III

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La lourde porte métallique, surplombée d’un dais marmoréen serti d’une frise grise nacrée sur laquelle était inscrit « Memento Mori », s’ouvrit dans un grincement lugubre.

Aujourd’hui, de nouveaux meurtriers arrivaient. Des individus aux penchants morbides, des serials killers, des criminels de guerre, des terroristes kamikazes… etc. Tous habillés d’une combinaison orangée sur laquelle était indiqués leurs matricules. Des numéros aléatoires, comme leurs victimes choisies au hasard. Ils avaient les mains et les pieds attachés par des chaînes en carbyne anthracite. Le matériau le plus résistant du monde. Les masques-muselières renforcés les empêchaient de respirer convenablement.

Des agents musculeux au regard déterminé restaient à leurs côtés. La main sur leur gourdin. Au cas où. Comme s’ils allaient réussir à s’enfuir.

Vingt-sept psychopathes. Non. Vingt-six.

Au beau milieu, l’un des futurs prisonniers avait les yeux dans le vague. De la sueur glissait le long de sa colonne vertébrale et de la bile acide lui tordait l’estomac. Il n’avait tué aucun innocent. Il était ici, car ses paroles et ses écrits dérangeaient.

John Stones, ancien Navy-Seal, membre épisodique de la CIA et vétéran de pléthores de guerre, avait été kidnappé la veille par les agents du gouvernement alors qu’il venait de s’endormir. La raison officielle de sa disparition faisait état d’un suicide. L’information relayée par les médias et toutes les sources habilitées serait la suivante : une immolation voulue après une vie de guerre et d’horreur, une sorte de stress post-traumatique.

Les Services secrets avaient visité une des morgues avoisinantes et déniché un cadavre ayant sa corpulence, puis avaient brûlé sa maison. Le corps ne pouvait pas être identifié, mais il avait les vêtements de John, ses papiers ainsi que sa chevalière, un bijou surplombé d’un Phénix rubescent. Tout ce qui lui restait de sa défunte femme.

Tout ça parce qu’il parlait. Il tenait un site internet depuis quelques années, titré « Le bruit de la vérité », une sorte de blog où il parlait de tout et de rien. Un recueil de textes pamphlétaires dans lesquels il racontait ses expériences et parlait de possibles complots à grande échelle, le tout basé sur de réelles sources. Il ne faisait jamais rien sans s’être renseigné et sans avoir des informations sûres.

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