Blottie dans le confort de la banquette arrière de la Maserati, Flavia entourait toujours de ses bras sa compagne d'infortune. Maddalena demeurait silencieuse, mais par moments, de légers spasmes la faisaient tressaillir, laissant deviner sa détresse.

Pour avoir partagé son calvaire, l'étudiante savait quelles affres elle traversait en ce moment, le rejet de l'être aimé, son mépris à son égard, l'indifférence à sa douleur. Elle se désolait sincèrement de sentir ce désarroi submerger la belle prostituée.

Elle plongea les doigts dans l'épaisse chevelure rousse pour la caresser doucement, attirant la tête éplorée sur son épaule, et elle la conserva ainsi longtemps embrassée.

Ainsi enlacées, elles se rassérénèrent peu à peu, apaisées par le roulis de la voiture. Les bruits leur parvenaient étouffés du dehors, et cette vague rumeur les maintint dans une douce torpeur pendant tout le trajet.

Flavia tentait toujours de consoler la belle rousse, la berçant doucement, lui adressant de temps à autre quelques paroles de réconfort.

Se concentrait-elle ainsi sur le malheur de cette sorte d'alter ego pour ne pas réfléchir au sien ? Elle avait vaguement honte de cet abominable accouplement avec le Boss. Le plaisir qu'elle s'était donné toute seule, ce souvenir se rappelait à elle comme une nausée douceâtre, lointain mais entêtant. Ce plaisir, elle se l'était donné alors que Maddalena subissait le même supplice que le Boss lui réservait autrefois. Servir de défouloir à des mafieux brutaux, combler tous leurs désirs à ses dépens, c'était jadis son lot. Elle s'était alors prêtée sans broncher à ces tourments sous le regard impuissant de la belle-de-jour.

Maddalena avait-elle ressenti pour elle tout le dégoût et la culpabilité qu'elle éprouvait en ce moment ?

En tout cas, elle s'était déjà montrée secourable alors que Flavia touchait le fond, violentée par les vorys russes.

Elle serrait de plus belle son double, pour partager avec elle un peu de sa force et l'aider à surmonter cette souffrance.

— Nous sommes arrivés, annonça la voix monotone d'Andrea, après que la Grecale se soit immobilisée.

Arrivées ? Mais où donc ? Cette question traversa fugacement l'esprit de la jeune fille, mais peu importait finalement leur destination, pourvu qu'elle se soit éloignée de leur bourreau.

Renonçant à s'en enquérir, elle tira péniblement une Maddalena toujours effondrée de la voiture, mais Alteri, qui avait pris place sur le siège passager, vint bientôt leur porter assistance.

Il saisit précautionneusement la voluptueuse rousse et la hissa dans ses bras solides.

Déchargée de son fardeau, la jeune fille jeta enfin un coup d'oeil autour d'elle pour découvrir le lieu où ils s'étaient rendus.

La façade fleurie de l'hôtel particulier où vivait la prostituée se révéla à ses yeux, dans la lumière trouble d'un réverbère. La rue était vide, l'heure devait être avancée dans la nuit.

— Ce n'est pas le moment de bayer aux corneilles, viens avec nous ! la rappela à l'ordre sourdement le Consigliere en transportant la courtisane pantelante jusqu'au porche de la résidence.

Obtempérant, elle s'élança sur les talons du mafieux à travers la cour intérieure de la résidence, puis le suivit dans les escaliers alors qu'il enlevait la prostituée d'un pas alerte.

— Passe devant et ouvre ! ordonna encore Alteri en lui faisant signe de prendre les clés dans sa poche.

La jeune fille s'exécuta et livra passage au couple. L'homme déposa doucement Maddalena sur le grand divan du salon et se retourna immédiatement vers Flavia.

— Bon, je reste avec elle. Toi, va-t'en ! la congédia-t-il immédiatement, d'une voix déformée par une irritation manifeste.

— Mais elle n'est pas bien, je veux rester là pour elle... commença-t-elle, outrée d'être ainsi évincée.

