Méthodes d’apprentissage

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Ici sont listées les méthodes que j’ai essayées personnellement et qui m’ont plus ou moins satisfait. Étant fauché (oui, je suis une grosse feignasse), toutes sont gratuites ; ne comptez donc pas y trouver des Assimil ou autres Babbel. Des témoignages sont d’ailleurs attendus pour compléter tout ça… à bon lecteur. Un témoignage sur Mosalingua – payant également – est partagé dans les sources.

Sites et applications :

Duolingo : Site, et application, incontournable pour apprendre des langues étrangères. Impossible de ne pas en entendre parler quand on s’intéresse à la chose.

L’une des forces de Duolingo est d’être ludique dans les leçons, plutôt ergonomique, avec une bonne interface. Le mécanisme s’assimile à un arbre composé de leçons que l’apprenant débloque au fil de sa progression. Il prononce les phrases proposées dans la langue cible que vous devez traduire entièrement après avoir appris une poignée de mots, que les bénévoles ont pris soin d’illustrer, permettant d’associer un mot à une image, mode d’apprentissage très puissant, notamment utilisé pour l’éducation des enfants. Dans la même veine, vous pouvez activer votre micro pour prononcer vous-mêmes les mots à voix haute, un exercice à part entière !

Il existe aussi un système de récompense, renforçant le côté ludique : vous pouvez accumuler des points qui vous serviront pour gagner des bonus, comme le déblocage d’une leçon « vocabulaire pour flirter », pour les gens que ça intéresse. Il propose aussi des cours de grammaire à chaque leçon que vous vous apprêtez à faire. Enfin, une rubrique « Histoires » est mise à disposition, dans laquelle vous pouvez mettre en pratique vos connaissances de la langue dans des mises en situation où des personnages discutent sur un sujet donné (seulement en espagnol, portugais, français et allemand pour les anglophones, toutefois).

Depuis peu, cependant, l’interface du site a pris une allure plus juvénile et la progression n’est plus illustrée par un pourcentage mais par des couronnes.

Un grand défaut de Duolingo, c’est le caractère obligatoire de l’anglais : il faut maîtriser l’anglais pour apprendre sur Duolingo, car c’est la langue qui propose le plus de cours (6 langues en français à côté des 35 proposées par le site en anglais… peut mieux faire). Également, les phrases de Duolingo sont très basiques (sujet, verbe, complément…) et ça peut vite devenir ennuyeux, mais avec un peu de vocabulaire graillé sur Memrise et des dicos comme Reverso, Wordreference ou Glosbe, selon votre langue, vous pouvez sauter quelques paliers grâce aux petites astuces, comme les clefs et les tours, notamment. Mais heureusement, les exercices varient et le vocabulaire se renouvelle assez régulièrement pour rythmer l'apprentissage.

Monté, de Linguisticae, a fait des vidéos où il apprend le suédois sur ce site, si vous voulez vous en faire une meilleure idée. Elles sont anciennes, donc l’interface est différente, mais le principe et le mécanisme sont sensiblement les mêmes.

Bref, Duolingo est l’un des premiers sites gratuits d’apprentissage de langues et ce n’est pas pour rien.

Memrise : L’autre grande référence de l’apprentissage des langues, basée sur un système de cartes mémoire, à l’instar de Mosalingua. Les cours peuvent être faits par la communauté, mais les leçons de langue du compte Memrise sont très bien faits, complets et agrémentés de petites vidéos où des gens prononcent les phrases proposées dans les leçons. Le système de progression des leçons est illustré sur téléphone par le décollage d’une fusée ; pour les mots, c’est une fleur qui éclot. Cette image est absente sur ordinateur. Le concepteur étant un spécialiste de la mémoire, l’apprentissage est basé sur son fonctionnement, d’où le nom, aussi le site fait-il revenir les mots avec lesquels vous avez le plus de mal, pour vous aider à mieux les imprimer. Vous pouvez aussi agrémenter vos leçons en ajoutant des illustrations, appelées « mèmes » pour mieux les retenir.

