I - Les cités états, la lutte pour le pouvoir.

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  Après la chute de l’empire Caratan qui domina tout l’hémisphère nord de la planète Astenor, le royaume d’Arin-Helléphax s’est reformé à partir des huit cités-États d'Estrésie, le continent semi-désertique de l’est. Les deux cités des ducs Pergames, l’état princier d’Impolion, Détin, Weder et Camonit, les trois villes des républiques Lavoisiennes, l’ancien royaume d’Arin et la grande cité d’Helléphax administrée par les seigneurs Torman, où réside la reine Adralle et est installé le siège du gouvernement central. Ces deux dernières cités étant situées sur la baie d’Hellé à l’embouchure du grand fleuve Per, chacune sur une rive, à quarante-six lieues l’une de l’autre.

  Ce n'est qu'après plusieurs décennies de guerres entre les cités bellicistes, qu'un traité de paix fut conclu sous l’impulsion de la reine de Phax. Depuis, tous les deux ans, une joute est organisée entre les meilleures combattantes de chaque cité, les amazones. Un tirage au sort détermine l’ordre de passage, les deux finalistes s’affrontent dans l’arène centrale située dans le désert à proximité du palais royal. Le chef de la cité représentée par la guerrière victorieuse devient pour deux ans le ministre Primat de la reine, il forme son gouvernement, organise les élections de la chambre des représentants, un pour cent mille habitants, qui sera chargée de voter les lois et de surveiller l’administration du royaume et donc des huit cités.

  Sa Majesté Adralle, cinquième du nom, descendante de la première reine de Phax qui mit fin à la guerre et instaura l’organisation des joutes, est inquiète car le duc Belème est finaliste. Elle sait qu’il fomente des troubles depuis longtemps, rêvant de s’emparer du pouvoir royal à la faveur d’une éventuelle ligue s’opposant à la reine ou d’une rébellion populaire. Adralle craint qu’il ne profite du pouvoir détenu par le Primat pour tenter d'éliminer la monarque si son amazone l’emportait. Pour l’heure elle doit donner le signal du début de la joute.

  Cette année les deux cités Pergames dirigées par les ducs Belème et Trevicore sont finalistes, leurs deux championnes vont se mesurer dans une lutte sans merci à mains nues, une sorte de lutte mâtinée de kick-boxing, violente, brutale mais non fatale, les trois arbitres peuvent stopper la joute en cas de risque mortel et les ducs des deux cités sont en mesure d'arrêter le combat en reconnaissant leur défaite. Est-il nécessaire de préciser que ce dernier cas de figure ne s’est jamais produit. Par contre, on sait de sources sûres, que certaines perdantes ont disparu par la suite sans laisser de trace. Les autorités parlent d’exil volontaire pour effacer leur honte, mais la rumeur publique laisse planer le doute en parlant d’emprisonnement voire d’exécution sommaire en toute discrétion.

  Floréa, capitaine des amazones de Pergame Nord, brune à la peau sombre et aux yeux de braise, splendide guerrière et maîtresse du duc Belème et son adversaire, Taraëlle, superbe beauté, blonde aux yeux turquoise, cheffe des amazones de Pergame Sud, championne du duc Trevicore vont s'affronter dans un combat décisif qui donnera le pouvoir à leur seigneur pour deux années et couvrira de gloire la victorieuse. Elles sont calmes et résolues, se connaissent bien même s'il s'agit de leur premier affrontement. En pleine possession de leurs moyens, sûres d'elles-même, elles sont là pour gagner et ainsi entrer dans la légende.

  Pour l'heure, les deux combattantes se préparent à pénétrer dans l'arène située aux portes du désert, à proximité de la cité d'Helléphax et du palais royal. Aster, le soleil d'Astenor est au zénith, la chaleur étouffante, le ciel clair est parcouru d'écharpes brumeuses. Un vent léger vient de se lever et transporte par instants la poussière, et quelques grains du sable blanc s'envolent parfois dans l'air surchauffé. Dans les tribunes, la Reine, sa cour, les ducs Pergames, finalistes des joutes, la noblesse et une foule de citadins venus de tout le royaume sont là afin d'assister au spectacle et à la cérémonie qui s'ensuivra pour la nomination du nouveau Primat, le futur chef du gouvernement qui dirigera le royaume avec la Reine Adralle V.

  La tension est à son comble et les visages des deux ducs, assis de part et d'autre de la tribune royale, reflètent l'anxiété ressentie par tout un chacun au moment où les sonneries de trompettes retentissent tout à coup pour marquer l'entrée en lice des deux combattantes, casquées, gainées de cuir, portant la cape, la lance et le bouclier aux armes de leur cité afin de saluer la Reine et la tribune royale. Elles sont longuement ovationnées par le public qu'elles saluent à leur tour, puis remettent ensuite à leurs aides ces attributs guerriers, casques, armes et capes et vont se placer au centre de l'arène attendant le signal du début du combat.

  Le silence se fait peu à peu dans l'arène quand la Reine se lève en brandissant son sceptre, elle jette un bref coup d'oeil sur chacun des ducs avant de se tourner vers les deux guerrières qui attendent son signal. Lorsqu'elle abaissera son sceptre, ce sera le début du combat.

JI 22/10/19

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