heure.

Elle retourna près de ses amis et posa sur la table le cadrant et les aiguilles. Dans le bruit des autres groupes de la classe, Larah observait silencieusement le petit groupe travailler et intervenait lorsqu'ils en avait besoin. Les regards intenses de la jeune fille sur Neven n'étaient plus, trop concentrer sur le travail à faire et cela permis justement à Neven de se décontracter. Elle put de cette manière montrer toute l'étendue son talent en mécanique, ce qui ne manqua pas d'impressionner Lilly, mais surtout Larah. Et Neven ne se sentait pas peu fière. Larah lui sourit gentiment et Neven lui rendit son sourire. Ce qui surprenait Neven chez Larah était son manque de froideur de prime abord, envers elle. Le signe brodé sur son uniforme indiquait l'appartenance de Larah au signe du Chasseur. Connut pour être très intelligents, froids et souvent dans leur monde, jusqu'à présent Larah présentait tout le contraire de son signe, mise à part pour son intelligence qu'elle montra tout le long du cours. Peut-être n'était-elle pas distante avec Neven parce que Andrew est son meilleur ami ? En tout cas, Larah semblait vouloir être chaleureuse avec elle. Et d'ailleurs vers la fin du cours, pendant que Andrew et Lilly s'affairaient à assembler des rouages. Larah se rapprocha de Neven et observa la jeune fille s'affairer sur le cadrant.

— Tu es douée, lui dit-elle doucement afin que seule Neven puisse l'entendre.

Surprise, Neven eut un petit mouvement de recul.

— Désolée. Je ne voulais pas te faire peur.

Neven lui rendit son sourire, toute timide.

— Ce n'est rien. Quand je suis concentré, je ne fais plus vraiment attention à ce que m'entoure.

— Pareil pour moi.

— Pourquoi tu n'étais pas là l'an dernier ? ajouta-t-elle.

Neven hésita un instant. Elle n'osait pas trop la regarder, sachant les yeux bleus de la jeune fille posés sur elle.

— J'ai pas eut ma bourse d'étude. Alors j'ai dû attendre un an de plus.

Pendant qu'elle lui disait cela, Neven avait osé la regarder dans les yeux et pendant l'espace d'une seconde elle crut faire un arrêt cardiaque. Elle déglutit difficilement sous les yeux océan de la jeune fille et la proximité qu'elles avaient à présent. Tout ce qui entourait Neven n'existait plus, le bruit de la classe s'estompait au fur et à mesure. Larah ne l'avait pas lâché une seule fois du regard et Neven avait du mal à le soutenir. Mais ses yeux étaient tellement beaux, des iris d'un bleu irrésistiblement envoûtant, elle voulait y plonger dedans mais sa timidité était telle qu'elle détournait le regard sans arrêt. Il fallait qu'elle se ressaisisse, elle expira fortement afin de lâcher la pression et de se concentrer de nouveaux sur le cadrant de l'horloge, brisant le contact visuel. Neven entendit Larah expirer de frustration (était-ce de frustration ?) à côté d'elle.

— C'est dommage, dit-elle. J'aurais bien aimé te connaître avant.

Neven arrêta ce qu'elle faisait et reposa ses yeux sur Larah qui ne la regardait plus. Neven en fut d'ailleurs déçut pour une raison qu'elle ignorait.

— Pourquoi ? demanda-t-elle curieuse.

Larah posa de nouveau ses yeux bleus sur elle et lui sourit tendrement avant de hausser les épaules.

— Je ne sais pas. Mais j'ai envie de te connaître.

Neven ne sut quoi dire, elle se sentait gêné.

— Si ça te dit évidemment. Je ne te force pas, s'empressa d'ajouter Larah.

Neven ne savait pas pourquoi, mais cette douceur dans les paroles et la voix de Larah, la rassurait énormément. Et sans même réfléchir une seconde de plus, les mots franchirent ses lèvres :

— D'accord.

Les lèvres de Larah se muèrent en un sourire radieux, laissant apparaître sa belle dentition. Neven venait d'illuminer sa journée, du moins c'est ce qu'elle pensait. Son cœur, à elle battait à toute allure et lorsque Larah la quitta pour aller aider Andrew et Lilly, le monde qui l'entourait émergea de nouveau. Elle se sentit comme étourdit par ce retour à la réalité. Elle inspira un grand bouffé d'air et se remit au travaille, essayant d'ignorer les bruits externes. Quelques minutes plus tard le cours était terminé. Andrew et Lilly remercièrent Larah pour son aide et celle-ci partit en direction de son prochain cours, non sans oublier d'échanger un dernier regard avec Neven. Celle-ci sentit son estomac se nouer. Qu'avait Larah de si spécial pour qu'elle soit dans cet état ? Sa simple présence lui avait fait oublier la présence de ses amis qui étaient pour le moins bruyant quand ils le voulaient. Neven espérait au fond d'elle que ses deux amis n'avaient rien remarqué de leur échange, auquel cas elle serait bonne pour être charrié un bon bout de temps.

