51. L'ascension - Partie 7

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Pour public averti : Ce chapitre contient du contenu, des thèmes ou propos explicites susceptibles de choquer les lecteurs les plus sensibles.

Bon sang, mais à quoi pensait cet idiot en jouant cavalier seul à un moment pareil ? Solas serrait les dents, avançant à pas feutrés parmi les rochers irréguliers. Il cherchait Kiran en empruntant la direction de son regard avant sa disparition. Il n'aurait pas dû partir seul. Pas maintenant, pas comme ça.

Soudain, il s'arrêta net et son souffle se bloqua dans sa gorge. Là, devant lui, il aperçut enfin son ami. Mais il était à genoux, une main pressée contre la poitrine, du sang coulant entre ses doigts tremblants. Juste derrière lui, la femme aux couteaux le contournait lentement, ses mouvements fluides, presque dansants, comme si elle savourait chaque instant.

Tous les détails de cette scène étaient frappants : Le sourire carnassier de cette psychopathe qui portait son couteau ensanglanté à sa bouche, les yeux écarquillés de Kiran. Tout sembla se figer. Le bruit de la pluie, le grondement du tonnerre au loin, même son propre souffle. Il n'eut pas besoin de réfléchir : il bougea. Son corps réagit avant que son esprit n'ait le temps de considérer les conséquences : "HEY !" hurla-t-il, sa voix tranchant le chaos ambiant comme une lame.

La femme, qui avait levé la tête vers le ciel, l'abaissa progressivement pour se tourner vers lui, une lueur de surprise mêlée d'amusement dans le regard. Elle tenait un couteau dans chaque main, ses cheveux mouillés plaqués d'un côté de son visage, la faisant ressembler à une créature sortie tout droit d'un cauchemar.

"Et qui voilà ?" dit-elle d'une voix douce, presque moqueuse : "Un autre petit lapin venu se jeter dans la gueule de la louve ?"

Solas sentit une fièvre soudaine s'élever en lui, mais ça n'avait rien à voir avec de la peur. C'était une colère froide, comme un torrent prêt à éclater. Elle visait Kiran. Elle jouait avec sa vie comme si cela n'avait aucune valeur. Et maintenant, elle osait se moquer de lui ?

Le ciel gronda de nouveau, plus fort cette fois, comme en écho à sa colère. Solas avança, les poings serrés, la pluie battante s'écoulant dans ses cheveux ras. Il ne pensait plus. Il ne voyait plus rien d'autre que cette meurtrière, et Kiran avachi derrière, immobile et vulnérable.

"Ah, alors tu veux jouer, toi aussi ?" reprit-elle avec enthousiasme, lançant un couteau dans sa direction. L'arme fendit l'air, mais le garçon avait déjà disparu.

Il réapparut instantanément à quelques pas sur le côté, le bruit de son saut masqué par un coup de tonnerre assourdissant.

La femme fronça les sourcils, visiblement agacée. Elle lança un second couteau, mais il disparut à nouveau.

Cette fois, il réapparut juste en face d'elle, ses yeux brillant d'une intensité presque surnaturelle.

"Tu crois que tu vas m'impressionner avec ça ?" ricana-t-elle en brandissant plusieurs lames entre ses doigts : "Je suis plus rapide que toi, p'tit. Tu ne fais pas le poids."

Mais Solas ne l'écoutait pas. Il leva une main, paume ouverte vers le ciel. La pluie ruisselait sur sa peau, et ses doigts tremblaient légèrement, mais ce n'était pas la crainte qui les agitait. Non, c'était autre chose. Une rage pure, viscérale, qu'il n'avait jamais ressentie auparavant.

La femme plia les genoux dans un mouvement fluide et projeta deux lames l'une après l'autre.

Mais le garçon ne bougea pas. Il ne baissa même pas les yeux. La première le manqua sans raison apparente, alors que la deuxième lui frôla la joue en lui coupant l'oreille. Il n'eut aucune réaction, nul cri de douleur. Un premier éclair déchira le ciel, très proche, trop proche. Le bruit fut si puissant qu'il fit vibrer le sol sous leurs pieds. Toujours parfaitement immobile, le cœur de Solas ressentit l'électricité dans l'air comme une vieille connaissance : une force naturelle brute avec laquelle il se sentait en symbiose. Il n'avait jamais rêvé la dompter jusqu'ici, et pourtant, il avait en lui cette certitude : celle qu'il en était capable.