La foudroyant du regard, le mafieux la plaqua subitement contre le mur.

— Tu ne crois pas que c'est un peu de ta faute si elle est là ? Ce sont tes manoeuvres qui ont précipité sa chute.

Flavia resta coite sous l'accusation... mais elle ne pouvait s'empêcher de reconnaître qu'il disait vrai. Maddalena en était là parce qu'elle avait tout fait pour retenir l'attention du Boss.

— Qu'est-ce que tu cherches ? À te donner bonne conscience après tout ça ? reprit-il d'un ton sévère. Je t'avais dit de t'abstenir, que tes complices pouvaient se charger de tout. Si tu m'avais écouté, Maddalena aurait été épargnée, au moins pour un moment, ajouta-t-il en la repoussant vers la porte.

L'argument avait porté, s'instillant dans son âme comme un remords, et elle s'éloigna lentement, baissant les yeux pour ne pas croiser ceux, étincelants d'une fureur contenue, de son ancien amant. Il n'y avait plus trace de l'indulgence dont il l'entourait habituellement, regretta-t-elle.

Il devait beaucoup tenir à Maddalena, en déduit-elle avec un pincement au coeur. Pourquoi cela l'émouvait-il? Etait-elle jalouse de l'intérêt, non de l'affection, qu'il semblait porter à la prostituée ?

C'était stupide, songea-t-elle, tout ça était fini pour elle, cela n'avait aucun sens, puisqu'elle avait décidé que tout cela n'aurait plus d'importance.

Ces pensées l'accompagnèrent,la harcelant, alors qu'elle quittait à la hâte le consigliere et l'opprobre dont il l'avait accablée. Elle survola la distance qui la séparait de la via dei Lorenesi, le regard perdu dans le vague, percutant parfois les passants qui la croisaient.

C'était la culpabilité qui l'oppressait, qui oblitérait maintenant tout le reste... Il lui semblait qu'elle la trainait après elle, un poids intolérable pour sa conscience.

Pourtant, elle avait elle-même connu de semblables tourments, mais en provoquer pour d'autres lui était insupportable. D'autant plus qu'elle lésait sa bienfaitrice, celle qui l'avait recueillie avec une affection qu'elle n'avait jamais ressentie autrement que chez sa mère.

Elle était haïssable, elle aurait dû réfléchir aux conséquences de ses actes. Malgré le temps et l'expérience, elle demeurait la même gamine écervelée que lorsqu'elle s'était jetée au visage de Malaspina, provoquant l'enchaînement d'évènements qui avaient mené au désastre. Elle se serait frappée, d'être aussi stupide...

Toute à sa rage, elle s'arrêta in extremis sur le rebord du trottoir alors que le trafic grossissait dans les rues de Rome. Les voitures se succédaient à un rythme effréné sur la chaussée humide après le passage des balayeuses. Flavia recevait des gouttelettes projetées par le passage rapide des pneus dans les flaques mais elle ne le sentait pas. Le flux l'hypnotisait, et elle ne souhaitait plus que de s'y abîmer... disparaître, effacer si cela était possible le mal qu'elle avait fait.

Mais c'était impossible. Elle retint le pied qui s'avançait vers la voie. Encore une fois, elle se laissait emporter par ses émotions. Si elle se supprimait maintenant, tout ce qu'elle avait fait, même ce gâchis, n'aurait aucun sens. La suite viendrait en son temps.

Subitement, elle fit volteface et s'engagea sur le trottoir à sa gauche.

Les traits crispés, elle chemina ainsi jusqu'à la porte de son appartement, se morigénant d'être aussi sensible. Pour taire ses émotions, elle prendrait une douche brûlante. L'embrasement de ses sens étoufferait ses états d'âme, pensait-elle.

La clé joua dans la serrure... à vide. La porte était déjà ouverte. L'avait-elle laissée ouverte ?

