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Marathon.

Son soleil méditerranéen, ses plages, ses roches, ses oliviers, ses hoplites et ses cadavres perses amoncelés.

Euclès se tient debout devant le carnage. Sa mission, on vient de la lui confier : se farcir une sacrée trotte jusque Athènes pour prévenir ses copains du triomphe.

En ces temps reculés, pas de télégramme ou de téléphone. On courrait. Et le type a couru. Couru. Couru. Couru encore, couru toujours. Jusqu'à l'épuisement, jusqu'à l'agonie. Il est finalement arrivé, fourbu, essoré, fumant, corps en sang à destination ; délivrant son message, avant de sombrer dans les aigreurs du Styx. Mort glorieusement en impactant l'histoire pour toujours.

Comme vous...

Enfin... Ça, c'est l'histoire que vous vous racontez, pendant que vous poursuivez Marika en vous explosant les poumons.

Marathon, c'est la bibliothèque Miskatonic et le champ de bataille qu'y a laissé la russe.

Vous êtes Euclès, le héros flamboyant, perçant l'air comme Hermès.

Marika et sa destination... sont votre Athènes.

A la différence que pour ce cher Euclès, la destination était bien déterminée. A l'époque, vous demandiez à n'importe quel quidam, même les demi-fous, et ils savaient vous indiquer le chemin vers la capitale. Avant Rome, tous les chemins menaient à Athènes. C'est bien connu !

Sauf qu'ici, nul ne peut vous renseigner sur votre direction et que celle que vous pourchassez est plus agile qu'Artémis, déesse de la chasse.

Vous la voyez serpenter, devant vous, entre les bâtiments anciens et nouveaux, bondissant au-dessus des bancs et buissons, gravissant des escaliers avant d'en dévaler les rampes, puis faire mine de pénétrer des portes qu'elle délaisse pour repartir de plus belle vers d'autres coins du campus.

Elle vous balade, bon sang ! Elle vous mène par le bout du nez, pour vous épuiser et vous semer.

Sûrement une fourbe tactique apprise au MGB, les terribles services secrets de Staline.

Bientôt, vous perdez sa trace entre le Tillinghast Science Center et le Angell Langage Hall. Elle s'est comme volatilisée en plein air.

L'angoisse vous saisit alors. Elle ne peut pas s'être envolé, elle est nécessairement dans le coin, cachée, et prête à vous bondir dessus.

Deux étudiants marinent non loin. Si vous voulez les interroger, avancez-vous vers le 89

Si vous voulez fouiller la zone, deux endroits vous semblent propice à une planque.

Entre un arbre ayant trop souffert l'hiver et un buisson fringant se trouve un coin d'ombre, si vous voulez y aller, c'est au 90

Une lucarne est ouverte en bas du mur de la faculté des sciences, une serpente habille pourrait s'y être faufilé. Si les contorsions sont dans vos compétences, pliez-vous en quatre pour atteindre le 91

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