L'expression de la femme changea, ses lèvres se crispèrent, et bien qu'elle ait déjà recupéré ses couteaux, quelque chose la fit hésiter. Une tension. Une attente. Elle le dévisagea, les doigts toujours prêts, mais le silence pesait maintenant entre eux comme une menace : "Qu'est-ce que tu fais, p'tit ?" demanda-t-elle, son sourire s'effaçant peu à peu. Elle recula d'un pas, visiblement nerveuse pour la première fois.

Solas ferma les yeux, inspira profondément et… soudain, la foudre le frappa. Ce fut aussi brusque qu'invraisemblable, mais lorsqu'il rouvrit les paupières, un jaune spectral traversa ses iris. Une harmonie parfaite, instinctive. Des éclairs remontèrent jusqu'à sa main tandis qu'il les dirigeait vers elle avec une insensibilité qu'il ne se connaissait pas.

Elle eut à peine le temps de lever un bras dans une vaine tentative de protection que la foudre la percuta, produisant une lumière aveuglante dans la zone d'épreuve. L'effet fut si violent qu'il la projeta en arrière dans les airs, son corps percutant un rocher dans un bruit sourd. Elle s'effondra au sol, le corps inerte et fumant, ses couteaux glissant de ses mains.

Le jeune mage resta immobile un instant, la respiration saccadée, les mains encore tremblantes. C'était comme s'il venait de prendre conscience de quelque chose. Il n'arrivait pas à croire ce qu'il venait de faire et pourtant, il n'éprouvait aucun regret, il n'avait pas le temps pour ça. Il se précipita vers Kiran, étalé de tout son long, qui luttait pour rester conscient.

"Kiran ! Kiran, tiens bon !" cria-t-il en s'agenouillant à ses côtés. Ses yeux se posèrent sur sa main trempée de sang planquée contre sa poitrine.

Son ami ouvrit faiblement les yeux, un sourire triste sur les lèvres : "Tu… l'as… foudroyée…" murmura-t-il, sa voix à peine audible.

"Ne parle pas." répondit anxieusement Solas, impressionné par l'ampleur de la flaque pourpre dans laquelle il baignait : "Je vais te sortir de là, je te le promets." Il saignait beaucoup trop et, à ce rythme c'était peine perdue. Ses membres tremblants entreprirent instinctivement de presser la main de son ami plus fort contre sa blessure. Son regard glissa vers la femme aux couteaux. Combien d'autres comme elle restaient-ils encore dans cette maudite épreuve ? Le bruit et la lumière vive de l'éclair avaient certainement attiré l'attention de tous les survivants. Ils savaient maintenant où il était, où était Kiran.

Solas serra les dents, son esprit tournant à toute vitesse. Il n'y avait plus de temps. Plus de place pour l'hésitation. Le sang continuait de s'échapper à un rythme alarmant. Le garçon sentit une boule se former dans sa gorge. Une plaie pareille nécessitait des soins qu'il ne pourrait jamais fournir. Même s'il ne connaissait pas l'étendue des dégâts, il devait faire quelque chose, immédiatement. Il leva les yeux vers le ciel, où les nuages noirs semblaient bouillonner en réponse à sa détresse, et une idée folle germa dans son esprit : "Kiran… Je suis désolé. Ça va faire mal." murmura-t-il d'une voix rauque : "Peu importe ce qu'il faudra faire, je ne peux pas te regarder mourir sans rien essayer."

À moitié inconscient, il ne répondit pas. Ses yeux mi-clos vacillaient entre la lucidité et l'abandon.

Solas écarta son bras et souleva le tissu de sa plaie à la hâte, n'hésitant pas à baigner ses mains dans le sang, appelant la foudre à son aide. Il n'avait aucune idée précise de ce qu'il faisait, mais c'était mieux que de rester les bras ballants. L'air autour de lui sembla vibrer, saturé d'électricité. Les poils de ses bras se dressèrent tandis qu'il canalisait son élément. Son corps trembla sous la pression, mais il n'hésita pas. Des éclairs se formèrent autour de sa main, contre cette blessure béante, et commencèrent à cautériser sa chair. Il fallait que ce soit précis, que cela ne se répande surtout pas dans son corps. Il devait le maintenir concentré dans sa paume, en dépit de la pluie battante, en dépit de tout. Aucune marge d'erreur, au risque d'empirer les choses.