Non, elle y prenait particulièrement garde. Le danger qu'elle côtoyait exigeait certaines précautions, et pour cela au moins, elle se montrait prudente.

Devait-elle s'enfuir ? Certainement, lui soufflait sa raison...

Cependant, elle avait un pressentiment, quelque chose qui la poussait à voir, à savoir ce qui se cachait derrière la porte. Raison ou intuition ? Mais ce dilemme ne dura pas longtemps et elle s'engouffra brusquement dans l'appartement.

En agrippant la poignée, elle regrettait déjà son geste. Son impulsivité allait encore la mettre dans un mauvais pas.

Et en effet, la sanction tomba immédiatement.

— Tu te rends compte que la porte est ouverte, mais tu rentres quand même ? l'admonesta une voix sévère.

La jeune fille balbutia, vexée d'être prise en faute par Marco. L'homme attendait, nonchalamment installé sur le canapé.

— Et toi, tu as besoin de forcer ma porte comme ça ? Non, je me doutais que ce serait toi, mentit effrontément l'imprudente.

Il n'était pas question qu'elle accepte davantage les réprimandes de son ancien amant, précisément... non, surtout parce qu'elle sentait bien qu'il avait raison.

— Est-ce que tu as enfin avancé, de ton côté ? lui jeta-t-elle au visage pour détourner la conversation. Son agacement atteignait maintenant son paroxysme.

Toute son attitude transpirait l'hostilité, son buste légèrement penché en avant, ses poings serrés sur le tissu de sa jupe.

Mais Marco ne s'en émut nullement. Son visage brun demeurait impassible, mais si Flavia avait eu un tant soit peu de discernement, elle aurait compris à quel point il était sérieux, et ce que ce sérieux pouvait bien cacher.

Il se leva lentement avant de lui répondre.

— On s'est enfoncés dans le XVe municipio mais le quartier est sous haute surveillance à cause de toutes les villas luxueuses qui s'y trouvent. Des caméras sont postées partout et on ne peut pas se permettre de se faire repérer. D'autant qu'on est en effectif réduit, au cas où tu l'ignorerais, répliqua-t-il sur un ton acerbe.

Frappée d'un éclair de lucidité au milieu de sa colère, son interlocutrice perçut cette nuance dans les paroles du mafieux.

— Mais tu crois que je l'ignore ? Je supporte, j'endure, mais que penses-tu que je ressente quand il m'appelle près de Lui ?

Elle respira profondément avant de poursuivre, une part d'elle se refusait à aller plus loin, mais l'autre brûlait de lui cracher la vérité au visage. Il la méprisait, elle en avait toujours eu la certitude, et l'amertume qu'elle en concevait remonta comme un haut-le coeur jusqu'à ses lèvres.

— Ce soir, il a répudié sa favorite, Maddalena, il l'a livrée à ses invités. Elle a été horriblement violée sous mes yeux.

Sur ces mots, elle inspira profondément, prise d'une nouvelle nausée. Oui, Maddalena avait été violée... tout comme elle l'avait été. Même si elle s'était livrée volontairement à ces actes abjects, elle l'avait fait en réprimant sa répugnance. Elle se sentait profondément souillée, elle s'en dégoutait elle-même. Elle déglutit à nouveau, ravalant l'écoeurement suscité par ces souvenirs sordides.

Les prunelles sombres du caporegime la toisaient lui semblait-il, mais la vérité était qu'ils l'enrobaient d'une expression indéfinissable, mais d'une intensité peu commune. Était-ce de la fureur, ou simplement l'aversion qu'il lui vouait depuis les commencements ? Mais en quoi cela importait-il puisqu'elle avait résolu que ça ne la touchait plus ? Elle allait d'ailleurs le lui démontrer.

S'enfonçant les ongles dans la partie charnue de la paume, elle fulminait.

