Chapitre 1 : Résonnances
Le matin glissait doucement sur la ville, ses rayons timides perçant les rideaux de la chambre de Maya. Elle restait immobile, allongée sur le dos, les yeux fixés au plafond, les pensées tourbillonnant dans un calme étrange. La lumière dorée caressait son visage, révélant les traces d’une nuit trop courte et d’une âme trop agitée.
À côté d’elle, le téléphone vibra, vibrant contre la table de chevet en bois clair. Elle le saisit machinalement. Un message de Leo.
« Ce matin, je pense à toi. On se voit ce soir ? »
Un sourire doux se dessina sur ses lèvres. Ce simple texte allégeait le poids qui pesait sur sa poitrine depuis plusieurs jours. Elle tapota rapidement une réponse.
« Oui, j’aimerais ça. »
Elle posa le téléphone, puis s’assit au bord du lit, les jambes pendant dans le vide. Son regard glissa vers la fenêtre où les feuilles d’automne dansaient en rythme avec le vent. L’air frais pénétrait à travers l’ouverture, emplissant la pièce d’une odeur de terre mouillée et de promesses.
Maya prit une profonde inspiration, comme pour s’ancrer dans ce moment présent. Elle savait que cette journée serait différente. Elle sentait au fond d’elle un désir puissant de ne plus se cacher derrière ses doutes ni ses peurs.
Le téléphone vibra à nouveau. Cette fois, c’était un message d’une amie.
« Tu vas bien ? Tu veux qu’on se voie ? »
Maya hésita un instant. Puis, décidée, elle répondit :
« Oui, je veux sortir un peu. »
Elle enfila un pull doux couleur bordeaux, mit ses chaussures confortables, et sortit. Le quartier semblait calme, mais vivant. Les passants se pressaient, souriants ou concentrés, et les cafés ouvraient leurs portes en répandant des effluves de café fraîchement moulu.
En marchant vers le café où elle devait retrouver son amie, Maya sentait son cœur battre plus fort. Elle pensait à Leo, à leur histoire fragile, aux silences qu’ils avaient appris à briser, et aux mots qu’elle voulait enfin lui dire.
Arrivée au café, elle trouva son amie assise à une table près de la fenêtre, un livre à la main.
— Maya ! s’exclama-t-elle en se levant. Ça fait du bien de te voir.
— Oui, ça fait longtemps que je n’ai pas pris le temps de souffler, répondit Maya en souriant.
Elles commandèrent deux cafés, et bientôt la conversation s’engagea, légère d’abord, puis plus profonde.
— Alors, comment ça se passe avec Leo ? demanda son amie, ses yeux brillants de curiosité.
Maya prit une gorgée de son café, réfléchissant.
— C’est compliqué. On essaie d’être honnêtes, de ne plus fuir. Mais parfois, j’ai peur. Peur de me perdre, peur de perdre ce qu’on a construit.
— Tu as le droit d’avoir peur, lui assura son amie. Mais tu ne peux pas vivre dans cette peur. Il faut que tu trouves ta voix, que tu te fasses entendre.
Maya hocha la tête, sentant que c’était exactement ce qu’elle devait faire.
Après plusieurs heures, alors que le soleil déclinait, Maya rentra chez elle. Elle s’assit devant son bureau, ouvrit son carnet et commença à écrire, cette fois sans retenue.
« Aujourd’hui, je choisis de ne plus me taire. Je choisis de dire ce que je ressens, d’être entière, même si ça fait peur. »
Elle ferma le carnet, le cœur plus léger, prête à affronter ce que la vie lui réservait.

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