Chapitre 4

6 minutes de lecture
  • Waoh ! C’est magnifique !

Ce cri d’émerveillement venait d’Aéléa, alors qu’ils arrivaient au sommet d’une montagne, après plusieurs semaines de marche. Devant eux s’étendait une brumeuse vallée de pins et de rochers, dont les jeux de lumières donnaient au sol la couleur du soleil.

  • Bon, dit Thellundril, on y est, allons-y !
  • Y aller ? Où ça ? questionna l’adolescente, on ne peut plus avancer, à moins de sauter ou de voler!
  • Nous sommes des Elfes je te rappelle ! Dit Étaure, sais-tu ce qu’est un portail ?
  • Un portail...genre...dimensionnel ? Comme dans les films ou les livres ?
  • C’est cela, mais c'est encore mieux que ce que tu imagines !
  • Jamais je n’aurai pensé que ça pouvait exister en vrai !

Tout en parlant, elle regardait Thellundril poser une sphère dorée sur le sol. La sphère était incrustée d’émeraudes taillées en feuilles de chêne entremêlées, formant un ensemble splendide.

  • C’est ça, un portail dimensionnel? Demanda la jeune Elfe.
  • Oui, mais attends un peu de voir ! Recule...là voilà, c’est bon !

Étaure et Thellundril prononcèrent des paroles dans une langue qui était probablement de l’elfique. La sphère se mit à briller d’une telle force qu’ils durent tous trois fermer les yeux un bref instant. Des lignes lumineuses commencèrent à s'entrelacer dans un motif complexe, créant une sorte de toile brillante au dessus de la sphère. Les contours du portail semblaient fluctuer entre des teintes blanches et vertes, émettant une douce lueur qui éclairait davantage le paysage environnant. Des bruits étranges et harmonieux accompagnaient l'ouverture du portail, comme si une mélodie mystique provenait d'un autre monde. À mesure que le portail grandissait, des formes indistinctes commencèrent à émerger de l'autre côté de la brume dimensionnelle. Le vent soufflait doucement sur leurs visages, provenant de l'autre côté du passage inter-dimensionnel.

Enfin, avec un éclat final, le portail atteignit son apogée. Les teintes chatoyantes et les sons envoûtants remplirent l'air, les invitant à explorer les mystères qui les attendaient de l'autre côté.

  • C’est...commença Aéléa
  • Magnifique ? Continua la jeune femme à ses côtés. Oui…

Les deux Elfes le contemplaient en silence. Un silence chargé d’un sentiment nouveau chez Aéléa. Un sentiment qu’elle ne parvenait pas à nommer…

  • Bon, dit Thellundril en rompant ce doux silence, c’est pas tout, mais me savoir à la porte de chez moi et rester devant ce portail qui se révèle être des plus banal, c’est pas que ça me barbe, mais presque !
  • Ok, c’est bon le message est passé, on rentre! Répondit la jeune fille amusée.

Lorsqu’ils franchirent le portail, Aéléa eut la sensation qu’un vent frais l’enveloppa durant quelques secondes à peine, et ce qu’elle découvrit de l’autre côté la stupéfia :

 Au sommet d'une majestueuse montagne perçant les cieux se dressait une cité extraordinaire. Les contreforts de la montagne étaient sculptés en une série de terrasses et de plateformes, formant une structure harmonieuse qui s'élevait au-dessus des nuages. Les ruelles pavées serpentant entre les bâtiments étaient bordées de jardins en terrasse, où fleurs et plantes luxuriantes égayaient la vue. Les habitations, construites en harmonie avec la roche environnante, semblaient fusionner avec la montagne elle-même. Des balcons en porte-à-faux offraient des vues spectaculaires sur les vallées en contrebas, tandis que des ponts en arc enjambaient des précipices, connectant les différentes parties de la cité. Les façades étaient ornées de sculptures détaillées représentant des scènes de la nature et de l'histoire du peuple elfique. Au cœur de cette cité remarquable, à flanc de montagne, se trouvait le palais, semi-enterré. L'accès à ce lieu grandiose se faisait par une lourde et immense porte éclairée par des lanternes qui projetaient une lueur douce sur les murs de pierre. L'entrée était gardée par des soldats qui s’inclinèrent quand le petit groupe franchit la porte.

 Les trois Elfes avancèrent le long d'un couloir étendu, où la lumière semblait émaner directement de la roche environnante. À l'extrémité de ce corridor, une plateforme en pierre s'élevait au-dessus du vide, créant une scène saisissante. De l'autre côté de la plateforme, deux passages divergeaient, et au point de jonction se dressait un imposant trône taillé dans un seul morceau d'arbre. Une fois de plus, les détails du trône étaient ornés de feuilles de chêne sculptées dans le bois, donnant l'impression que le siège était enveloppé de dentelle, tant les feuilles étaient fines.

