Le lendemain matin, Maya s’éveilla avec une sensation nouvelle, comme si une porte invisible s’était entrouverte dans son esprit. Elle ne voulait plus fuir les questions, ni les doutes. Elle voulait comprendre, accepter, et surtout, parler.

En se préparant pour la journée, elle regarda son reflet dans le miroir. Ses yeux brillaient d’une détermination nouvelle, mêlée d’une légère appréhension. Elle choisit soigneusement sa tenue — un pull gris clair, simple mais confortable, et un jean qu’elle avait porté lors de leur première sortie ensemble avec Leo.

Avant de partir, elle prit son téléphone, hésita un instant, puis écrivit un message :

« On peut parler ce soir ? J’ai besoin de te dire des choses importantes. »
Elle appuya sur « envoyer » et sentit son cœur s’emballer.

À l’école, l’atmosphère lui parut différente. Chaque visage, chaque regard semblait chargé de significations invisibles. Elle croisa Leo dans le couloir, et leurs regards se croisèrent, furtifs mais intenses.

— Salut, lança-t-il avec un sourire en coin.
— Salut, répondit-elle, un peu nerveuse.
Ils marchèrent côte à côte vers leur classe, la tension palpable entre eux.

Pendant le cours, Maya peinait à se concentrer. Ses pensées étaient accaparées par la conversation qu’elle voulait avoir avec Leo. Elle repensait à leurs premiers moments, à la manière dont ils avaient appris à s’écouter, et à toutes les choses qu’elle n’avait jamais dites.

À la pause, Leo la rejoignit dehors, près des arbres qui commençaient à perdre leurs feuilles.
— Tu veux qu’on parle ? demanda-t-il doucement.
— Oui, dit-elle en hochant la tête. J’ai besoin d’être honnête avec toi.

Ils s’installèrent sur un banc, l’air frais caressant leurs visages. Maya prit une profonde inspiration.
— Leo, je t’aime, mais j’ai peur. Peur de ne pas être assez forte, peur de te faire du mal sans le vouloir.
Il lui prit la main, ses yeux plongés dans les siens.
— Maya, personne n’est parfait. Moi non plus. Mais on peut apprendre ensemble. Je ne veux pas que la peur nous sépare.

Un silence s’installa, doux et rassurant.
— Je veux essayer, vraiment, dit-elle enfin. Je veux qu’on construise quelque chose qui nous ressemble.
— Moi aussi, murmura Leo. Et je serai là, quoi qu’il arrive.

Ils restèrent là, le temps semblait suspendu, enveloppé dans cette promesse fragile mais précieuse.