Un cri déchirant s'échappa des lèvres de Kiran, un mélange de douleur et de choc. Son corps se cambra violemment, puis retomba lourdement contre le sol.

Le jeune mage maintint sa main en place durant d'interminables secondes, jusqu'à ce qu'il ait la certitude que le saignement soit arrêté. Lorsqu'il la retira, une dérangeante odeur de chair cuite flottait dans l'air, et la plaie, bien que grossièrement refermée, ne saignait plus : "Kiran ! Tiens bon, reste avec moi !" appela-t-il en secouant doucement son épaule.

Mais son ami ne répondit pas. Inerte, le visage pâle et couvert de sueur, comme s'il n'était déjà plus là.

Solas sentit une vague de panique monter en lui, mais la réprima aussitôt. Il n'y avait eu aucune autre option : il avait fait la seule chose qu'il pouvait faire. Plaquant aussitôt la tête contre sa poitrine, il fut envahi d'un soulagement immédiat à l'écoute d'un faible battement de cœur. Il regarda autour de lui, analysant les possibilités immédiates. Rester ici était suicidaire. Il fallait bouger. Et vite.

Il passa un bras sous les épaules de Kiran et le hissa tant bien que mal pour le porter. L'adrénaline lui donna un élan de force surprenant. Désormais sur ses pieds, le blessé appuyé contre lui, il balaya une nouvelle fois la zone du regard. Il était toujours seul, pour l'instant. La seule issue sûre était la frontière de la zone d'épreuve, là où tout avait commencé : 'Si je le sors de la zone, il sera hors de danger. Les règles n'impliquent que les participants à l'intérieur. S'il n'est plus là, il ne sera plus une cible…' se convainquit-il.

C'était risqué. Mais c'était la seule chance de le sauver. Curieusement, l'utilisation de la foudre contre la femme aux couteaux ne l'avait pas du tout fatigué, il avait plutôt l'impression d'avoir été galvanisé. Il se concentra et fit un saut à deux, apparaissant à l'entrée en un instant. Il était au milieu de plusieurs cadavres ensanglantés, ceux tombés dès la première minute d'épreuve : 'Bon sang, quel enfer…' songea-t-il face à cette vision effroyable.

Solas croisa des regards de l'autre côté de la frontière : des gardes royaux, l'annonceur, ainsi que le roi, tous debout, observant la scène avec une froideur presque inhumaine. Il inspira profondément, traînant Kiran quelques pas de plus pour le déposer aussi précautionneusement que possible de l'autre côté de la limite.

L'annonceur s'avança vers eux, scrutant le garçon avec un mélange de curiosité et d'intérêt, ses yeux brillant d'une lueur étrange : "Tu crois que tu peux sauver ton ami en le sortant d'ici ?" demanda-t-il, d'une voix calme mais tranchante.

"Les règles disent… que le dernier debout dans la zone est le vainqueur." souligna Solas avec détermination : "Il n'est plus debout et n'est plus dans la zone non plus. Alors, s'il vous plaît, aidez-le."

L'annonceur haussa un sourcil et jeta un coup d'œil sur le roi, qui se mit à sourire de façon énigmatique : "Intéressant…"

Le souverain, resté silencieux jusqu'ici, fit un pas en avant, son regard perçant fixé sur le jeune participant : "Nous avons un candidat qui lit entre les lignes." remarqua-t-il d'une voix grave, teintée d'un respect inattendu : "Très bien. Nous le prenons en charge si tu poursuis l'épreuve."

Solas ne répondit pas, fronça les sourcils, puis hocha lentement la tête en accord. S'il fuyait en se téléportant loin de tout ça, loin de ce carnage, alors Kiran mourrait. Impossible de s'y résoudre… À présent, tout ce qui lui importait c'était qu'ils s'en sortent tous les deux. Il jeta un dernier regard sur son ami et se retourna pour vérifier ses arrières. Le ciel grondait toujours au-dessus d'eux, chargé d'un orage qui semblait à la fois le nourrir et le surveiller.

Une silhouette, au loin, venait dans sa direction. Sa démarche lourde se mêlait au martèlement régulier de la pluie battante, tandis que les éclairs illuminaient par intermittence son visage peint. Ses poings étaient croisés sur sa poitrine, ses doigts ornés de bagues runiques bien en évidence.

