Le piano des rues

Une minute de lecture

Il n’est pas asphyxié car il respire trop fort.

On ne lui dit rien pourtant, il collectionne les conquêtes.

Non, pas les conquêtes. Les aventures. Car ce n’est pas une appropriation, c'est un partage, un échange, une imprudence.

Le piano des rues rassemble les gens car il stoppe le temps.

Quand on l’entend, le monde arrête de tourner, les gens s’arrêtent pour l’écouter jouer, pour l’écouter chanter, pour l’écouter vivre.

Certains s’arrêtent le temps de fermer les yeux et l’entendre s’animer pour prendre vie à leur tour.

Certains s’arrêtent pour chanter avec lui, même en silence ; ils remuent leurs lèvres, racontant les paroles d’abord pour le piano puis pour eux-mêmes.

Certains s’arrêtent pour les autres. Ils ne regardent pas le piano mais les pianistes, ils les regardent dans les yeux pour voir les touches valser dans leurs pupilles et la fureur déformer leurs visages.

(Il y a aussi ceux qui ne s’arrêtent pas du tout mais ils ne comptent pas).

Et moi je suis là, entre tous ces gens qui pour une fois se considèrent et se regardent grâce à la magie somptueuse du piano des rues. Je ne dis rien et je ressens tout.

Je suis le tabouret.

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