Le gros avantage de Memrise sur Duolingo, c’est que les cours sont plus variés pour plusieurs langues, atténuant ainsi l’indispensabilité de l’anglais. Vous pouvez apprendre le japonais, le chinois, l’arabe, le coréen et même le russe si vous parlez français, en plus des principales langues européennes. Une petite astuce, si vous avez plusieurs langues en vue : une fois acquise votre première langue, attaquez la deuxième avec des leçons destinées aux locuteurs de votre première langue ; autrement dit, si vous commencez par l’espagnol et voulez faire l’allemand ensuite, apprenez l’allemand avec des leçons pour les espagnols, ça vous permet de consolider vos bases dans celle-ci pendant que vous apprenez la nouvelle !

Pour les traductions, vous les faites vous-mêmes quand il s’agit de mots simples, et avec des étiquettes à remettre en ordre quand il s’agit d’une phrase ou expression.

Petit point faible : le site est gratuit, évidemment, si vous vous limitez à apprendre des leçons et revoir des bases ; si vous voulez aller plus loin, parler avec des natifs ou revoir les mots les plus durs, par exemple, il faudra songer à prendre un abonnement Premium. Comme disait l’autre : « Les Hommes naissent libres et égaux (en droit). Après, ils se démerdent ».

Hellotalk : Ce n’est pas un site d’apprentissage, mais une application pour téléphones permettant de trouver des correspondants natifs de votre langue cible. Vous enseignez votre langue à votre correspondant, qui vous enseigne la sienne. Tout en vous faisant des amis et nourrissant votre répertoire de contacts à l’étranger. Munissez-vous également de WhatsApp ou variante pour compléter, car la communication y sera plus simple, sachant que votre nouvel(le) ami(e) pourra vous demander votre numéro de téléphone tôt ou tard, si affinités il y a. En plus de ça, Hellotalk vous met en correspondance avec les natifs par calculs suivant votre niveau dans la langue cible, que vous avez vous-même estimé.

Un petit défaut : Hellotalk est gratuit, tant que vous pouvez vous contenter d’une langue à la fois. Vous pouvez choisir plusieurs langues cibles ou enseignées, à condition de souscrire à un abonnement Premium ; ou alors vous devrez tout simplement la changer.

Tandem linguistique : Le site s’appelle littéralement comme ça. C’est à peu près le même principe que Hellotalk. Vous faites votre profil, vous choisissez vos langues d’apprentissage (jusqu’à deux), mettez vos coordonnées et attendez d’être contacté ou allez vous-même vers les autres si vous êtes motivés et si l’embarras du choix ne vous bloque pas. L’avantage de ce site sur Hellotalk, c’est que, comme déjà dit, vous avez le choix entre plusieurs langues d’apprentissage, mais aussi que vous pouvez rencontrer votre tandem directement en vrai. Là où, sur Hellotalk, chacun se parle de chez soi.

Duolingo et Memrise sont complémentaires. Pour un apprentissage optimal, mieux vaut travailler sur les deux. Emmagasiner du vocabulaire sur Memrise et appliquer tout ça sur Duolingo en traduisant pour mieux assimiler le système de la langue est très efficace. Et si vous pouvez approfondir tout ça auprès de natifs grâce à Hellotalk, ou même Tandem linguistique, ce n’est que mieux. Duolingo et Memrise en même temps, ça vous paraît long ? Avec une leçon par jour sur chaque site, sur ordinateur, vous y passerez entre 10 et 20 minutes, voire 30 dans le pire des cas ; divisez ces nombres par deux si vous travaillez sur téléphone. Sachant que rien ne vous force à faire les deux dans la foulée.

