Vodka russe

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Vieille-Toulouse

Alexander entra dans la petite construction abritant le banya vêtu de son seul peignoir blanc. Construite un peu à l’écart du bâtiment principal, à proximité de la piscine, la maison de bains était entièrement bâtie à l’aide de bois provenant des forêts russes. Les aménagements intérieurs avaient été démontés et réassemblés pour reproduire un local traditionnel. Le foyer avait été allumé depuis un moment et le feu de bois avait fait monter la température intérieure à plus de quatre-vingts degrés. Olga était déjà allongée, nue, sur la banquette supérieure, le corps perlant de sueur. Alexander se dévêtit et prit place sur le banc face à sa compagne. Celle-ci se redressa sur les coudes, permettant à son amant d’admirer le galbe de ses seins. Pour le provoquer d’avantage, elle laissa glisser une jambe sur le banc inférieur, offrant une vue parfaite sur le buisson blond ornant son pubis.

« On dirait que je te fais encore de l’effet, commenta Olga en constatant l’érection évidente du Russe.

— Je ne suis pas un saint, comment pourrais-je résister, mais il fait trop chaud ici, je ne veux pas risquer un infarctus.

— Tu n’as rien à faire, répondit-elle, laisse toi aller. »

Olga alla chercher un bouquet de feuilles de bouleau, préparé à cet effet, le plongea dans l’eau froide avant d’en caresser le sexe érigé.

« Tu aimes ?

— Ce n’est pas comme ça que l’on utilise les veniks d’habitude.

— Au diable les habitudes, nous ne sommes plus à Moscou, mais si tu préfères, je peux procéder de façon plus classique. »

Joignant le geste à la parole, elle enserra les testicules de ses deux mains aux ongles soigneusement manucurés avant de prendre le membre durci dans sa bouche.

Quelques minutes suffirent pour obtenir l’effet recherché.

« Viens, allons dans la piscine, commanda l’homme, satisfait. »

Comme il sortait du bain froid, Leonorov entendit son portable sonner dans la poche de son peignoir. Il reconnut le numéro du gardien, à l’entrée du domaine.

« Youri est ici. Il souhaiterait vous voir.

— Dis-lui de m’attendre dans mon bureau, j’arrive dans dix minutes. »

Alexander se retourna vers sa maitresse, toujours nue à ses côtés.

« Désolé ma belle, le travail n’attend pas. Je te retrouve tout à l’heure.

— Embrasse-moi au moins ! »

Il posa ses mains sur ses reins et ses lèvres sur les siennes, puis fit remonter ses doigts sur le flanc, jusqu’au sein gauche, agaçant le téton, tandis que l’autre main descendait jusqu’au saint des saints.

« Vas-y, Youri t’attend. On reprendra ce soir. »

Le bureau du Russe était une vaste pièce donnant sur une terrasse dominant le parc, au confluent de la Garonne et de l’Ariège. Deux grands canapés de cuir blanc se faisaient face, de part et d’autre d’une table basse en verre et en acier. L’espace de travail était lui constitué d’un grand plateau de verre fumé, reposant sur un piètement métallique. Un mur était aménagé en bibliothèque, chargée de livres anciens reliés de cuir rouge ou fauve. La pièce était agrémentée d’œuvres d’art contemporaines, des tableaux aux murs et quelques sculptures sur des petites sellettes. Youri attendait debout au milieu de la pièce.

« Sers-nous à boire et viens t’asseoir en face de moi. »

Mentov servit deux petits verres de vodka, depuis une bouteille reposant dans un seau à glace.

« Alors, de quoi veux-tu me parler ?

— Je suis allé faire un tour sur les campus, comme tu me l’avais demandé. En centre-ville, les choses se passent plutôt bien. On a commencé à mettre en place quelques revendeurs et il n’y a pas de problème particulier. Pour le Mirail, c’est une autre paire de manches. Ce quartier, c’est Beyrouth. Si on envoie des types à nous, ils vont se faire massacrer ! Les Maghrébins tiennent le secteur et on n’a aucune chance de les en déloger.

— Bon, on n’a pas besoin de tout prendre après tout. Et à Rangueil ?

— J’ai un peu secoué le gars qui supervise le trafic. Un certain Yassine Kateb.

— Secoué comment ?

— Oh, pas grand-chose, un petit coup de poing dans le ventre. Ce type ne fait pas assez de sport, il n’encaisse pas. Je lui ai dit que dorénavant, il devrait s’approvisionner chez moi. Je ne pense pas qu’il change de fournisseur aussi facilement, mais il fera remonter le message. Je repasserai le voir dans un jour ou deux.

— Méfie-toi, Belkacem n’est pas un perdreau de l’année. Il ne va pas rester sans réagir.

— Ces arabskiy ne me font pas peur.

— Tout de même, n’hésite pas à appeler Igor si tu en as besoin. Tu sais comment ça se passe avec les filles à Matabiau ?

— Non, ce n’est pas mon domaine, mais je peux me renseigner si tu veux.

— Non, non, je vais appeler directement Sacha. »

Alexander se resservit en vodka et alla s’asseoir à son bureau. Il lança une session de visio-conférence cryptée sur son ordinateur. Comme son correspondant acceptait la conversation, il eut le temps de voir une très jeune fille, trop maquillée, se lever et sortir de la pièce rapidement.

« Sacha, on dirait que je te dérange en plein travail, plaisanta Leonorov.

— C’est une nouvelle, il faut bien que je lui apprenne les rudiments du métier ! »

Sacha Borounov était le fils d’un ami de Leonorov père. Il avait grandi comme Alexander dans la Nomenklatura soviétique, mais il n’avait pas l’étoffe d’un businessman. Il s’était contenté de graviter dans l’ombre de quelques mafieux moscovites avant de s’occuper d'une filière d’infiltration en Europe Occidentale de très jeunes femmes venant des zones reculées de Russie. Leonorov l’avait pris à son service pour implanter des filles de l’Est sur le pavé de la ville rose.

« Alors, dis-moi comment ça se passe du côté de Matabiau.

— J’ai trois filles, Tatiana, Natalia et Irina, que tu viens de voir. Elles commencent à prendre leur place le long du canal, mais c’est difficile. Les putes africaines ne les aiment pas et elles le leur font bien comprendre. On a deux nouvelles qui devraient arriver de Samara prochainement, ça risque de faire trop. Je crois qu’il faudrait envisager une autre approche. On pourrait leur trouver un ou deux camping-cars dans le secteur de Lalande. Je sais que ça fait un investissement, mais ce serait plus facile à surveiller et plus sûr aussi, pour les filles.

— Tu as déjà pensé à des emplacements ?

— J’ai quelques idées, mais j’aimerais vérifier avec Igor, si tu es d’accord.

— Bon, tu peux creuser un peu. En attendant, redouble de vigilance sur le canal, Belkacem va sans doute réagir et les filles sont des cibles faciles. Au fait, elles sont comment ces femmes de Samara ?

— Grâce à l’Impératrice Catherine, les femmes de Samara sont les plus belles de Russie, plaisanta Sacha.

— Ah ! s’étonna Alex, et pourquoi ?

— Tu ne connais pas cette histoire ? On dit que l’Impératrice exilait à Samara toutes les femmes plus belles qu’elle ! Je pense qu’elles te plairont. L’une d’elle n’a que seize ans.

— Je préfère les femmes plus mûres, déclara Alex en pensant à Olga. Assure-toi que sur son passeport, elle soit majeure.

— Je ferai le nécessaire. Do svidaniya ! »

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