VI

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John se repassait le film de son kidnapping.

Il ne dormait pas à poings fermés, si bien qu’il entendit le bruissement de sa porte de chambre ainsi que le couinement imperceptible d’une paire de chaussures. Il s’était réveillé en sursaut pour parer le coup de gourdin d’un homme en noir. S’en suivit une lutte acharnée.

Ses coups féroces entraînèrent la mort de trois des agents et blessèrent gravement deux autres. Le dernier, un individu court sur pattes et trapu le prit à revers et lui injecta un liquide paralysant. John tomba dans la seconde.

Le car roula sur un nid de poule. Le brimbalement le tira de sa rêverie. Ses membres encore engourdis, il frissonna lorsque l’immense porte s’ouvrit donnant sur une allée où des pierres moussues se chevauchaient. Le chemin, entouré d’aubépines blanches odorantes et d’érables rouges, les menait vers un attroupement.

Un comité d’accueil les attendait : plus d’une centaine d’individus armés jusqu’aux dents, drapés dans des combinaisons anti-émeutes renforcées. Une petite armée d’hommes athlétiques campés sur leurs jambes, prêts à réagir à n’importe quelle situation. Des combattants entraînés, des mercenaires et des militaires.

Ils formaient une ligne de défense et dressaient leurs matraques. Sur leur ceinture en cuir, un Glock 17, un pistolet incapacitant et de grosses clés cuivrées.

Les portes du car s’ouvrirent lentement et les agents firent signe aux prisonniers de descendre. Quelques-uns refusèrent et essayèrent de se rebeller en donnant de piètres coups de tête. Ils se firent immédiatement électrocuter par des pistolets à impulsions électriques. Après d’infimes échauffourées rythmées par des râles sourds et des coups violents, ils descendirent et s’arrêtèrent à quelques mètres du groupe qui leur souhaitait silencieusement la bienvenue.

Une silhouette sortit des rangs. Un homme d’une quarantaine d’années arborant un chapeau haut-de-forme et une redingote luxueuse digne des plus fastueux bourgeois du XIXe siècle. Des lunettes à double foyer décoraient son visage austère. Le cigare aux lèvres, il s’approcha en s’appuyant sur une canne en fer forgé et terminée par une tête de mort sanglante.

— Bienvenue à Tellas ! Je m’appelle Barty Sanders et je suis le directeur. Cette institution existe depuis des centaines d’années, ma famille la dirige depuis sa création. Vous êtes ici, hors du système, car vous n’êtes que des tumeurs que la société se doit d’éradiquer. Vous n’existez plus. Vous ne sortirez jamais d’ici vivants. Tellas sera votre tombeau.

Il avait parlé d’une voix égale et presque mélodieuse. Un sourire sardonique étirant ses traits.

— Il prend son pied cet enfoiré, se dit John.

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