Le silence avait pris possession de la Salle sur Demande, pesant comme une chape de plomb entre eux.

Draco sentit ses poings se serrer, la morsure de la colère et de la douleur mélangeant leur écho dans sa gorge.

— J’ai vu, Ginny.
Il n’osait presque pas dire ces mots, mais ils franchirent ses lèvres, porteurs de vérité et de brûlure.
— Je t’ai vue embrasser Michael.

Ginny détourna le regard, la gorge nouée.
— Ce n’est pas ce que tu crois, murmura-t-elle, la voix fragile.
— Ce n’était pas… Ce n’était pas comme ça.

Draco la fixa, les yeux durs mais vulnérables, cherchant à déchiffrer le labyrinthe de ses émotions.
— Alors explique-moi. Parce que tout ce que je ressens, c’est l’écart qui grandit entre nous. Cette distance que je ne peux plus supporter.

— Ce baiser, ce n’était pas un choix… C’était un moment où j’étais perdue, où je ne savais plus où me tenir, où j’avais peur, beaucoup trop peur…
Elle baissa les yeux, les mains tremblantes.
— Je ne voulais blesser personne.

Draco inspira profondément, la tension entre eux presque palpable.
— Tu ne sais pas ce que ça fait, Ginny. Te voir avec quelqu’un d’autre, alors que je meurs d’envie d’être celui-là.

Leurs regards s’accrochèrent, brûlants, luttant contre les blessures non guéries.

Puis, un bruit sourd au loin fit sursauter Ginny. Des pas rapides, des voix basses mais pressées.

— La ronde ! glissa Draco, ses muscles se tendant.

Sans hésiter, il saisit Ginny par le bras, la tirant avec lui vers le fond de la Salle.

Autour d’eux, la pièce commença à vibrer, à se rétracter. Les murs palpitaient, se resserrant doucement, implacablement.

Ginny sentit son cœur battre à tout rompre, une boule d’adrénaline nouée dans son ventre.

Leur course les mena vers une vieille armoire en bois sombre, imposante et mystérieuse.

Draco poussa la porte qui s’ouvrit dans un grincement. Il fit un pas en avant, puis, sans prévenir, poussa Ginny à l’intérieur avant de refermer la porte derrière eux.

L’espace était étroit, bien trop petit pour deux personnes.

Leurs corps se retrouvèrent presque collés, leur souffle chaud se mélangeant dans cette obscurité compacte.

Le bois froid les entourait, écrasant mais aussi protecteur.

Ginny sentit son dos presser contre la paroi, le cœur battant à une cadence folle.

Draco se pencha légèrement, une main posée sur le bois juste à côté de son visage, son souffle caressant doucement sa joue.

Leurs yeux s’attachèrent, les traits de Draco s’adoucissant.

— Tu devrais partir, murmura-t-il, la voix emplie d’une inquiétude douloureuse.
— Pour ta sécurité.

Elle secoua doucement la tête, les doigts effleurant la manche de sa robe.
— Je ne peux pas. Je ne veux pas. Je sais que ce que je ressens, ce n’est pas qu’une illusion. Je sais que toi aussi.

La tension monta, se transformant en une électricité qui parcourait chaque parcelle de leur peau.

Lentement, Draco baissa les paupières, rapprochant son visage du sien.

Leurs souffles se mêlèrent, tremblants, hésitants.

Puis leurs lèvres se touchèrent.

Le baiser débuta avec douceur, comme un frisson délicat parcourant leurs corps.

Mais bientôt, cette douceur se mua en quelque chose de plus profond, plus urgent.

Leurs mains cherchèrent à se saisir, leurs doigts s’entrelacèrent, leurs corps cherchant à combler l’espace malgré l’armoire étroite.

Ginny sentit chaque battement de cœur de Draco contre elle, chaque soupir, chaque tension.

Le temps semblait suspendu, seul ce baiser racontait leur histoire, leur lutte, leur désir.

Quand ils se séparèrent enfin, leurs fronts restèrent collés, leurs yeux brillants d’une émotion brute.

— Peu importe le danger, murmura Ginny, la voix tremblante.

Draco hocha la tête, un sourire triste aux lèvres.

— Alors, on affronte ça ensemble.