— Allô la terre ? dit Lilly.

Neven fut sortit brusquement de ses pensées. Elle se tourna vers ses amis qui la regardèrent amusés.

— Tout va bien Neven ? demanda Andrew légèrement taquin.

Sentant les boutades arrivé, Neven se braqua et répondit sur la défensive :

— Ouais, ça va. Pourquoi ? Vous avez l'impression que je suis en dépression ?

— Doucement demoiselle, répondit Andrew ne se laissant pas déstabilisé. C'était quoi ce petit regard avec Larah ?

Lilly pouffa.

— Mais rien ! Laissez-moi tranquille. Je vous signal qu'on a un autre cours.

Neven partit à toute jambe en direction du prochain cours, espérant ne pas entendre les autres railleries de ses amis.

Trois heures plus tard, Neven, Andrew et Lilly terminait leur dernier cours de la matinée et de la journée. Après le cours de mécanique, ils avaient enchaîné avec leur cours de langue assurer par leur responsable de cette année, suivit par deux heures de Sciences qui lui retournèrent le cerveau. Le professeur de sciences était d'ailleurs un peu farfelu et s'occupaient des Terminales. Larah avait un responsable pour le moins amusant, songea Neven. Pourquoi pensa-t-elle à elle, soudainement ? Ceci arriva à plusieurs reprise durant ces trois heures de cours et cela lui tapait sur le système car elle eut du mal à rester concentrer sur ses cours. Son interaction avec Larah en Mécanique l'avait fortement troublé. Elle ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, habituellement elle pensait souvent à ses frères et sœurs car elle s'inquiétait pour eux, mais depuis que cette fille était brusquement entrée dans sa vie, Neven ne pouvait s'empêcher de penser à elle. Et cela ne faisait même pas un jour qu'elle la connaissait. Quel genre de pouvoir ou de charme, Larah pouvait-elle avoir pour avoir un tel effet sur elle ? C'est une question pour laquelle elle n'aurait pas encore de réponse car à présent elle se rendait pour la deuxième fois de la journée, au réfectoire pour prendre le repas du midi.

Grâce à ses amis, Neven ne songea pas à Larah durant le déjeuner. Trop occupé à répondre aux piques d'Andrew pour tenter de baisser son niveau d'arrogance qui venait encore de grandir. Lilly s'était ligué avec elle pour, comme disait-elle au sujet d'Andrew, « Abattre l'ennemi ». Cela enjouait Neven car de cette façon cela lui permettait de tisser des liens avec Lilly qui l'avait tout de suite acceptée. Elle prirent même le temps d'apprendre a se connaître et Neven en apprit beaucoup sur sa nouvelle amie. Lilly détestait le chocolat, rien que son odeur pouvait lui provoquer des nausées et elle avait une fâcheuse tendance à chanter sous la douche. Ce qu'Andrew n'arrivait pas à comprendre était l'altruisme excessif de cette dernière, malgré l'explication de l'appartenance de Lilly au signe d'Hercules, réputé pour leur bienveillance et leur altruisme. Ils continuèrent de manger dans la bonne humeur, jusqu'à ce qu'ils se séparent. Neven voulant se rendre à la bibliothèque pour étudier, Andrew et Lilly refusèrent vivement, beaucoup moins emballés par cette perspective. Alors Neven se rendit seule à la bibliothèque tandis que ses deux amis allaient s'adonner à une partie d'échec dans le salon commun des Premières.