Le jeune mage remarqua que les runes dégageaient une légère lumière pulsée, comme si elles respiraient.

"C'est toi qui as contrôlé la foudre, n'est-ce pas ?" lança l'homme d'une voix grave : "C'était inattendu." remarqua-t-il, décroisant lentement les bras pour révéler ses poings massifs : "Mais tu ne penses tout de même pas que ton petit spectacle peut m'impressionner ?"

Solas s'arrêta, ses muscles tendus. Il savait que ce candidat était dangereux. Chaque mouvement de ses poings provoquait des remous dans le flux du monde, comme si les runes amplifiaient sa magie. Pourtant, cette fois, aucun doute ne l'entravait. Il ressentait une tension sourde, une forme de lucidité instinctive face au danger. Il venait de prendre une vie, de franchir un cap sur lequel il ne pourrait jamais revenir. Il avait vu ce dont il était capable. Et il savait que pour survivre, il devait continuer à avancer, quoi qu'il en coûte : "Je n'essaie pas d'impressionner." répondit-il : "Je dois gagner."

"Gagner ? Toi ? Tu es déjà à bout de souffle, gamin. Regarde-toi. Tout juste bon à faire des étincelles." dit l'homme, dont le visage stoïque était particulièrement perturbant. Il frappa ses poings l'un contre l'autre, et les runes s'illuminèrent brusquement. L'air autour sembla frémir : "Approche si tu l'oses."

Le garçon n'attendit pas une seconde de plus. Il tendit la main vers le ciel, appelant à nouveau la foudre. Un éclair répondit immédiatement, et il le dirigea sans hésiter sur son ennemi. Lorsque la lumière diminua, il vit que l'homme n'était plus là. Il ne prit même pas le temps de le chercher autour de lui qu'il fit un saut pour réapparaitre à une distance calculée, mais hors d'un danger immédiat.

L'ennemi bondit à sa rencontre, le poing en avant.

Solas esquiva de justesse, sentant la puissance du coup passer tout près. Le choc fit éclater un rocher derrière lui en une pluie d'éclats tranchants : 'S'il me touche, je suis mort.' réalisa-t-il en reculant. Ses runes, d'une manière ou d'une autre, augmentaient la puissance brute de ses coups de poings.

Mais l'homme ne lui laissa pas le temps de réfléchir davantage. Il enchaîna une puissante série de coups, chacun chargé de cette énergie brute qui semblait pouvoir réduire le paysage en miettes.

Solas utilisa la téléportation pour esquiver, apparaissant tantôt à gauche, tantôt à droite, mais l'homme le suivait de près, essayant de mieux anticiper à chacun de ses mouvements.

"Arrête de fuir, gamin !" rugit-il, frappant le sol d'un coup si intense qu'il fit jaillir une onde de choc qui déséquilibra Solas.

Ce dernier tituba, mais se reprit rapidement. Il tendit les deux mains en avant, appelant à nouveau la foudre. Un éclair jaillit du ciel, frappant directement l'homme.

Mais au lieu de s'effondrer, celui-ci encaissa l'attaque. Les runes sur ses bagues brillèrent plus intensément, paraissant aspirer l'énergie.

Solas en fut interloqué : "Tu peux… absorber la foudre ?"

"Pas tout, mais assez." répondit-il calmement : "Tu vas devoir faire mieux que ça."

Mais, avant que le garçon ne puisse réfléchir à la prochaine manœuvre, il vit son adversaire se faire violemment percuter par une traînée blanche traversant son champ de vision à toute vitesse. Le souffle fut si soudain et si violent qu'il en tomba à la renverse, suivi d'une projection de boue. Lorsque le calme retomba partiellement, il remarqua une fissure nette et profonde dans le sol.

L'homme peint avait été tranché en deux et la vision de ses entrailles qui se répandaient peu à peu sur le sol était particulièrement… écœurante. Macabre.

En plein choc, le jeune mage se força à détourner les yeux, à chercher l'origine de cette attaque. À rallumer sa vigilance.

Le colosse à la hache double approchait, son arme massive posée sur l'épaule. Son regard glissa du corps inerte de sa victime à Solas avec intensité.

