Régner en enfer ou servir au paradis ?

2 minutes de lecture

John Milton écrivait : mieux vaut régner en enfer que servir au paradis / Ce dicton fait l’affaire du poème le Paradis perdu. Moi je préfère briller seul dans ma sphère que de ternir veuf sur la place des vices / Le dilemme de l’homme ? L’argent facile ou l’travail qui perdure.


Dans un zoo, un lion règne, dans une cage, un cauchemar. C’est le roi, on lui donne, un beau toit, pas d’cadeaux. L’animal trône, mais il ne respire pas, le même air sec du Burkina FASO. Le mammifère traine, pas d’nouveau. Il s’emmerde, il rumine, il vieillit… mais remercie les humains qui lui servent un festin qui lui fait exploser d’rires. Il règne dans son ombre sans gêne à Vincennes. Sa maison, une aubaine, au Malawi, c’est l’paradis. Il doit servir comme ses confrères à l’air libre sans repère. La lionne, pour attraper une bonne biche, elle doit calculer l’risque, elle doit affronter les pluies, et alimenter ses p’tits. Tout ceci est un calvaire, mais il est très riche et fier. Il doit agrandir son empire, avant qu’la famine ne domine et que les femelles se replient.


Alors que choisir pour sa chute : régner sans effort au zoo ou s’faire mordre dans l’écho du salut ?


Un jeune de cité décide de vendre, d’la cocaïne dans les rues d’Paname. Sa gueule bridée, il change de ligue et prend du bide, pour s’afficher comme nouveau duc de la came grise. Il était à la rue toute sa life. Le voilà sur l’trône de la mafia. Un monde chaud, les balles tombent, à droite et à gauche, ses frérots sombrent comme des noix de cagots. Mais il gère, et il règne, en enfer. Il épouse une colombienne et s’achète une grand BM, sans frais il abuse de fou et s’amuse jusqu’aux Seychelles. Remontons deux ans en arrière / ce jeune au casier pas très vierge / naviguait sans CV, / il errait place des Vosges / L’été il fait la plonge/d’un sacré trois étoiles / rabaissé il a honte / ce n’est pas raisonnable / A l’achèvement de son taf / il escroquait les vieilles perles / sur les quais vierges de la Seine / un vagabond sans avocat / il rallonge sa peine jusqu’à Fresnes / Il servait pour les patrons de la capitale, et maintenant il règne comme Baron des cannibales.

Alors que dire pour le jeune de cité : servir au paradis ou régner en enfer ?

La réponse penche vers là où se trouve l’éternel bonheur. Le lion n’est jamais aussi frais que dans son monde extérieur. Quant à la mort, elle est dans l’air, il n’a pas peur. Bien au contraire, c’est comme son beurre. Au zoo, en revanche, malgré la sécurité, et sa tranquillité, l’existence, ne fais plus, aucun sens. A la fin de la journée, un brin essoufflé… après tout il faudra lui demander où il préfère séjourner.
Cette question on pourrait la poser au jeune de cité, ne soyez pas étonné de sa réponse sans forcer. Il préfère régner les mains pleines de billets verts que de saigner le matin après avoir cirer du fer. Il mise sur l’enfer pour trouver enfin la lumière, mais suffit d’un flic ou d’un traître pour le mettre à terre.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Sagesse-75 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0