Motivation

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« Tu parles plusieurs langues ? Trop fort, t’as de la chance ! »… Je l’ai aussi entendu à de nombreuses reprises. Et pourtant, loin de m’en enorgueillir, ça me fait toujours sourire. Non, parler plusieurs langues, même l’allemand et le japonais, réputées difficiles pour nous occidentaux (dites-vous d’ailleurs que la difficulté et la facilité, ça n’existe pas), ce n’est pas dû à la chance.

Si on écarte les cas particuliers des enfants bilingues de naissance car nés de parents d’origine différente, quand vous entendez quelqu’un se présenter dans quatre ou cinq langues, il y a eu un immense travail derrière. Une année en moyenne, selon les objectifs et les langues – apprendre l’espéranto ne devrait vous prendre que quelques mois grand maximum. Votre interlocuteur les a bossées avec les méthodes listées plus tôt, ou d’autres, de manière quotidienne ou presque. Sauf s’il a tout appris par cœur, mais avec des questions et de la traduction, c’est détectable. Soit ils ont assidument suivi des leçons, soit ils rentrent fraîchement de l’étranger. Dans tous les cas, ils ne viennent pas de finir 10 leçons en trois jours.

L’apprentissage d’une langue, c’est un travail régulier, sinon quotidien, je vous l’ai assez rabâché. Pour y arriver, il faut s’y intéresser, voire s’en passionner. Une langue vivante, ça se côtoie au quotidien, ce qui demande des trésors de motivation, patience, passion, volonté… Et, évidemment, ça implique d’y prendre du plaisir. Si apprendre des langues vous incommode, ce qui est peu probable, renoncez. Si vous n’y arrivez pas, ce n’est pas que vous n’êtes pas faits pour apprendre des langues, c’est que vous n’avez pas envie que ça soit fait pour vous.

Si vous n’aimez pas raisonner sur le long terme et préférez l’instantané, de deux choses l’une : renoncez ou éduquez-vous. Car maîtriser une langue vivante n’est pas un défi qu’on relève autour d’une bière, c’est un engagement sur la durée. Je vous ai parlé d’une année de travail, ou de quelques mois en moyenne ; c’est un délai recommandé pour l’apprentissage d’une langue. Vous n’arriverez pratiquement à rien la première semaine, si ce n’est vous présenter. Si vous connaissez la loi de Pareto (environ 80% des effets sont le produit de 20% des causes), elle s’applique aussi aux langues : 20% du vocabulaire appris vous servira dans 80% des situations, les 80% restants vous serviront dans 20% des autres situations. Alors qu’en quelques leçons, vous assimilerez de nombreuses règles de grammaire, de manière plus ou moins intuitive, le vocabulaire s’acquiert tout au long de votre vie. Ne cherchez donc pas à apprendre une langue par lubie, parce que « c’est cool » ou pour impressionner votre entourage, ou autre… c’est beaucoup trop long et prenant. Faites-le si c’est nécessaire pour vous ou si ça vous intéresse, rien d’autre.

Je considère personnellement chaque jour sans leçon de langue comme à moitié perdu et j’aime les pratiquer au quotidien dans la mesure du possible. Je ne jure que par les films et séries en version originale sous-titrée, écoute mon GPS en voiture même quand je connais la route, et adore lire des textes à voix haute en essayant de bien prononcer (excellente façon de progresser ! Parlez tout seul ! Non, ce n’est pas une blague). Les langues, c’est mon quotidien. Et pour ça, il faut de la passion. Ça tombe sous le sens : si vous pratiquez un loisir quotidiennement, c’est que vous adorez ça et y prenez un certain plaisir, non ? Pour les langues, ça doit être pareil. Vous devez prendre du plaisir à les apprendre et à les parler. Ça doit vous faire vibrer.

Oui, apprendre une langue, c’est de l’investissement, on est bien d’accord. Comme dit plus tôt, une langue vivante, plus que s’apprendre et se parler, ça se vit. Il faut être prêt à l’assumer. Mon but est de vous inciter à surmonter vos préjugés si vous avez envie d’apprendre une ou des langues étrangères, mais n’osez pas vous lancer. Si, de base, vous vous en fichez, je ne peux rien pour vous. La base de l’apprentissage, c’est l’intérêt. Si l’intérêt n’est pas là, alors à moins de l’éveiller, il n’y a simplement rien à faire.

Ce qui nous amène tout naturellement à la question finale…

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