Un autre point de comparaison entre les deux sites, qui est à la fois un défaut et une qualité : Memrise, au contraire de Duolingo, est carré sur l’écriture des réponses et sensible à la casse comme Javascript (majuscules et minuscules). C’est un détail qui peut être affreusement soûlant à la longue car il vous compte tout faux, ou presque, pour une lettre en minuscule, voire pour des points que vous avez oubliés alors que la traduction est parfaite (si, si, c’est du vécu, et ça, c’est vraiment casse-bonbons). Mais ça peut être nécessaire dans le cas de l’allemand où écrire les noms sans majuscule équivaut à une erreur orthographique, et même grammaticale. A contrario, Duolingo s’en fout, il est beaucoup plus flexible sur l’orthographe comme sur les traductions. Vous pouvez tout écrire en minuscule si vous avez la flemme ou mettre des mots différents de ceux attendus, tant que le sens est juste et que les lettres sont globalement là où il faut dans le mot, dans la limite du tolérable, bien sûr. Duolingo se contentera de vous proposer sa version en dessous.

Bien entendu, le pré-requis pour toutes ces méthodes gratuites mais en ligne, c’est d’avoir une connexion Internet, bonne de préférence. Mais comme vous lisez ces lignes en ce moment, en principe, le plus dur est fait. Après, tout le monde n’a pas de smartphone (« téléphone multifonction » au Canada), et il faut faire sans.

Quotidien :

Films et séries : Vous aimez regarder des films et des séries télévisées, je suppose. Surtout d’origine anglo-saxonne, n’est-ce pas ? Alors faites l’effort de sauter le pas et tout regarder en version originale sous-titrée. Comme dit plus tôt, c’est une difficulté minuscule à dépasser, vraiment un rien du tout. Si réellement ça vous pose problème, mettez-vous face à des épisodes dont l’histoire ou le sujet vous indiffère. C’est vraiment capital pour forger votre oreille à l’écoute de la langue cible si vous ne pouvez pas baigner quotidiennement dedans par les voyages. Au moins un point positif dans l’expansion mondiale de l’anglais : il n’a jamais été aussi facile de l’apprendre qu’aujourd’hui.

Vidéos YouTube : La plateforme YouTube a connu un essor monstrueux, ces dernières années. À tel point qu’elle est nourrie par des centaines de millions d’utilisateurs à travers le monde et des vidéastes de ses quatre coins y postent leurs vidéos.

Si vous avez besoin des sous-titres, YouTube possède une fonctionnalité « sous-titres » dans ses options de filtrage de vidéos. Et je ne parle pas des sous-titres automatiques générés par YouTube dont la qualité fait beaucoup jaser, mais de ceux créés par les abonnés des chaînes en question. Comme pour les films, si les sous-titres vous rebutent, préférez des vidéos dont le sujet vous indiffère totalement en règle générale. C’est au niveau de l’écoute et du vocabulaire que c’est intéressant, donc focalisez-vous là-dessus. Et puis d’ailleurs, l’autre avantage, c’est que ça vous apprend le vocabulaire courant, de la vie de tous les jours ! Si voyager est un luxe pour vous, les vidéos sur YouTube sont un moyen de substitution très puissant pour approfondir votre maîtrise de la langue cible.

Si vous n’avez aucune idée de quoi marquer dans la barre de recherche YouTube, contentez-vous d’un banal « je réponds à vos questions » ou bien « les différents types de profs » ou « histoire de [insérer pays] » dans la langue apprise. Le premier est un genre de vidéos assez courant, qui pourrait déboucher sur la découverte d’une ou plusieurs chaînes intéressantes… linguistiquement parlant, bien sûr (en français, ce n’est pas du tout mon genre de contenu préféré). Ou bien si vous jouez d’un instrument de musique et aimez suivre des tutoriels vidéo, cherchez-en dans la langue cible. Sinon, contentez-vous de rechercher sur Internet les chaînes de votre langue les plus populaires. Au niveau du contenu, ça ne vous passionnera pas forcément, mais linguistiquement, vous ne perdrez pas votre temps. Et si les vidéos correspondent à vos critères… c’est parfait, foncez !

