[ DEUX OCTOBRE : ARAIGNÉES ]

Pascal, au cours de sa longue carrière de dessinateur, était devenu intime de plusieurs milieux professionnels dont la communication et la publicité. Depuis quelques jours, il hébergeait dans son gîte, un couple de trentenaire parisien désireux de s’installer à la campagne. Naturellement, ils avaient sympatisé. Toute la journée, disaient-ils, ils sillonnaient la région à la recherche d’une nouvelle habitation à bord de leur 4X4.

Ce matin-là, notre retraité eut la surprise peu agréable de recevoir la visite des gendarmes. Ceux-ci expliquèrent avoir reçus plusieurs plaintes d’agriculteurs et recherchaient un véhicule tout terrain qui traversait les champs de part en part occasionnant de graves dommages sur les cultures. Mais en quoi cela pouvait-il concerner Pascal qui ne sortait presque jamais et roulait dans une vieille, mais toujours vaillante, 206 ? Malheureusement, les traces de roues menaient droit chez lui. Il frissonna en comprenant. Le soir, à sa table d’hôte, il tenta de faire parler le couple qui se livra aussi facilement que fièrement.

Leur projet : une agence de communication à la campagne qui vendrait des messages géoglyphiques visibles depuis les satellites tout comme les gigantesques divinités araignées tracées dans l’antiquité par les Nazca et autres peuples anciens du Pérou sur les sols des hauts plateaux andins. Et très joyeusement, ils expliquèrent comment ils avaient lancé le projet en réalisant un premier exemple et montrèrent les traces dans les champs alentours déjà visibles sur Google Earth. Le nom de leur projet y figurait entrelacé d’un savant logo arachnoïdal...