Le lieux était immensément grand, tellement grand qu'il fallut deux lustres au plafond pour éclairer l'endroit. Des ranger et des ranger de sections de livres étaient présents avec une multitudes bureaux d'études plus ou moins grands. Certains accueillaient des groupes d'élèves et d'autres étaient individuels. Certains éclairages contre les murs étaient forts et procurait une ambiance plus tamisé, donnant l'impression d'être en temps médiéval. Le silence et les élèves plus ou moins calmes accentuaient cette impressions. Neven avait l'impression d'être un moine, s'apprêtant à copier à la main un livre. Le lieu procurait à la jeune fille un sentiment de bien être qu'elle ne ressentait pas souvent lorsqu'elle était chez elle. Elle avança doucement dans le lieu silencieux et chercha une table en veillant à ne pas déranger les élèves déjà le nez dans leur cours. Le parquet craquait un peu, mais cela faisait partit du charme du château et les étudiants n'y prêtaient pas vraiment attention. Elle se trouva une table prêt d'une fenêtre où elle pouvait admirer l'étendue de la forêt encerclant le château.

« Quelle verdure. », se disait-elle.

Chose de non existante par chez elle. Si elle le pouvait, Neven resterait là à admirer cette nature qui manquait cruellement à Taberly Harbor, mais il lui fallait commencer à étudier. Il n'était pas question qu'elle se laisse aller et ne prenne pas au sérieux sa scolarité. Elle se devait d'avoir de bon résultats si elle ne voulait pas finir comme ses parents. Elle s'assit à sa table et sortit ses cahiers et son livre de science à la couverture en cuire noire.

Plongée depuis plusieurs heures déjà sur ses cours, Neven tentait de retenir ce qu'elle avait apprit aujourd'hui. Elle avait commencé avec Sciences où elle dû se remémorer le fonctionnement du cerveau, puis les langues, qu'elle bûchait toujours. L'espagnol était pour le moins compliqué pour elle et cela la frustrait. Elle pouvait énumérer les différents muscles du corps en un claquement de doigt, mais retenir des mots dans une langue complètement étrangère était une autre paire de manche. Elle fut à deux doigt d'abandonner, lorsqu'une voix féminine surgit derrière elle.

— Tiens donc. Te revoilà.

Neven se retourna pour faire face à celle qui la dérangeait dans sa réflexion. Larah se tenait là, un léger sourire aux lèvres. Elle portait son sac à dos sur une épaule, droite, dominant Neven assise sur sa chaise, la bouche légèrement entrouverte. Ses yeux bleus la transperçaient et encore une fois, Neven ne sut comment réagir face à elle.

— Hum...

Fut tout ce qu'elle réussit à dire. Cela amusa Larah et celle-ci lâcha un petit rire qui rompit le silence studieux de la bibliothèque quelques instants. Un élève non loin des jeunes filles se racla la gorge et leur jeta un regard noir. Larah s'excusa et s'adressa de nouveau à Neven à voix basse :

— Tes amis ne sont pas avec toi ?

— Non, répondit Neven sur le même ton. La perspective d'étudier ne les a pas mis en joie.

— En revanche toi ça ne te fais pas peur.

Neven fit non de la tête. Elle n'osait pas trop la regarder, comme d'habitude et ne savait encore moins quoi lui dire. Le bruit des crayons sur le papier et des feuilles des livres que les élèves tournaient se faisaient entendre dans tout l'espace. Cela réconfortait Neven.

Larah pointa du doigt la chaise à côté de la jeune fille.

— Est-ce que je peux m'asseoir ?

Neven déglutit difficilement et peina à énumérer sa phrase.

— Hein ? Euh...Ou...Oui. Je...Je t'en pris.

Larah eut un rictus moqueur et s'assit en toute délicatesse aux côtés de Neven et sortit ses affaires. La jambe de celle-ci recommença à trembler de plus belle.

« Aller Neven dit quelque chose », se dit-elle.

Avant même de réfléchir à ce qu'elle allait lui dire, elle demanda timidement :

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

Larah leva un sourcil et l'a regarda avec des yeux à la fois confus et interrogateurs.

— Je viens étudier, comme toi.

Neven se sentait complètement bête. Évidemment qu'elle venait ici pour étudier !

« Bougre d'âne ! » se traita-t-elle.

Elle voulut se rattraper.

— Euh...Oui, je sais. C'est pas ce que je voulais dire...

— T'inquiètes pas. J'avais compris.

Elle lui fit un clin d’œil et un charmant sourire. Neven se sentit rougir, même si elle n'était pas de ce type.

— Et tes amis à toi ? Ils sont où ?

— Elles sont partit un peu plus tôt. Moi je viens de terminer.

Neven fronça les sourcils, perdue.

— Alors...pourquoi tu ressort tes affaires ? (Elle pointa les livres de Larah).

— Je partais quand je t'ai vu. Je me suis dit que ça serait sympa de venir te voir.