C’est comme une simulation d’immersion totale : avec le vocabulaire quotidien appris dans différents registres (surtout courant et familier), vous donnerez l’impression d’être quasiment un natif de la langue, à condition de bien en imiter l’accent. De là à tromper vos interlocuteurs sur vos origines ou votre nationalité, il n’y a qu’un pas ! Et prenez également l’habitude de lire les commentaires sous les vidéos : en général, ils sont écrits par des natifs de la même langue et sont tout aussi instructifs, en plus de vous entraîner à la lire.

Vous vous attendiez peut-être à des vidéos proposant des leçons de langues… mais non. Ça existe, j’ai essayé, ça n’a pas marché. Les vidéastes sont pleins de bonnes intentions, motivés et sincères dans leur démarche, mais je n’adhère pas au concept.

Musique : Je vais être honnête avec vous, ce n’est pas le moyen que j’utilise le plus. Attendez-vous donc à être en désaccord avec l’avis donné ici particulièrement.

Elle figure quand même dans cette liste, mais voyez-y plutôt un moyen d’approfondir votre connaissance de l’idiome visé. Niveau vocabulaire, grammaire et écoute, c’est un moyen d’apprentissage génial, à condition toutefois de déjà connaître des bases. Ça ne sert à rien d’écouter de la musique dans cette optique si vous n’y comprenez rien (évident, n’est-ce pas ?). J’ai beaucoup écouté de musiques japonaises, surtout des génériques de One Piece. J’en connais les paroles presque par cœur, mais ne comprends rien à ce que je chante. Autant dire que ça m’a aidé à prononcer le japonais, mais pas à le parler.

GPS : On n’y pense pas forcément, mais vous pouvez mettre le géo-positionnement par satellite de votre téléphone dans la langue que vous visez lors de vos trajets en voiture, même ceux que vous connaissez. Le vocabulaire est limité – « tournez à droite », « tournez à gauche », « allez tout droit », « au rond-point, prenez la Nième sortie » –, mais, encore une fois, c’est primordial pour votre oreille. Et puis si ça peut vous permettre de vous la péter en indiquant le chemin à un étranger qui, par chance, parle votre langue apprise (vous pouvez rêver d’apprendre le polonais ou le néerlandais, par exemple, pas forcément l’anglais), c’est tout bénef’ !

Par extension, si vous vous en sentez capables, mettez carrément votre téléphone dans la langue désirée. Avec un tel objet du quotidien, c’est un moyen d’immersion efficace qui pourrait vous apprendre quelques petits termes techniques non négligeables. C’est comme ça que j’ai appris qu’ « écran » se dit « pantalla » en espagnol ou « schermo » en italien, par exemple.

Soirées linguistiques : D’un niveau au-dessus, car tout le monde ne vit pas dans les grandes agglomérations.

Ce genre de soirée est plus susceptible d’avoir lieu dans des grandes villes étudiantes et/ou à fort potentiel touristique. En gros, si vous ne pouvez pas voyager, ce sont les voyageurs étrangers qui viennent à vous. Vous n’avez qu’à sortir de chez vous et traverser deux ou trois rues pour papoter en soirée dans plusieurs langues étrangères.

Recommandé si vous êtes sociable, avez du bagout et gérez bien les discussions de groupe. Sinon, ce n’est pas intéressant, surtout si votre groupe, malgré la présence d’étrangers, parle en français. Efforcez-vous de trouver un tandem avec qui parler, sinon votre temps sera mieux utilisé en regardant des vidéos sur YouTube. Mais comme regarder des vidéos seul chez soi, c’est triste, vous ferez cet effort, évidemment !

Les soirées figurent dans cette liste, mais peuvent être payantes, car organisées par une association à but non lucratif. Vous pouvez payer à l’entrée ou prendre une consommation obligatoire dans ce genre de cas.

