Résolution

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Carcassonne, Aude

Selima s’engagea dans un parking souterrain du centre ville et laissa sa voiture dans une zone éloignée des accès piétons. Elle n’avait pas imaginé qu’elle ne rentrerait pas chez elle et n’avait donc pas de bagage. Elle prit néanmoins dans le coffre un petit sac contenant un viatique lui assurant un minimum d’autonomie, en particulier de l’argent liquide. Elle se dirigea vers la gare et le canal du Midi, à la recherche d’un hôtel discret. Elle en trouva un qui ne payait pas de mine, mais semblait toutefois bien tenu. L’employé de la réception ne lui posa aucune question et accepta le paiement de deux nuits d’avance en espèces. Elle prit possession de la clé et monta dans la chambre. La pièce était modestement meublée, mais proposait tout de même une petite salle de bain privative. Satisfaite, elle ressortit pour se mettre en quête d’une boutique où acheter un téléphone jetable. Dans un tabac proche de la gare, elle trouva un appareil et une carte de recharge. Elle activa le mobile puis se dirigea vers la place Carnot. Il lui fallait trouver un ordinateur anonyme pour communiquer son nouveau numéro à Meriem. Elle chercha en vain un cybercafé avant de se diriger vers les rives de l’Aude et la Cité médiévale. Elle pénétra dans un hôtel au milieu d’un petit groupe de touriste. Profitant de l’agitation provoquée par l’arrivée du groupe, elle s’installa devant l’écran proposé aux clients et lança une session sur une messagerie cryptée. Quelques minutes plus tard, Meriem l’appelait sur sa nouvelle ligne.

« Je suis à Carcassonne, expliqua la Libyenne. Je vais éviter de repasser à Balma dans les prochains jours. J’aurais besoin que tu me rendes un service.

— Bien sûr, de quoi as-tu besoin ?

— J’aimerais que tu me trouves un particulier qui loue sa voiture en direct.

— Qui ne pose pas de questions et qui accepte le paiement en liquide ?

— Tu as compris.

— Je vais voir ce que je peux trouver, ça va peut-être prendre un peu de temps.

— Ce n’est pas pour ce soir, je peux attendre demain, ou même lundi.

— Et si c’était quelqu’un de chez nous qui te prêtait la sienne, ce ne serait pas plus simple ? proposa Meriem.

— Il ne faut pas qu’on puisse faire le lien avec Aboubaker.

— Je pense pouvoir trouver ça. Je connais pas mal de gens qui ne demanderont pas mieux que de rendre service à Abou.

— Il me faudrait aussi autre chose. C’est un peu plus délicat. J’aurais besoin d’un flingue.

— Les flics ont sûrement le patron. Qu’est-ce que tu veux faire ?

— Il m’a promis la liberté quand j’aurai fini le travail.

— Tu veux descendre le Russe ?

— Oui, c’est mon dernier contrat pour Belkacem.

— C’est de la folie, il doit être protégé, peut-être même surveillé par la police.

— C’est mon affaire. Tu crois que tu pourras y arriver ?

— Ce serait plus facile si je pouvais demander à Rachid ou Kemal, mais je vais quand même essayer. Je te rappelle demain matin.

— Merci ma belle ! »

Selima resta un instant à réfléchir à la suite des événements. Belkacem lui avait promis de la libérer de son engagement. Elle irait jusqu’au bout, par fidélité. Ensuite, elle quitterait Toulouse et démarrerait une autre vie. En attendant ce moment, elle se dirigea vers une zone commerciale pour acheter quelques vêtements et des produits de toilette.

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