— C'est moi, sa nouvelle favorite, clama-t-elle, j'ai baisé avec lui toute la soirée. Je l'ai sucé, puis je l'ai chevauché. Je l'ai fait jouir. Avant ça je l'avais fait pour tous ses invités, tu imagines bien qu'on n'arrive pas à cette place sans gravir un à un tous les échelons de la hiérarchie. Des Calabrais, des Russes, je me suis envoyée toute l'élite de la mafia mondiale. Et j'y ai pris du plaisir, oui, bien plus que quand tu m'as prise. C'est pour ça qu'ils sont parvenus en haut, et que toi tu restes un minable caporegime ! Comme Malaspina et Leandro, c'était des mecs, eux des vrais ! Ils baisaient comme des hommes ! acheva-t-elle, haletante.

Au milieu de cette diatribe enragée, elle marqua une pause pour jauger l'effet de son attaque.

Elle se mordit les lèvres avant de reporter, un brin hésitante, son regard sur le visage de son amant. Celui-ci semblait figé dans une stupeur impavide, les yeux légèrement écarquillés et les sourcils froncés.

Ses iris d'un noir où toute lumière mourait jetaient malgré cela des étincelles, lui parut-il.

Était-ce la colère qui le paralysait ? Ou n'était-ce que la surprise de recevoir une charge si soudaine, sans signe avant-coureur et sans raison aucune ?

Son expression demeurait indéchiffrable alors que les secondes s'étiraient dans l'atmosphère électrique qui lui tendait le corps, lui contractait les muscles.

Elle était face à lui, telle une bête féroce prête à bondir sur sa proie. Pourquoi ne réagissait-il pas, lui si fier, si prompt à s'enflammer ? Qu'est-ce qui pouvait bien neutraliser son tempérament impétueux en ce moment ?

Mais ce répit n'était que le calme avant la tempête et avant que Flavia ne le réalise, une main brune, parcourue de veines palpitantes, enserrait son cou, la privant d'oxygène.

— Sale puttana ! Tu te vantes de donner ton cul à tous ceux qui en veulent bien ? Tu te glorifies que l'autre pezz'e mmerda t'ait prise comme putain attitrée ? Vraiment ? Qu'est-ce que je peux bien en avoir à foutre de ce qu'une telle traînée pense de moi ?

Sur ces paroles, il lâcha la prise, la précipitant au sol. La jeune fille avait perçu à moitié les insultes du mafieux, mais celles-ci s'insinuèrent en elle aussi bien que si elle en avait saisi chaque mot.

Elle reprenait péniblement son souffle mais elle suffoquait à s'en arracher la poitrine. Si l'oxygène circulait à nouveau librement dans ses poumons, un amas de sanglots bloquait désormais le flux d'air.

Avant qu'elle ne se rende compte de l'irruption de ce raz-de-marée de larmes, des doigts puissants s'enroulèrent dans ses cheveux et la tirèrent vers le haut, la forçant à se redresser, pour aussitôt la jeter contre la table de la cuisine. Elle s'y écrasa misérablement, face contre le bois. La froideur de la surface la fit frémir davantage que la douleur du choc.

— Tu fais ta belle, mais qu'est-ce que tu crois que les hommes recherchent chez toi ? Ton intelligence ? Tu fais la fière avec tes études, mais tu n'as rien dans la tête, tout ce que tu fais tourne à la catastrophe ! Ta beauté ? Mais tu t'es vue ? Il n'y a rien à se mettre sous la dent ! Tu es plate et fade... à se demander si tu es vraiment de Naples ! Ce que le Boss doit aimer chez toi, c'est que tu es vicieuse, toujours prête à te faire prendre, ouverte à tous les vents ! Il suffit de lever ta jupe et tu es déjà prête, en chaleur...

Joignant le geste à la parole, il arracha la fine culotte et défit sa boucle de ceinturon en un clin d'oeil.

La tête plaquée contre le plateau de noyer par une main impitoyable, elle sentit le gland gonflé et humide à l'entrée de sa fente.