Neven bégaya. L'extraversion de Larah l'a déstabilisait complètement. Ça avait l'air tellement facile pour elle de s'adresser aux autres. Neven ne ressentait aucune timidité, ni aucune gêne venant d'elle. Au contraire, Larah était à l'aise et adoptait un comportement charmant avec elle. Assise face à Neven, le coude sur la table, main calé sous sa mâchoire, Larah osait sans hésitation à regarder dans les yeux son interlocutrice et à l'écouter parler. Neven n'y était pas habituer et plus la présence de Larah se faisait longue, plus la jeune fille voulait fuir à toute jambe. Cela lui faisait peur.

— Du coup, continua Larah. Si tu bloque sur quelque chose, je suis là pour t'éclairer. Si tu veux évidemment.

— J'étais justement sur le point d'abandonner l'Espagnol.

Neven désigna ses livres posés en vrac sur la table d'un geste de la main et Larah se rapprocha un peu plus d'elle pour y voir de plus près. Ce simple mouvement de ça part eut pour seul effet chez Neven, la sensation d'une vrille au cœur.

— Qu'est-ce qui te pose problème au juste ?

Les yeux fixés sur les livres de Neven, l'air plus sérieux, Larah semblait soudainement accaparée par les devoirs de sa camarade.

— Je n'arrive pas a retenir le vocabulaire...

Larah reporta son regard intense sur Neven.

— Mmmh, réfléchit-elle. Je n'ai pas ce problème étant donné que je retiens facilement.

— Tu as bien de la chance, murmura Neven désespérée.

Larah sourit.

— Le mieux que je puisse te conseiller, c'est de lire ton vocabulaire tout les soir avant d'aller te coucher.

Neven acquiesça tout en grimaçant. Elle n'aimait pas trop sortir ses cahier avant de dormir, c'est bien pour cela que cette méthode ne lui avait jamais traversé l'esprit.

— N'apprend pas tout d'un coup, ajouta Larah. Cinq mots devraient être suffisant et lorsque tu les auras retenus, tu pourra en apprendre de nouveaux avec ceux que tu connais déjà. Tout est une question de répétition.

Neven eut une réaction timide. Espérant que cela fonctionne, elle prit note du conseil de sa camarade. Sachant qu'elle n'arriverait plus à ce concentrer, elle décida de terminer ses révisions pour aujourd'hui. Il lui restait un peu de temps avant que l'après-midi ce termine pour laisser place au soir. Alors, elle prit ses affaires éparpillés sur le bureau et les rangea dans son sac, sous les yeux attentifs de Larah.

— Merci pour ton conseil. J'essaierais de voir si ça fonctionne.

— Pas de soucis.

Un silence s'installa au cours duquel Neven referma son sac. Les bruits de livres s'ouvrant et se refermant prirent le dessus, certains élèves chuchotaient entre eux et l'odeur des pages planait toujours dans l'air. Il n'y avait rien de gênant dans ce silence, au contraire, les deux jeunes filles appréciaient la présence de l'une et de l'autre. Ce qu''il y avait d'étrange ou du moins ce que Neven trouvait étrange, c'était la sensation de déjà connaître Larah, comme si elles s'étaient déjà rencontrés dans une vie passée. C'était bien la première fois que Neven ressentait une chose pareille envers quelqu'un et cela la laissait pour le moins perplexe.

— Qu'est-ce que tu as prévus de faire maintenant ? demanda Larah, brisant le silence.

Neven haussa les épaules.

— Je ne sais pas. Je vais probablement rejoindre Andrew et Lilly à l'étage des Premières.

— Oh...

Larah parut déçut. Neven s'en aperçut et s'empressa de lui demander :

— Et...toi ? Tu as quelque chose de prévu ?

Larah se redressa pleine d'espoir, une expression de joie sur le visage.

— Je...voulais te proposer de passer en peu de temps ensemble, si ça te dit ?

— Oui, bien sûr ! s'empressa de répondre Neven. Est-ce que tu as un endroit où tu veux aller ou tu veux juste flâner dans les couloirs du château ?

Larah réfléchit un instant, laissant apparaître une petite ride entre ses sourcils légèrement froncé, comme lorsqu'elle réfléchissait à l'aide qu'elle pourrait apporter à Neven. Celle-ci trouva cela adorable et se surprit à sourire bêtement.

— J'ai peut-être un endroit que je pourrais te montrer. (Elle prit ses affaires et se leva). Viens suis moi.

Neven s'exécuta et toutes deux partirent de la bibliothèque.

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