45. L'ascension - Partie 1

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"...avait offert à son ami un fragment de lui-même pour honorer sa promesse."

"Je connais cette histoire par cœur…" marmonna un garçon allongé sur une paillasse avec sa mère, se redressant pour poser une main sur son ventre arrondi : "Et je suis sûr que le bébé sera capable de la raconter le jour de sa naissance…"

La femme se mit à sourire et tendit le cou afin de déposer un baiser sur son front : "Solas, mon enfant du soleil."

Le garçon effleura sa peau, là où elle venait d'y poser les lèvres, puis sourit à son tour en poursuivant ses plaisanteries : "C'est des bêtises ! Si je suis l'enfant du soleil, ça veut dire que tu as trompé papa ?"

La mère resta interdite un instant, avant de se mettre à rire, amusée : "Ce sera notre secret ?"

Solas fit une moue boudeuse en la regardant quitter le couchage, le laissant seul dans le dortoir de la famille.

"Bonne nuit, mon trésor."

Un an et demi plus tard...

La chaleur du soleil était écrasante, même sous l'ombre maigre des arbres bordant les champs. Solas, jeune garçon de dix ans, essuya son front halé couvert de sueur, les mains terreuses après une matinée à tirer des plants coriaces du sol. Autour de lui, des arbres secs dansaient doucement sous une brise tiède, promettant un changement de climat, tandis que le ciel d'un bleu limpide niait encore cette possibilité.

"Tu veux parier que le vieux Sabir râlera encore ce soir du manque d'eau qui retarde ses récoltes ?" se moqua Kiran, accroupi un peu plus loin, un sourire en coin.

Kiran était tout l'opposé de Solas. Là où ce dernier se montrait souvent calme et réfléchi, Kiran compensait avec son exubérance, toujours prêt à transformer un moment ordinaire en un moment de détente ou une blague. Ses mains travaillaient avec la même agilité que sa langue, arrachant les mauvaises herbes d'un geste sûr tout en lançant des piques à son ami.

Ce dernier eut un demi-sourire aux lèvres : "Il râlera, peu importe le temps. Même s'il pleuvait de l'or, il dirait que c'est trop lourd à porter."

Son ami éclata de rire : "C'est vrai ! Mais toi, Solas, je suis sûr qu'un jour tu auras une réplique qui lui clouera le bec !"

"Si ça pouvait me garantir un jour de silence, ça vaudrait le coup."

Les deux camarades plaisantaient de bon cœur, leurs voix se mêlant au bruissement des herbes sous le vent. Leur quotidien n'était pas facile, mais l'humour léger qu'ils partageaient rendait le labeur un peu moins pesant. Tandis qu'ils avançaient à bon rythme dans leur besogne, une ombre passa soudain sur le champ.

Solas leva les yeux vers le ciel, où des nuages noirs gonflaient rapidement à l'horizon. Le vent changea de direction, apportant avec lui une fraîcheur inhabituelle et une forte odeur de pluie.

"Euh… tu vois ça ?" questionna Kiran, une pointe d'inquiétude dans la voix.

Il hocha la tête, le regard fixé sur les nuages qui semblaient s'avancer à une vitesse anormale. Les premières gouttes tombèrent sur leurs visages, grosses et lourdes, et rapidement, le ciel fut entièrement gris. Le tonnerre gronda au loin, annonçant l'arrivée d'un orage : "Il faut se mettre à l'abri !" cria-t-il, debout, et les bras déjà chargés des outils qu'ils avaient apportés.

Kiran se retourna, cherchant une solution. La maison la plus proche était malheureusement trop loin. Mais à l'horizon, sur une petite colline, se dressait une silhouette familière : la vieille tour de garde. Ses pierres ternies par le temps et les années se découpaient sur le ciel tourmenté : "La tour !" répondit-il, pointant du doigt la structure : "On peut s'y cacher pendant que ça passe !"

Sans tergiverser davantage, les deux garçons s'élancèrent à travers champs, leurs pieds glissant sur le sol déjà humide. Le vent s'intensifiait, s'engouffrant dans la plaine en couchant les plantations et en pliant les arbres alentour. Le tonnerre se rapprochait, un grondement qui résonnait dans leurs poitrines.

Lorsqu'ils atteignirent la porte, Kiran se retourna une dernière fois, ses cheveux plaqués par les trombes d'eau : "Tu crois que c'est sûr ?"

Sentant ses vêtements se coller contre sa peau sous la pluie battante, Solas haussa les épaules de façon crispée : "Plus sûr que dehors !"