L’étranger : La méthode suprême, le nec plus ultra de l’apprentissage d’une langue étrangère est et sera toujours l’immersion totale dans le pays. Demandez à Google (ou autres, comme Lilo), tous les sites vous le diront. Tous vous présenteront l’immersion dans le pays comme la méthode ultime pour consolider votre maîtrise de la langue cible. Si vous visez un niveau de bilinguisme absolu et à toute épreuve, c’est la meilleure solution envisageable, autrement il faudra vous contenter d’un niveau courant. Accrochez-vous bien… c’est amplement suffisant. Rendez-vous dans le dernier chapitre pour en savoir plus.

De nos jours, il existe des organismes et associations d’aide à la mobilisation internationale, qui permettent de voyager à moindre frais. Échanges interculturels, formations, emploi à l’étranger… si vous avez moins de 25 ans, service civique ou service volontaire européen, il y en a pour tous les goûts et toutes les durées.

Et si vous n’avez pas les moyens de voyager, envoyez paître l’industrie du voyage, prenez votre sac à dos avec le minimum vital et quittez votre confort pour visiter les contrées inconnues qui vous attendent. Pour ça, il faut avoir la bougeotte, du cran, une vraie grosse envie d’ailleurs, être autonome et débrouillard et guère attaché à son petit confort. Si l’inconnu ne vous fait pas peur, foncez. Et si ça vous fait peur, foncez la tête la première. « Les folies sont les seules choses que l’on ne regrette jamais », disait Oscar Wilde – oui, encore lui. Et ça vous fera autant de bons souvenirs et histoires à raconter.

En plus, nul besoin d’aller au bout du monde : on a la chance d’avoir, en Europe, un véritable vivier linguistique à notre portée, alors autant en profiter au maximum !

Lisez. Ici, pas de méthode particulière. Juste un conseil général : lire beaucoup dans votre langue d’apprentissage quand vous commencez à vous sentir vraiment à l’aise – quand vous savez faire plus que vous présenter et demander votre chemin, en gros.

Lisez des articles Wikipédia sur vos sujets préférés, par exemple. Ou bien téléchargez des livres pour enfants en langue originale si possible (ou empruntez-les dans votre bibliothèque si vous vivez en ville). Vous pouvez aussi lire des articles de presse du pays de votre langue, ou alors simplement les messages de vos correspondants trouvés sur Hellotalk. Quoi qu’il en soit, lisez, lisez et, encore, lisez. Cela entraînera votre cerveau jusqu’à ce qu’il soit capable de lire aussi facilement dans les deux langues.

Et si vraiment vous avez la flemme de jongler entre votre page étrangère et votre dictionnaire – ça se comprend –, alors faites une recherche de votre sujet sur Google suivi de « Wikipedia » et, sur le lien de la proposition, cliquez sur « Traduire cette page ». Cette manipulation vous amènera sur la version traduite par Google traduction de la page en question, et vous n’avez plus qu’à cliquer sur le bouton « original » à droite. Vous pouvez changer la langue, si ce n’est pas la bonne, en changeant juste l’URL dans la barre de recherche. Les différentes langues de Wikipedia sont représentées par deux lettres dans son adresse : la version française s’écrit « fr.wikipedia.org » ; l’anglaise « en.wikipedia.org » ; l’italienne « it.wikipedia.org. » ; l’allemande « de.wikipedia.org »… et cetera. Vous pouvez voir l’abréviation de chaque version en survolant les langues disponibles visibles dans le menu de gauche. Vous pouvez voir la traduction des passages qui vous posent problème en les survolant avec votre pointeur et, du peu que j’ai vu, le travail est plutôt bien fait. Ça peut très bien marcher avec d’autres sites, comme Vikidia, mais j’aime bien Wikipedia.