Ce dernier se remit debout d'un bond à pieds joints. S'il avait été la cible de cette attaque, il serait mort, c'était évident. Cet homme avait certainement jugé que l'autre était plus dangereux que lui et l'avait attaqué en premier. Une chance. Car, trop focalisé sur leur combat, il n'avait pas eu le temps de le voir venir, et encore moins de réagir.

Le géant approchait doucement, sa hache traçant désormais des sillons dans le sol. Son visage n'était pas stoïque, ni déformé par une joie malsaine comme celui de la femme aux couteaux. Non, il était presque las, comme si chaque mouvement n'était qu'une formalité nécessaire pour abréger cette compétition barbare.

Solas serra les poings. Son souffle était court, son corps endolori par les évènements. Mais il ne recula pas. Ce type était le plus imposant de tous les participants qu'il avait vus, et sa capacité à fissurer l'air avec sa hache ajoutait une menace supplémentaire : "Je suppose que tu es mon prochain problème." observa-t-il, tentant de masquer son éreintement par une voix assurée.

L'homme s'arrêta à quelques pas de lui, jaugeant le garçon de ses yeux sombres. Il haussa finalement les épaules, comme si le combat ne l'intéressait pas vraiment : "Rien de personnel." dit-il d'une voix calme et profonde : "Je suis pressé de finir cette farce cruelle. Si tu tu reste où tu es, je te promets une mort rapide."

Solas esquissa un sourire amer en réponse : "Je ne me laisserai pas avoir si facilement."

L'ennemi soupira et fit un pas en avant, brandissant sa hache avec une aisance déconcertante : "Très bien : ton choix." Il l'abattit alors dans un mouvement puissant, et l'air devant lui se déchira.

Une nouvelle onde de choc blanche fusa vers Solas, créant une traînée destructrice dans le sol. Il y réagit instinctivement en se téléportant. Il réapparut non loin, retenant son souffle. Cette hache massive, couplée à la magie, lui permettait d'attaquer aussi bien au corps à corps qu'à distance. C'était une sacrée menace. Mais il venait de noter un fait intéressant car, après chaque coup, il reprenait sa position, un bref instant de vulnérabilité : 'Il est fort, mais lent. Je peux utiliser ça.' s'encouragea-t-il. Le ciel gronda à nouveau, comme en réponse à ses pensées. Il leva une main et un éclair frappa le sol entre eux, éclatant dans une lumière aveuglante.

Son adversaire plissa les yeux, mais ne recula pas. Il balança sa hache dans un arc large, dissipant la lumière. Cela créa un nouveau souffle tranchant qui força le jeune mage à se téléporter encore : "Tu crois qu'un éclair va changer quelque chose ?" grogna-t-il avec agacement : "Ce n'est pas toi qui contrôles l'orage, c'est lui qui te tolère !"

Solas ignora la remarque. Chaque saut qu'il effectuait, chaque attaque qu'il tentait, le rapprochait de son objectif. Sa rapidité était son allié le plus précieux. Il disparut à nouveau, réapparaissant cette fois directement au-dessus du colosse, dans un angle minutieusement calculé.

Ce dernier leva les yeux, sidéré, mais le garçon était en chute libre, et sa hache actuellement au sol.

Les deux mains tendues, Solas convoquait toute l'électricité qu'il pouvait canaliser. Des éclairs fins, en nombre, convergent vers lui dans une multitude de flashs. Une énergie qu'il redirigea immédiatement sur l'homme pour le frapper de plein fouet. Il n'avait pas besoin de le tuer. Juste… de l'expulser.

Et il fut emporté avec une telle force que sa hache quitta sa main. Il traversa les limites de la zone d'épreuve, s'écrasant lourdement de l'autre côté.

Le jeune mage se réceptionna maladroitement sur ses pieds et s'effondra un genou au sol, le corps tremblant et les muscles anormalement raides. Il n'avait jamais contrôlé la foudre jusqu'à aujourd'hui, ni même pratiqué la magie de manière aussi intensive. Mais un sentiment de fierté dominait pour avoir réussi cette manœuvre face à un adulte aussi redoutable. Il releva les yeux et aperçut le roi, l'annonceur et les gardes, tous fixant la silhouette massive, désormais hors de combat non loin d'eux.

Le roi pivota en esquissant un sourire en coin, visiblement impressionné.

Prochainement : Solas

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