Ils poussèrent la porte, qui céda dans un gémissement sinistre. À l'intérieur, l'air était chargé de poussière. L'obscurité presque totale n'était brisée que par les éclairs qui illuminaient brièvement l'intérieur délabré, révélant des escaliers en colimaçon et des murs couverts de gravures presque effacées.

Kiran tira la porte derrière eux afin de couper le vent puis, se tourna et frissonna : "Cet endroit a toujours été bizarre. Mon père dit même qu'un sorcier fou y a vécu."

Solas ne se sentait pas effrayé. Au contraire, ses yeux brillaient d'une curiosité nouvelle, car cet endroit l'avait toujours intrigué, mais qu'il en avait été empêché jusque-là par les sermons des adultes : "Pour l'instant, c'est surtout un bon abri. On ne pouvait aller nulle part d'autre, de toute façon…"

Ils s'assirent contre un mur, écoutant l'averse battre violemment contre les pierres, le vent hurler à travers les fissures et la porte vibrer fortement sous leurs assauts. Entre deux détonations sourdes dans le ciel, le silence se fit de plus en plus lourd.

Kiran passa une main dans ses cheveux noirs trempés, puis tenta de s'adosser plus confortablement contre le mur glacial. Le bruit du vent dehors paraissait presque surréaliste, amplifié par l'écho des fissures dans la vieille structure. Il rompit l'ambiance pesante en remarquant : "Je n'ai jamais vu un orage arriver si vite. Tu crois que c'est parce qu'il n'a pas plu depuis des semaines ? Ma mère dit qu'un temps trop sec finit toujours par se venger."

Les lèvres de Solas se plissèrent dans une moue d'incertitude, fixant les gravures qui recouvraient les murs. Elles lui donnaient l'impression de danser sous les éclats intermittents des éclairs : "Peut-être… mais ça reste surprenant ? Il faisait encore un ciel clair il y a à peine une heure. C'est presque comme s'il nous avait suivis personnellement."

Kiran frissonna et détourna les yeux des ombres projetées sur les pierres : "Arrête, tu vas me faire flipper, ce n'est qu'un orage."

Le garçon esquissa un petit sourire narquois : "Tu crois vraiment que quelqu'un a vécu ici ?" interrogea-t-il finalement, plus pour faire la conversation que par réelle curiosité.

"Mon père parle d'un vieux sorcier. Dans le genre savant fou, tu vois ? Il se serait isolé ici pour cacher ses expériences. La vieille tour était son laboratoire et quand il est mort, personne n'a voulu s'approcher. Mais les gens continueraient soi-disant d'entendre des bruits étranges."

Il leva un sourcil : "Des bruits étranges ?"

"Je sais pas… Peut-être des rats, ou juste le vent. Mon père pense qu'il a laissé des trucs derrière lui. Des trucs dangereux. Mais il est encore plus superstitieux que ma mère, alors…"

Un éclair illumina subitement la pièce, révélant plus clairement l'escalier de pierre qui montait en colimaçon, disparaissant dans les ténèbres du sommet.

Solas se releva instinctivement, guidé par une curiosité qui ne demandait qu'à être assouvie.

"Quoi ?" interpella son ami, le voyant se lever.

"Je veux voir ce qu'il y a en haut." annonça Solas avec un regard presque intrépide.

Kiran se redressa précipitamment : "T'es fou ? Ce truc va s'écrouler si tu mets un pied dessus."

Mais il ignora son avertissement et s'approcha des premières marches. Chaque pas qu'il posait faisait crisser la pierre sous son poids, mais les marches tenaient bon, même si de la poussière et des débris rendaient l'ascension plus périlleuse : "Tu viens ou pas ?" lança-t-il par-dessus son épaule, défiant son ami avec un petit sourire.

"Si on tombe, je te jure que je te hanterai." grogna ce dernier en le rejoignant à contrecœur.

Les deux garçons montèrent lentement et prudemment, éclairés par la lumière sporadique des éclairs. À chaque marche, le vent semblait plus intense, comme un avertissement. Lorsqu'ils atteignirent l'avant-dernier palier, ils découvrirent une plateforme circulaire à l'ombre d'une structure massive qui s'abaissait depuis le plafond, formant une sorte de renfoncement suspendu, soutenu par des arcs de soutien. L'air était plus vif, chargé d'humidité et de cendres anciennes. Juste au-dessus, invisible depuis leur position, devait se trouver l'emplacement du brasero de signal, dont les flammes jadis s'élevaient vers le ciel. Une échelle métallique encastrée dans la pierre menait à l'ouverture, émettant un léger sifflement sous l'effet des bourrasques extérieures.

La pièce était vide à première vue, mais Solas s'agenouilla pour examiner le sol. Car sous une dalle fissurée, quelque chose avait attiré son attention à la lumière d'un nouveau flash : "Kiran, aide-moi à soulever ça."