Pour la version papier, des livres sont réédités en version bilingue avec, soit deux pages avec les versions originale et traduite, soit la version originale flanquée d’une page lexicale pour aider à la compréhension. Le seul petit défaut par rapport à Wikipedia, c’est que les livres, ça s’achète. Arrangez-vous donc avec votre portemonnaie.

Voilà, une petite astuce pour vous faciliter la vie. Mais faites quand même l’effort de rechercher les mots dans le dictionnaire de temps en temps. Écrire aide à concrétiser les mots et notions dans votre esprit car c’est un acte d’apprentissage actif, tandis que la lecture relève du passif, et donc moins efficace. Évidemment, le mieux serait d’écrire également à la main, car c’est le moyen le plus efficace (mémoire procédurale, tout ça…).

Sans surprise, l’école n’est pas dans la liste. L’école, c’est bon si vous voulez découvrir les bases d’une langue, ou bien suivre une formation en langues si vous êtes déjà un cador et voulez en faire votre métier. Avec les méthodes d’enseignement utilisées, ce n’est pas comme ça que vous parlerez couramment votre langue étrangère un jour. Si votre objectif est de devenir bilingue, la méthode scolaire est la dernière que vous devriez suivre, même si certains profs sont bien meilleurs que d’autres (clin d’œil à mon prof d’anglais du lycée fan de Banksy, que j’embrasse, d’ailleurs).

De même, les manuels de langue sont oubliés. Si vous voulez apprendre à parler une langue, c’est bon pour la décoration. Ça ne vous servira que si vous voulez devenir un grammairien de la langue désirée. Vous connaîtrez ses règles et mécanismes sur le bout des doigts, mais ne la parlerez jamais ; à vous de choisir. À la limite, vous pouvez en consulter une fois que vous maîtrisez bien la langue si vous avez envie d’en savoir plus sur l’usage – donc mieux la comprendre – et l’approfondir, mais c’est tout. Vous n’irez pas plus loin. Notez, d’ailleurs, qu’on n’apprend la grammaire française à l’école qu’une fois que la langue est bien acquise et pratiquée au quotidien, alors qu’on fait l’inverse pour les langues étrangères en espérant que ça marche. Sauf que, non, ça ne marche pas. C’est aussi pour ça que je ne consulte jamais les explications grammaticales de Duolingo. Et sachez que même certains professeurs, natifs et grammairiens sont incapables d’expliquer des règles d’usage, « ça se dit comme ça, c’est tout ». C’est surtout vrai pour le japonais, si vous vous penchez dessus : la lecture des kanji change selon la situation. Pourquoi ? Aucune idée. Donc, les livres, oubliez. Des fois, il y a des règles qu’il ne faut pas chercher à comprendre, juste des automatismes à acquérir. C’est le jeu.

Alors, je vous vois venir : « Apprendre des langues sans passer par la grammaire, c’est aussi la meilleure façon d’acquérir de mauvaises bases ». Je me suis aussi pris cette réflexion et voilà ma réponse : personne ne parle correctement sa langue natale, n’en respecte fidèlement les règles, en tout cas à l’oral. Dans le parlé, on fait tous des erreurs, commises à cause de mauvaises bases acquises au quotidien. Seuls quelques originaux parlent aussi bien qu’André Dussollier dans Une belle fille comme moi. Moi le premier, je ne m’exprime pas parfaitement. Et de toute façon, si vous vous efforciez de le faire, on vous regarderait bizarrement, ça ne fait pas du tout naturel. Ça ne vous fait pas sourire quand quelqu’un dit « nous avons » au lieu de « on a » ou bien utilise l’imparfait du subjonctif spontanément quand c’est adéquat, à l’image d’un locuteur du 17e siècle ? Oui, parce que c’est devenu bizarre à l’oral, par raréfaction, alors que grammaticalement c’est juste. Réussissez déjà à communiquer dans votre autre langue, vous raffinerez votre langage après.

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