Frère, serpent, trahison
Il n’arrivait pas à dormir.
Depuis que la porte avait claqué derrière lui, Ron Weasley errait dans les couloirs de Poudlard comme une âme en peine, ses pensées le déchirant de l’intérieur.
Draco Malefoy.
Ce nom seul suffisait à faire monter l’adrénaline dans ses veines. Et maintenant, sa sœur… Ginny, la petite Ginny, la seule qu’il s’était juré de protéger depuis leur enfance… était avec lui. Avec ce foutu Serpentard.
Il en avait la nausée.
Il finit par s’asseoir sur les marches froides de la tour ouest, les coudes posés sur ses genoux, le regard vide perdu dans l’obscurité. Il entendit des pas approcher.
Harry.
Bien sûr que ce serait lui. Il le connaissait trop bien.
— Tu comptes passer la nuit dehors ? demanda Harry doucement.
Ron haussa les épaules.
— J’en sais rien. Peut-être que le froid va me geler les idées claires.
Harry s’assit près de lui. Le silence s’étira. Puis Ron lâcha, amer :
— Elle mérite mieux.
Harry inspira lentement.
— Je sais que tu es en colère, Ron. Mais je pense que ce n’est pas aussi simple.
— Pas aussi simple ?! Tu m’entends, Harry ? Ma sœur est avec Draco Malefoy. Celui qui nous a insultés, humiliés, rabaissés pendant des années. Tu veux que je lui fasse confiance ? Que je l’invite à Noël ?
— Ce n’est pas ce que je dis. Je te demande juste de la regarder, elle. Ginny. Elle ne fait pas les choses à moitié. Si elle a choisi Malefoy, c’est pas sur un coup de tête.
Ron serra les dents, la mâchoire tendue à s’en faire mal.
— Il joue avec elle. Tu verras. C’est un Malefoy. Ce qu’il veut, c’est se racheter une image. Et Ginny est brillante, forte, différente. Il l’utilise.
— Ou alors, dit calmement Harry, il est sincère, et ça te fait peur.
Ron se tourna brusquement vers lui.
— Peur ?! Tu penses que j’ai peur de Malefoy ?
— Pas de lui. De ce que ça veut dire. Qu’on grandit. Qu’on fait des choix. Et que parfois… ceux qu’on déteste changent.
Le silence retomba. Ron fixait le vide. Puis, à voix basse :
— Et si elle se brise à cause de lui ? Je pourrais jamais me le pardonner.
Harry posa une main sur son épaule.
— Elle est plus forte que tu ne crois. Et je crois qu’il tient vraiment à elle. Il n’a pas fui ce soir. Il est resté là, droit, même quand tu voulais l’étrangler.
Ron pinça les lèvres. Il savait. Il avait vu cette étrange fermeté dans les yeux de Malefoy. Pas de provocation. Juste… une vérité qu’il refusait d’accepter.
— J’le déteste toujours, dit-il finalement.
— C’est un début, dit Harry avec un petit sourire.
Ron soupira longuement. Il posa la tête contre le mur glacé derrière lui.
— Elle va revenir me parler, pas vrai ?
— Oui. Et tu vas devoir l’écouter.
— Je suis pas prêt.
— Tu l’aimeras jamais assez pour l’être
Annotations