Son ami hésita, les sourcils froncés : "Tu sais que si c'est une boîte pleine de malédictions, c'est toi qui l'ouvres."

Il roula instantanément des yeux avec amusement : "Et si c'est un trésor ? Arrête de te plaindre et pousse."

Dans un effort commun, les deux garçons déplacèrent la dalle, révélant une petite cachette dans la pierre. À l'intérieur, un livre ancien reposait sur un morceau de tissu usé. Les coins du grimoire étaient abîmés, mais la couverture restait lisible : des symboles étranges y étaient gravés, entourant un cercle qui semblait briller sous la rare lumière extérieure.

"Tu crois que c'est… quoi ?" murmura Kiran, bouche bée.

Solas tendit les doigts pour toucher le cuir craquelé de la couverture glacée, un étrange frisson lui parcourant la paume. Il ne retira pas sa main pour autant et, avec précaution, ouvrit le livre. Les premières pages étaient couvertes de dessins et de phrases complexes qu'il ne parvenait pas totalement à comprendre. Pourtant, il y repérait aussi des mots comme magie, voyage et éléments : "Regarde ça…" dit-il, presque en chuchotant, son doigt suivant les lignes avec lenteur. Il articulait les syllabes à voix basse pour s'aider, mais sa lecture hésitante trahissait son manque d'habitude.

À genoux à ses côtés, Kiran écarquilla les yeux : "C'est un livre de magie… ? Mon père avait raison. C'était bien un sorcier qui vivait là… Et ça, c'était sûrement à lui !"

Absorbé par le contenu de ces pages ainsi que les possibilités qu'elles offraient, le garçon ne lui répondit pas immédiatement. Il passait parfois plusieurs secondes sur un seul mot, tentant, en fonction des conseils de sa mère, de ne faire aucune erreur sur sa prononciation. Mais au plus il avançait, au plus il reliait ces mots entre eux pour donner du sens aux phrases.

Là où certains enfants lisaient déjà couramment, Solas avait encore beaucoup de difficultés. Dans ce genre de petits villages reculés, il n'y avait ni professeurs ni institutions, alors ses maigres connaissances étaient déjà rares. Et au fur et à mesure des minutes, il était de plus en plus convaincu d'une chose, il s'agissait de déplacement instantané par l'intermédiaire de la magie. Et l'idée de pouvoir franchir n'importe quelle distance faisait battre son cœur plus vite : "On pourrait apprendre la magie." suggéra-t-il alors.

Kiran le fixa, incrédule : "T'es sérieux ? Ce genre de choses, c'est pas pour nous. Et si c'était dangereux ? Voire p'tete interdit !"

"Justement." répondit le garçon en refermant lourdement le livre : "C'est parce que c'est rare qu'on devrait essayer. On pourrait faire de grandes choses avec ça. Ça pourrait changer nos vies." Il replaça le grimoire dans sa cachette et remit laborieusement la dalle en place tout seul : "On le garde ici. Personne ne doit savoir, c'est trop précieux."

Encore incertain, Kiran secoua la tête : "Tu es vraiment fou, Solas ! Rappelle-moi pourquoi on est amis ?"

Le garçon ricana. Il savait qu'il le suivrait, comme toujours, et rétorqua : "Sans moi, tu t'ennuierais ! Mais tu verras. Cette fois, je sens que ça en vaudra la peine !"

Lorsque la pluie se calma enfin, les deux garçons quittèrent le vieil édifice, leurs vêtements collés à leur peau et leurs pieds glissant sur le sol détrempé. Le ciel, encore chargé de nuages gris, laissait filtrer quelques rayons timides. Ils descendirent la colline sans parler, concentrés sur leurs pas pour éviter de glisser, mais tout aussi perdus dans leurs pensées.

Kiran brisa finalement le silence : "Tu crois qu'on pourra revenir demain ?"

Les yeux fixés sur le sol devant lui, Solas opina : "Oui. Mais après le travail, et il faudra être discrets. Personne ne doit savoir pour le livre."

"Tu sais que je suis nul pour garder des secrets." se plaignit son ami.

"Tu vas te surpasser, cette fois." insista-t-il avec taquinerie. Plein d'ambition, il s'arrêta pour soudainement tendre la main : "On garde ça pour nous. Et on apprend ensemble, d'accord ?"

Kiran déglutit, visiblement hésitant, mais après un instant, il attrapa sa main et la serra dans la sienne : "D'accord. Mais si on finit maudits, c'est toi qui assumes."

Le garçon ricana, puis jeta un regard sur la tour dans l'horizon derrière eux, dont la silhouette se découpait difficilement dans le ciel toujours chargé : "On ne sera pas maudits. On sera puissants…"

Ils se séparèrent finalement à la bifurcation qui menait à leurs maisons respectives.

