Rose 3

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Une fois rentrée à la maison, je racontais mes péripéties de la journée à Nahabi. Il était préoccupé. Il faisait les cents pas et se prenait la tête entres ses mains.

– Nous devons discuter. J'ai beaucoup de choses à te dire.

– Comme par exemple pourquoi Hibbert m'a dit que j'étais un enfant de l'éclipse ?

– Oui, tout ça est lié. Laisse moi t'expliquer.

Nahabi s'installa sur son fauteuil habituel, et commença son récit. 

– Les possesseurs du Don le transmettent à leur descendance. Pour le Don Fendil, de mère en fille, et pour les cinq autres, de père en fils. 

– Je le sais ça déjà, on en a déjà parlé hier.

– Oui, et je t'ai aussi dit que la magie des Inkolas, et donc celle des lignées bénies vient de la lune. 

– Et donc ?

– Au fil des siècles, les lignées bénies ont engendré nombres de possesseurs du Don, avec une magie plus ou moins puissante, et dans des conditions particulières, certains possesseurs ont accès à des pouvoirs encore plus incroyables.

– Les enfants de l'éclipse ?

– Oui exactement. Les enfants nés pendant une éclipse solaire possède un Don beaucoup plus puissant que les autres.

– Je suis donc une enfant de l'éclipse ?

– Oui, et avant ta naissance, on ne recensait que deux enfants de l'éclipse. Le roi Karl Styrk et sa force légendaire ainsi que Melchior Al'Kalan, qui maitrise le feu, et qui vit retranché dans un volcan. Quand l'éclipse à eut lieu il y a vingt ans, le roi Karl Styrk décida de partir à la recherche de tous les enfants de l'éclipse pour les assassiner. Il voyait en eux des possibles adversaires. Le royaume de Fendil refusa de te livrer aux Styrkiens, et la guerre fut déclaré, entrainant leur perte.

– Et pourquoi les pirates me recherchaient ?

– Ils doivent être à la solde des Styrkiens, qui te cherchent depuis dix ans. Je ne pensais pas qu'ils viendraient jusqu'ici. Tu n'es plus en sécurité sur l'île.

J'étais donc responsable de la guerre et de la disparition de mon royaume. Tout ça pour des pouvoirs que je n'arrivaient pas à contrôler. J'éclatais en sanglot. Tant de gens étaient morts par ma faute. Nahabi me laissa digérer ces informations et reprendre mes esprits.

– Je dois contrôler mes pouvoirs Nahabi. Dis-moi comment je peux faire.

– Les possesseurs du Don Fendil n'ont jamais rencontré les problèmes que tu as. Ils sont plus sensible à la douleur que la normal, même si moins que toi, et ne subissent pas autant de migraines.

Cependant, J'ai réfléchi à un moyen pour t'aider. Je suis un Inkola, et avec un peu de pierre de lune, je pourrais arranger tes pouvoirs.

– Juste un peu de pierre de lune et tu peux m'aider, c'est aussi simple que ça ?

– Ce métal est très rare désormais, cela fait des années que les chasseurs de pierre de lune ont cessé leurs activités, faute de résultat. Le peu de pierres de lune qu'il reste à été forgé dans des artefacts d'une valeur inestimable disséminés aux quatre coins de Théia 

– Comment je peux en trouver alors ?

– Je pense que tu devrais commencer par la ville de Clarence, du royaume de Dardella. C'était le lieu de rassemblement des chasseurs de pierre de lune. Tu devrais pouvoir trouver une piste là-bas.

– Qu'attendons nous alors Nahabi, partons pour Dardella !

– Non, tu iras sans moi. Un Inkola attirera trop l'attention. Et personne ne doit savoir que tu es une Fendil. Tu voyageras sous une autre identité. Prépares tes affaires, je vais voir avec Hibbert pour trouver un bateau.

J'étais partagée entre l'excitation de cette nouvelle aventure et la peur de l'inconnu. Ma naissance provoqua la guerre entre les Styrkiens et les Fendils, c'était donc mon devoir de rétablir le royaume, et ce, par n'importe quel moyen. Pour cela, je devais contrôler mon Don.

Je filais dans ma chambre et commençais à remplir un sac avec mes affaires de voyage. J'attrapais quelques vêtements sans oublier l'isoleur de sens que Nahabi m'avait confectionné. Je préparais ensuite mon arc et mon carquois et pour finir, j'accrochais une dague à ma ceinture. 

Quand je revenais dans le salon, Nahabi avait disparu. Il devait déjà être parti voir le vieux Hibbert. En l'attendant, j'en profitais pour aller faire un dernier tour dans la forêt. Comme elle allait me manquer. C'était mon lieu de repos, un isoleur des sens géant. Je réfléchissais à mon futur voyage. Je devais trouver de la pierre de lune, mais je n'avais aucune idée de comment procéder. Les réponses se trouverons à Clarence, dans le royaume de Dardella, l'allier de Styrk.

Alors que mon esprit vagabondait aux moyens de réussir ma quête, Rod et Ted firent leur apparition devant moi.

— On vient de croiser Nahabi sur la route du village. Alors comme ça, on part à l'aventure ? dit Rod.

— Les nouvelles vont vites, Je voulais vous l'apprendre moi-même, je suis désolé.

— Pourquoi es tu désolé ? répondit ted.

— Car je vais vous quitter, mon destin n'est pas de rester sur l'île de Castalie. Nahabi pense être en mesure de corriger mon pouvoir.

Les deux garçons se regardèrent et explosèrent de rire. Je ne comprenais pas pourquoi.

— Tu crois vraiment qu'on va te laisser partir seule ? dit Ted.

— Si tu crois que tu vas garder toute la gloire pour toi, tu te trompes. Nous venons avec toi, dit Rod.

— Mais ça risque d'être dangereux, dis-je.

— Justement, il faut bien que quelqu'un veille sur toi, dit Ted.

Je souriais comme une enfant, j'étais tellement heureuse qu'ils viennent avec moi. Je leur fonçais dessus pour les prendre dans mes bras. Tous les trois, nous nous étreignirent pendant quelques secondes.

— Merci pour tout, leur dis-je avec la franchise la plus totale, maintenant, retournons voir Nahabi.

Celui-ci était rentré du village, le vieux Hibbert avec lui. 

— Rose, avec l'aide d'Hibbert, nous avons trouver un moyen pour que tu puisses rejoindre Clarence.

— Oui, dit Hibbert, un bateau de pêche part bientôt, j'ai négocié avec le capitaine pour qu'il t'embarque avec lui.

Nahabi sortit une grosse bourse remplie de pièces d'or d'un tiroir.

— Avec cet or, tu devrais être capable de trouve un équipage pour partir avec toi.

— Je souhaite que Rod et Ted m'accompagne dans mon voyage.

— Ca me parait évident, dit Nahabi avec un grand sourire.

— Quand part le bateau ? dit Rod.

— Demain, à l'aube.

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