Localisation

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Toulouse, Hôtel de Police et Saissac, Aude

Ange Ségafredi raccrocha son téléphone après une longue conversation avec Marie Durieux, juge en charge de l’instruction des dossiers russes et algériens. À la demande du parquet, les différentes affaires avaient été réunies pour simplifier le travail des enquêteurs. La magistrate avait voulu s’entretenir directement avec le commissaire avant de lancer les procédures demandées par la capitaine Saada. Convaincue par les arguments du policier, elle avait accepté la géolocalisation du téléphone de Belkacem et avait promis de mettre tout son poids pour obtenir la collaboration des autorités espagnoles. Ange appela Sam et Juliette dans son bureau.

« Le juge nous donne le feu vert pour localiser Belkacem. Vous pouvez essayer de localiser son téléphone, s’il ne l’a pas éteint.

— Ce ne sera peut-être pas nécessaire, répondit Juliette. Nous avons repéré sa voiture à la barrière de péage de Toulouse Sud, sur l’A61, à 15h10 puis trente cinq minutes plus tard, à la sortie 22, à Bram. On a recoupé avec la liste des biens immobiliers de Belkacem. Il possède une ferme dans la Montagne Noire, près de Saissac. Ce serait une curieuse coïncidence s’il allait ailleurs, non ?

— En effet, ça vaut le coup de vérifier rapidement, compléta le commissaire.

— On peut envoyer une équipe sur place, mais ça va prendre plus d’une heure pour s’y rendre.

— Attends, Sam, tu te souviens du nom de l’adjudant qui commande la gendarmerie de Saissac* ?

— Massart, je crois. Tu veux que je la contacte ?

— Oui, qu’elle envoie des gars sur place pour voir si Belkacem est bien là-bas, mais qu’ils n’interviennent surtout pas. Pendant ce temps, réunissez vos troupes et préparez l’équipement. On part dès qu’elle nous donne une confirmation. »


Ange regarda sa montre, presque dix-huit heures. Il prit le temps d’appeler Julie pour la prévenir, en lui précisant qu’il ne serait sûrement pas de retour avant la fin de la soirée.

« Essaie de ne pas te faire tirer dessus, recommanda la journaliste, et garde un peu d’énergie pour moi à ton retour. »


Vingt minutes plus tard, Sam annonça que les gendarmes avaient bien localisé la voiture de Belkacem dans la cour de la ferme.

« On fonce, lança le commissaire. »


À 18h30, trois voitures avec gyrophares et sirènes franchissaient le péage en direction de l’est. Il leur fallut moins d’une heure pour atteindre Saissac. La nuit tombait lorsqu’ils arrivèrent à la gendarmerie, sur la hauteur dominant le village médiéval. L’adjudant Massart les y attendait.

« Bonjour Commissaire, on dirait que vous prenez goût à notre montagne. Qu’est-ce qui vous amène cette fois ?

— C’est du sérieux, l’homme à qui appartient la ferme est Aboubaker Belkacem, bien connu de nos services à Toulouse. Drogue, prostitution, vous voyez le genre…

— Celui dont le fils a été assassiné il y a quelques jours ?

— C’est cela, et il n’est pas exclu qu’il ait séquestré un Russe, qui pourrait être impliqué dans l’affaire.

— J’ai deux gars là-haut qui surveillent la ferme à distance. Ils nous préviendront si ça bouge. On va vous guider, il y en a pour une dizaine de minutes.

— Merci beaucoup, conclut Ange. Je suppose que trouver cette ferme de nuit ne serait pas une partie de plaisir. »

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