À son grand dam, elle sentit elle-même monter l'excitation à l'idée de cet accouplement brutal qui s'annonçait... Marco ne pouvait la laisser indifférente, quoi qu'il advienne, son corps réagissait au sien, il le désirait, il l'invitait...

Non, elle ne retomberait pas dans ses anciens travers. De ses doigts tremblants, elle recherchait une prise sur la surface lisse, pour se raccrocher à quelque chose.

Sentant que son bassin se cambrait malgré elle pour recevoir le membre palpitant, la force de se révolter lui vint subitement. Toute l'amertume qu'elle avait accumulée depuis si longtemps se déversa sans filtre.

— Allez, vas-y, prends ton plaisir par la force, comme tous les autres ! Tu me craches ton fiel, mais tu n'es pas capable de te contrôler, tu penses avec ta queue ! Au fond, c'est elle qui te domine, et en lui obéissant, c'est à moi que tu te soumets. Tant que j'écarterai les cuisses, tu t'y rueras, tu te détesteras pour ça mais tu t'y engouffreras. Et que ce soit moi ou une autre, c'est pareil ! Tu es un faible, un esclave de tes pulsions et c'est moi que tu rends responsable de ça !

L'attaque avait porté. Marco se recula, libéra les hanches étroites tendues vers lui. La vision de la chair blanche prenait des contours flous, une intense émotion irradiait dans tout son être, lancinante. Un conflit entre des idées, des sensations le plongeait dans la confusion.

Mais cet état ne perdura pas. Il reprit rapidement ses esprits, alors que Flavia se retournait vers lui, rabaissant sa jupe.

— Voilà ce que tu es, un minable ! Un impuissant ! hurla-t-elle sans comprendre elle-même ce qu'elle faisait. Puis elle recouvra en apparence un calme relatif et ricana nerveusement au nez du caporegime, d'un air hagard, l'oeil fou. Elle ne s'appartenait plus.

Mais le rire mourut sur ses lèvres quand l'homme lui asséna une gifle sonore qui l'envoya choir à terre.

— Sfaccima, ferme-la ! Troia ! Va te faire passer dessus par toute la Fiammata si tu veux, je m'en fous ! Tu ne seras jamais qu'une femme qu'on baise et qu'on jette, alors réjouis-toi autant que tu veux, mais aucun homme ne t'aimera pour ça !

Il s'interrompit en voyant les épaules de son éphémère maîtresse s'agiter convulsivement. Se moquait-elle de lui ? Ou bien pleurait-elle ? Cette question l'arrêta dans sa lancée et perturbé par la plus extrême contrariété, sans qu'il en sache la raison, il se précipita vers la porte et sortit en la claquant après lui.

Oui, Flavia sanglotait, mais sans larme, afin de tourner en dérision les invectives de Marco, pour lui montrer qu'elle s'en fichait, et ces pleurs secs perdurèrent de longues minutes avant qu'elle ne s'aperçoive enfin qu'elle était seule.

Alors sentant ses yeux s'embuer, elle se leva d'un bond, se jeta dans la salle de bain pour se regarder.

Que lui renvoya le miroir ? L'image d'une traînée ? Celle d'une victime ?

Sa lèvre inférieure frémissait incontrôlablement, mais ses yeux lançaient des éclairs. Prise dans un tourbillon de chaos, elle attrapa le rasoir et le posa sur son poignet, là exactement où elle avait tranché après avoir découvert que Malaspina et Leandro s'aimaient, eux, et ne l'aimaient pas, elle.

— Non ! s'écria-t-elle en projetant la lame contre le miroir. Je ne suis pas une pute ! Je ne suis pas une pute !

Encore et encore, elle répéta cette phrase comme un mantra. Comme un écho de sa volonté, cette phrase la suivit jusqu'au lit où elle s'effondra, épuisée.

La seule chose dont elle était certaine, la seule qu'elle avait apprise au travers de toutes ses aventures, c'était que demain est un autre jour, et que seul le temps pourrait cicatriser la plaie béante qui lui tenait lieu de coeur.