Aéléa n’eut pas le temps d’admirer la pièce plus longtemps, car ses deux compagnons s’inclinèrent, et elle jugea bon de les imiter.

  • Relevez-vous ! Ordonna une voix grave et posée.

Obéissants, les trois Elfes se relevèrent, et Aéléa découvrit l’homme qui venait de leur parler…

L'homme arborait une expression de fierté, d'arrogance et de froideur. Avec une prestance majestueuse, il se tenait haut, élancé, et dégageait une impression de force et de puissance. Sa démarche était délibérément lente, donnant l'impression qu'il évoluait dans le monde comme s'il vivait au ralenti. Une aura de mystère émanait de lui, comme si une force invisible le guidait dans toutes ses actions.

Son visage anguleux était impassible, ne laissant trahir aucune émotion. Son teint frais faisait la seule jeunesse de ses traits et ses yeux en amandes étaient d’un vert éclatant, vif et glaçant. Cet homme, le roi sans aucun doute, avait un regard scrutateur, et semblait observer la jeune fille jusqu’au plus profond de son être pour vérifier qu’elle n’était pas un danger pour son peuple.

Il avait une bouche fine un peu pincée, un nez court, un front dégagé, et ses cheveux étaient identiques à ceux de Thellundril, mais plus clairs, presque blancs.
Revêtu d'un haut et d'un pantalon d'un vert profond, il portait d'imposantes bottes en cuir marron. En complément, une longue cape d'un sombre marron-noir drapait majestueusement l'ensemble, conférant une aura royale à sa tenue.

  • Père, déclara Thellundril, nous avons menée notre mission à bien. Voici la jeune fille que vous nous avez mandée.

Ce disant, il fit un signe à Aéléa qui s’avança, tête basse.

Lorsqu’elle releva la tête et que ses yeux croisèrent ceux du roi, elle vit que des larmes perlaient aux bords des deux diopsides qu’étaient les yeux de ce dernier. Il les ferma un instant, puis les rouvrit. Il sourit :

  • Jeune fille, je souhaite que tu me pardonnes, c’est là ma seule volonté. Car enfin tu es de retour, et j’espère pour toujours.
  • Que je vous pardonne, Sire ? Demanda Aéléa dans un murmure, mais de quoi ?
  • De ma pusillanimité, car c'est par peur que je t'ai éloignée de moi.
  • Père, intervint le prince, qu’est-ce que cela signifie ?
  • Cela signifie, mon fils, qu’Aéléa est ma fille...ta sœur…
    À l'écoute de ces paroles, Aéléa s'effondra en larmes, se réfugiant dans les bras de son frère. Touché par la scène, le roi s'approcha pour enlacer chaleureusement ses enfants. Étaure envisagea de se retirer discrètement à cet instant, mais le roi sylvestre la retint doucement :
  • Merci, dit-il.
  • Je n’ai fais qu’obéir à vos ordres, Sire, répondit la jeune Elfe.

Puis elle sortit de la salle. Bientôt, Thellundril se retira dans sa chambre, et le roi, Lundril, se retrouva seul avec sa fille retrouvée.

  • P...père, commença Aéléa.
  • Attends, laisse-moi t'expliquer, car tu ne peux pas comprendre! la coupa-t-il. Ta mère est décédée en te mettant au monde. Tu lui ressemblais tellement que cela me causa une douleur profonde. Une douleur intense. C'est pour cette raison que j'ai décidé de t'éloigner. C'est ainsi que je t'ai confiée à Mme Boncens. Récemment, j'ai ressenti que j'étais prêt à te revoir. Maintenant, j'éprouve une grande honte envers ma lâcheté, surtout quand je constate la joie que me procure le fait de te retrouver ! Elle était exactement comme toi. Tu es comme sa réincarnation...

Face à ces révélations bouleversantes, Aéléa leva ses yeux emplis de larmes. Après un moment de silence, elle prit une profonde inspiration et répondit d'une voix teintée d'émotion :

  • Je n'avais aucune idée... C'est difficile à comprendre, mais je suis reconnaissante que vous ayez eu le courage de me le dire. Retrouver mes racines est étrange, mais bizarrement, je me sens sereine.

Pendant qu’ils parlaient, le roi avait prit sa fille sur ses genoux, après s’être assis sur le trône de chêne, et la berçait doucement.

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