La porte de l’armoire s’ouvrit brusquement, inondant l’espace sombre d’une lumière crue et froide. Le souffle glacé du couloir s’engouffra avec elle.

Ginny sursauta, son cœur battant à tout rompre, ses doigts encore tremblants contre le bois.

Ses yeux croisèrent un regard qui ne laissait aucune place au doute ni à l’indifférence.

Harry.

Son visage était tendu, la mâchoire serrée, et ses yeux sombres brûlaient d’une intensité mêlée de colère, d’inquiétude et de déception.

— Ginny… Draco.

La voix de Harry était basse, presque rauque, mais chaque mot portait le poids d’un reproche implicite.

Draco se redressa, la posture défensive, fronçant les sourcils tandis qu’il recula d’un pas, posant un regard dur sur Harry, mais instinctivement mettant Ginny un peu en avant.

— Qu’est-ce que vous faites là ? demanda Harry, le ton chargé d’une tension palpable.

Ginny sentit une boule se former dans sa gorge, comme un poids impossible à avaler.

Elle fixa Harry, sentant son regard qui la scrutait, la sondait, cherchant une vérité qu’elle ne pouvait pas fuir.

— Rien, juste… on discutait, répondit-elle, la voix plus ferme qu’elle ne se sentait.

Harry plissa les yeux, ne quittant pas son regard.

— Ginny, ne me mens pas. Je te connais trop bien.

Un silence pesant s’installa, chargé de non-dits et de blessures muettes.

Draco croisa les bras, les lèvres pincées, le visage fermé, mais ses yeux brillaient d’un éclat dur, presque défiant.

— Ce n’est pas à toi de décider ce que nous faisons.

Harry pivota vers lui, son regard devenant tranchant comme une lame.

— Toi non plus, Malefoy.

Une tension électrique s’éleva entre eux, aussi palpable que l’air chargé de magie.

Puis, la voix de Harry baissa, se faisant plus froide, presque menaçante.

— Mais fais attention, Draco. Si jamais tu blesses Ginny… ou si tu crois que tu peux jouer avec elle sans que je le sache, je le dirai à Ron. Et crois-moi, il ne te fera pas de cadeaux.

Un frisson parcourut Ginny à cette menace implicite.

Draco laissa échapper un rictus amer, mais ses yeux se posèrent sur elle, une lueur indéchiffrable.

Ginny inspira profondément, sentant tout à la fois la peur, la colère, mais aussi la force qui grandissait en elle.

— Harry, ce n’est pas simple. Ce que tu as vu ne raconte qu’une partie de l’histoire.

Harry la fixa intensément, cherchant une ouverture.

— Alors parle. Explique-moi.

Elle hésita, puis trouva le courage dans la profondeur de son propre sentiment.

— Oui, Draco et moi, c’est compliqué. Mais je refuse que ça soit un secret ou une source de malentendus.

Le regard d’Harry s’adoucit légèrement, mais son expression restait vigilante, protectrice.

— Très bien. Mais je te préviens, Ginny… je ne supporterai pas qu’on te fasse du mal.

Ginny hocha la tête, consciente que ce moment marquait un tournant — non seulement dans sa relation avec Draco, mais aussi dans sa vie à Poudlard.

Le poids des regards, la lourdeur des émotions, tout cela semblait cristalliser cet instant en un souvenir qu’aucun d’eux ne pourrait oublier.