La veille du départ, Maya et Leo se retrouvèrent une dernière fois, sur le toit de l’immeuble où Leo vivait.

Il faisait nuit. Le ciel était dégagé. On voyait les étoiles.

— Tu te souviens ? demanda-t-elle. La première fois qu’on a regardé les étoiles, je t’ai dit que je voulais disparaître dedans.
— Oui. Et moi, je t’ai dit que je voulais apprendre à te lire.

Elle rit doucement, les yeux brillants.

— Et tu as réussi. Tu m’as lue, mot après mot. Tu m’as écoutée quand je ne savais même pas comment me parler à moi-même.

Leo s’approcha.
— Et toi, tu m’as sauvé de mes silences.

Un vent léger souffla entre eux. Maya ferma les yeux.
— Je pars demain. Mais une partie de moi restera ici. Avec toi.

Il attrapa ses mains.
— Et moi, je t’attendrai. Pas avec impatience. Avec confiance.

Ils restèrent là, longtemps, dans l’obscurité pleine de lumière.

Puis, dans une lenteur presque solennelle, leurs lèvres se retrouvèrent. Un baiser. Un vrai. Un de ceux qu’on garde au creux du cœur. Un baiser d’adieu. Un baiser d’amour.

Et quand ils se séparèrent, aucun mot n’était nécessaire. Parce qu’ils avaient appris. À parler. À écouter. À aimer.

Même de loin.