Tempête fraternelle

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Le cœur de Ginny tambourinait contre sa cage thoracique alors qu’elle remontait le couloir de Gryffondor, main dans la main avec Draco. La main de ce dernier était chaude mais crispée, et elle sentait, dans ses doigts tendus, la tension qu’il s’efforçait de contenir.

Fred et George avaient pris la nouvelle avec une maturité inattendue — bien sûr, ils avaient lancé quelques blagues, posé quelques questions à double sens, mais au fond, ils l’avaient respectée. Acceptée. Et même, d’une certaine manière, protégée.

Mais Ron… c’était une autre histoire.

Ginny ouvrit la porte de la salle commune. Ron était là, affalé dans un fauteuil près du feu, un livre de Quidditch à la main. À leur entrée, il leva les yeux. Son regard se posa d’abord sur Ginny. Puis sur Draco. Et il comprit.

Son visage changea d’un coup. Il se redressa, les sourcils froncés, la mâchoire contractée.

— Qu’est-ce qu’il fout ici ? demanda-t-il d’un ton sec.

Ginny se força à respirer calmement.

— On a besoin de te parler.

Draco, silencieux, se tenait à ses côtés, le dos droit, le regard soutenu.

— Par “on”, tu veux dire… toi et lui ?!

— Oui, répondit Ginny. Il faut que tu saches… On est ensemble.

Un silence s’installa, étouffant, oppressant.

Puis, soudain, Ron se leva si violemment que son fauteuil bascula en arrière.

— Quoi ?!

Le mot explosa dans la pièce comme un sortilège.

— Tu… Tu te fous de moi ?!

— Ron, écoute-moi, ce n’est pas…

— Ne me dis pas que ce n’est pas ce que je crois, Ginny !

Ses joues s’étaient empourprées, ses yeux étaient fous de colère.

— Tu sors avec Malefoy ?! Avec ce Malefoy ?! Celui qui a passé des années à nous rabaisser, à insulter papa, à te traiter comme une moins-que-rien ?!

Ginny s’avança, le cœur battant à tout rompre.

— Ce n’est plus le même. Il a changé.

— Tu crois vraiment que les gens comme lui changent ?! Tu penses que tu es la première à qui il dit ça ?

Draco serra les poings.

— Je ne joue pas avec elle.

Ron se tourna vers lui, furieux.

— Ne m’adresse pas la parole, Malefoy. Je te jure que si tu dis un mot de plus, je t’envoie à l’infirmerie.

Ginny se plaça entre eux, les bras écartés.

— Ron, arrête. Il n’est pas ce que tu crois.

— Et toi ? Tu es devenue quoi, Ginny ? Tu crois que c’est une rébellion romantique ? Que tomber dans les bras du serpent, c’est courageux ? C’est idiot ! Dangereux !

Les mots frappaient, durs, sans retenue.

Draco restait immobile, les lèvres serrées, mais ses yeux étaient sombres, blessés.

Ginny avait les larmes aux yeux, mais refusa de céder.

— Tu ne comprends pas. Tu refuses de voir ce qu’il est devenu.

Ron secoua la tête, le regard incendiaire.

— Non. Ce que je vois, c’est qu’il t’a entraînée dans son monde tordu. Et je ne laisserai pas faire ça. Tu peux dire ce que tu veux, Ginny, mais je ne donnerai jamais ma bénédiction.

Et sur ces mots, il tourna les talons et sortit, claquant la porte si fort qu’un tableau tomba de travers sur le mur.

Ginny resta là, immobile, les yeux brillants de rage et de peine. Elle sentit la main de Draco effleurer la sienne, hésitante.

— Tu crois qu’il reviendra ? murmura-t-il.

— Pas ce soir.

Elle tourna la tête vers lui.

— Mais il reviendra. Et s’il ne revient pas seul… je serai là pour aller le chercher.

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