J’ai fait un rêve.

À l’heure où tout le monde s’endort, je me suis éveillé.
Il faisait sombre. Si sombre…
Et rien autour ne semblait faire de bruit.

Contre ma joue, le marbre froid.
Je me redressai lentement, en apesanteur.
Mes doigts parcouraient mon visage, à la recherche d’une marque, d’une trace.

Rien.

Rien que le froid qui persistait tout contre ma joue.
Et à l’intérieur.
Si froid…

Quelque part dans le noir, il y avait personne.
Qui observait.
Il était là. Elle était là.
Assis sur un rebord de pierre crue, accroupie dans un coin d’ombre.
Tapis juste là.

Je pouvais voir sa silhouette sans bouger.
Changeante. Transformée.
Oscillait au gré du vent.
Les cheveux qui tombaient sur sa nuque, raccourcis à l’embrasure des courbes de son visage, longs jusqu’à ses genoux…
Se tordaient autour. Encore et encore.

Sa voix.
Il n’y en avait pas.
Seulement un souffle.
Qui voulait tout dire.

Et l’espace d’un rien…
N’avait jamais existé.

Personne était là.
Et je l’observais.
Calme et instable.
Proche et lointain.

Il y avait sûrement une distance entre nous.
Quelque part dans ce drap de nuit.
J’aurais pu avancer.
Autant que j’ai choisi de reculer.

Personne ne se mut.

Il y avait seulement leur écho à travers le sombre.
Qui disait…
Qui disait ?
Qui disait.

”L’as-tu trouvée ?”