Solas le salua rapidement avant de se diriger chez lui, les chaussures alourdies par la boue. C'était une petite bâtisse de terre cuite aux murs écaillés par le temps et le soleil. Les volets étaient à moitié cassés, et la toiture, faite de tuiles irrégulières, semblait pencher dangereusement d'un côté.

En entrant, il trouva sa mère accroupie près du foyer, soufflant doucement sur des braises pour raviver un feu fatigué. Une casserole était posée sur le trépied, diffusant une maigre odeur de légumes. La femme remarqua sa présence et s'exclama : "Solas ! Enfin, te voilà !" Elle lâcha le vieux torchon qu'elle tenait et s'approcha rapidement, une ride profonde au milieu du front : "Tu es trempé ! Qu'est-ce qui t'a pris de rester dehors par un temps pareil ?"

Baissant les yeux, il évitait sciemment son regard perçant : "Je travaillais avec Kiran, et… l'orage nous a surpris."

Sa mère soupira, posant une main sur son épaule pour l'examiner brièvement, comme pour s'assurer qu'il n'était pas blessé : "Et tu ne pouvais pas rentrer plus tôt ? Cet orage était si soudain… Je croyais que tu étais encore dans les champs. S'il t'était arrivé quelque chose…"

"Mais je vais bien, maman." la rassura-t-il, relevant timidement le menton vers elle.

La femme hocha la tête, ses traits se radoucissant légèrement, mais l'inquiétude dans sa voix restait palpable : "Va te changer avant de tomber malade, et tu n'oublieras pas de dire à ton père où tu as laissé les outils."

Solas se retourna avant que sa mère ne l'interrompe.

"Oh, et, mon chéri, vérifie si ta sœur dort encore, s'il te plaît." ajouta-t-elle.

Le garçon hocha la tête sans discuter. Il retira ses chaussures et grimpa l'échelle rudimentaire qui menait au grenier. Là-haut, directement sous la charpente, se trouvaient des paillasses sommaires à même le sol et des couvertures usées, formant des couchages de fortune. Son regard s'arrêta un instant sur le panier en osier fixé à une corde, utilisé pour monter et descendre sa petite sœur en toute sécurité.

La petite d'un an, dormait dans un berceau fabriqué à partir de vieilles caisses, ses cheveux sombres et frisés éparpillés en mèches fines sur son front. Elle gazouilla dans son sommeil, serrant contre elle une poupée confectionnée par sa mère dans un chiffon usé.

Solas s'arrêta un instant pour l'observer, un sourire discret effleurant ses lèvres. Malgré leur pauvreté, ses parents faisaient de leur mieux pour veiller sur elle. Ils se privaient souvent de nourriture eux-mêmes afin qu'elle puisse manger davantage.

Ayant désormais confirmation qu'elle dormait à poings fermés, le garçon se changea et redescendit. En bas, son père était rentré entre-temps, et l'atmosphère semblait plus lourde. Ses vêtements couverts de poussière et de boue témoignaient d'une journée éreintante. Il s'affala sur le vieux banc près du feu de cuisine, son regard absent fixé sur le bouillon : "L'orage n'a rien arrangé." annonça-t-il à son épouse d'un ton grave : "Les récoltes d'aujourd'hui sont fichues. Je ne sais pas comment on va tenir si ça continue comme ça."

Sa mère, occupée à remuer le souper, ne répondit pas tout de suite. Elle finit par poser la cuillère en bois, se tournant vers lui : "C'est à cause des offrandes, elles sont plus minces chaque année. C'est une punition de la déesse."

"Je ne suis pas certain qu'Élune ait un rôle à jouer là-dedans…"

Les sourcils froncés, elle glissa les doigts dans la nuque de son mari en assurant : "De toute manière, on tiendra. Comme toujours." Puis le tira tendrement contre elle dans un geste consolateur.

Solas resta silencieux dans le coin de la pièce, fixant les flammes qui dansaient dans l'âtre, comme s'il espérait y lire une solution. Il écoutait ses parents en tentant de saisir l'étendue de leurs difficultés. Ils parlèrent de dettes, de voisins qui avaient dû vendre leurs terres, de prix qui augmentaient. Leur monde d'adultes lui paraissait étrangement inaccessible, mais il sentait leur détresse comme une présence invisible et oppressante. Il faisait pourtant son maximum pour aider de son côté, gagnant quelques piécettes ici et là en travaillant aux champs. Mais ce n'était pas assez et il serra les poings de frustration : 'Si seulement je pouvais faire plus…'

Prochainement : Kiran

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