Chapitre 8 : Ceux qui restent
La fin de trimestre approchait. Maya se plongeait dans ses préparatifs de départ. Sa chambre était un chaos organisé : valises ouvertes, piles de carnets, tasses de café vides.
Elle essayait de ne pas penser à Leo, et échouait lamentablement.
Ils continuaient à se voir, à se parler, à s’embrasser. Mais tout était teinté d’une urgence douce-amère. Comme s’ils essayaient de geler le temps, de faire durer quelque chose qu’ils savaient temporaire.
Un soir, il vint chez elle. Elle avait préparé un dîner simple — pâtes et musique douce.
— Tu fais comme si tout était normal, dit-il en posant sa veste.
— C’est peut-être plus facile que d’admettre que ça ne l’est pas.
Il s’assit, la regarda, longtemps.
— Est-ce qu’on va se perdre ?
— Je ne veux pas qu’on se perde, Leo. Mais je ne peux pas rester ici. Pas maintenant.
Il hocha la tête.
— Je sais. Et je veux que tu partes. Que tu vives tout ça. Je ne veux pas qu’un jour, tu me regardes en pensant à ce que tu as laissé passer.
Elle se leva, s’approcha de lui, et prit son visage entre ses mains.
— Tu ne seras jamais "ce que j’ai laissé passer". Tu es… ce qui m’a permis de me trouver.
Ils s’embrassèrent. Longuement. Lentement. Comme un adieu suspendu. Comme une promesse silencieuse.

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